jeudi 14 septembre 2017

J'AI LU : TELLUCIDAR TOME 2


Tellucidar 
Tome 2
Jean-Luc Marcastel
Editions Scrinéo
Fantasy Jeunesse


Un autre monde, sous vos pas, au coeur de la Terre. Un monde inversé, où l'horizon monte au lieu de descendre, où des peuples humains disparus cohabitent avec les descendants des grands reptiles de jadis. Mais ce monde est en danger. La Tellcorp, une multinationale que rien n'arrête, l'a découvert. Elle réduit ses peuples en esclavage à l'aide de mercenaires et de terrifiantes machines de combat. Lucas, Patrick, Charles, Korè Attawhakan, et Kshaann, leur compagnon dinosaurien, doivent retrouver les rebelles pour contrer les desseins du sinistre cartel. Mais entre les prédateurs géants, les plantes carnivores et les drones de la Tellcorp, la jungle de Tellucidar recèle bien des dangers... Et Michaël Kirov, l'impitoyable chef de la sécurité de la compagnie, s'apprête à frapper. La dernière bataille va commencer...

MON AVIS
(Sans Spoiler)


Un tome 2 tout aussi dense mais un tout petit peu moins intense que le premier tome, avec cependant moult rebondissements, une fin extraordinaire et une richesse d'univers absolument fantastique. 
La civilisation de Tellucidar s'inspire à la fois de celles précolombienne et grecque, avec un beau détour du coté de l'Atlantide, (certains détails m'ont fait penser à l'album BD d'Edgar-Pierre Jacobs "L'Enigme de l'Atlantide", notamment à cause de l'orichalque qui était LE métal des Atlantes) elle nous entraîne dans un voyage au coeur d'un monde à la végétation luxuriante superbement retranscrit et peuplé par une faune préhistorique. 
Mais à ce sujet, la plume alerte de l'auteur ne déçoit jamais le lecteur. 
A noter : un lexique extraordinaire nous immerge efficacement dans cet univers souterrain.

La tâche est ardue pour nos héros et l'auteur ne leur a rien épargné ! Âpre est le combat  pour parvenir à sauver Tellucidar.

L'intrigue est suffisamment étoffée pour que le lecteur soit totalement emporté par l'histoire. On se doute que les choses vont s'éclaircir pour Lucas et Korè, je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler l'histoire, car ce dénouement reste une belle surprise. 
Lucas se montre très vite héroïque grâce à une "qualité" inopinée, mais c'est surtout son évolution vers la maturité qui offre de la profondeur au récit (si l'on fait abstraction de ses hormones en ébullition permanente...) car si Lucas a du chemin à faire sur ce plan, (à 19 ans, il se comporte encore comme un jeune ado) lors de son arrivée en Tellucidar, il relève parfaitement le défi à la fin du roman.

Les femmes sont motif de querelles et de haine dans ce tome 2... Il faut sauver 2 mondes des affres de l'appât du gain, le nôtre et Tellucidar, mais le thème de la romance reste récurent sur bien des sujets. Mais finalement, l'amour est le vrai moteur du monde, quand ce n'est pas l'argent, et dans "Tellucidar" l'auteur parvient à un bon roman en mêlant les deux.

Un petit bémol cependant... Il y a plus de dinosauroïdes que de femmes à Panshir !  Korè est l'unique femme du roman, (on parle de sa mère, de la mère de Lucas et de celle de Charles, mais les trois sont décédées au moment du récit) ce n'est pas vraiment ennuyeux mais Tellucidar reste décidément très masculin... 
Korè est une jeune princesse de 15 ans sur qui Tellucidar s'appuie pour faire une alliance afin de sauver ce monde des griffes de la Tellcorp. On sait la jeune fille responsable et combative mais elle est bien seule... Son père n'est guère chaleureux avec elle, (et encore moins avec Lucas). Peut-être quelques contraintes éditoriales ont-elles privé le lecteur d'une plongée plus introspective en Tellucidar et, à fortiori, s'en est-il suivi d'une suppression de potentiels personnages féminins qui auraient pu réchauffer le coeur et soutenir le moral de la princesse... 

J'ai beaucoup aimé la construction de la fin du récit, et la suite supposée, dont le lecteur ne pourra se délecter puisque Tellucidar est une duologie. Mais j'ai adoré ! Idem pour le clin d'oeil de la part de Jean-Mathias Xavier, l'illustrateur. Celui-ci a croqué les traits de l'auteur pour immortaliser Simon Aleyrac, le journaliste narrateur de cette histoire. Juste parfait !