dimanche 17 février 2019

J'AI LU : ET DIEU SE LEVA DU PIED GAUCHE


Les Enquêtes d'Evariste Fauconnier
Tome 3 :
Et Dieu se Leva du Pied Gauche
Oren Miller
Editions de l'Homme Sans Nom
Policier


Après avoir avoué à sa femme qu'il avait toujours détesté le thé, Ambroise Perrin se défenestre sous les yeux médusés des personnes présentes. 
Dans un palace vénitien, Louise Duval se réveille d'une soirée de gala et découvre que sept de ses collègues sont morts au même moment dans leur lit de cause inexpliquées. Rien ne lie ces deux affaires, si ce n'est leur mystère. C'est assez pour intéresser Evariste Fauconnier, enquêteur émérite spécialisé dans les affaires que personne ne peut résoudre. 
Entre crimes en série et esprits diaboliques, le fin limier va devoir dénouer les fils d'une gigantesque toile qui risque bien d'avaler son âme autant que sa raison. 
Car l'araignée a souvent le dessus sur le papillon.


MON AVIS
(Sans Spoiler)

Avant toute chose, je regrette l'absence, au tout début du livre, de la traditionnelle illustration de nos deux héros. Quel dommage ! Ensuite, le suicidé du début du livre n'a aucun lien avec la trame principale de l'histoire, on en reparle que plus tard et entre temps, on l'oublie. Voilà, j'en ai fini avec les seuls bémols de ce roman.

On retrouve Evariste Fauconnier et Isabeau Le Du en juin 1951, à Neufchâtel, en Suisse, afin d'élucider le meurtre de sept personnes, multiple crime découvert au Danieli, le célèbre palace vénitien, et afin de disculper Louise Duval, accusée par la police vénitienne. 
Louise Duval officie dans une association qui vient en aide aux blessés de guerre, aux personnes traumatisées par le conflit de la Seconde Guerre Mondiale, les soins interviennent sur les blessures physiques mais surtout psychologiques. 

Il n'y a pas de temps mort, l'angoisse monte de page en page, le mystère s'épaissit, rien n'est évident,on n'a pas du tout envie de lâcher le livre !
Entre les chapitres, un mystérieux narrateur intervient, c'est le point de vue de "la Bête". On lit aussi des récits d'expérimentations nazies, cela fait froid dans le dos.


Ce n'est pas la première enquête sombre de nos deux héros (que dis-je "deux" ? Il ne faut pas oublier Georges, le majordome, toujours extraordinairement efficace), mais ici, nous plongeons dans un thriller noir, vraiment très noir...

Ce roman est magnifiquement écrit, conçu, construit, tricoté, ciselé. Aucun indice n'est laissé au lecteur afin de deviner une once de l'intrigue, ou du dénouement, la narration est parfaitement maîtrisée. Et pourtant tout est argument, mais le lecteur se fait merveilleusement berner par l'autrice. Du grand art !

Les joutes verbales entre Evariste et Isabeau sont toujours aussi vives, efficaces, cinglantes et drôles, leur humour est caustique et savoureux, quasi élégant.
Ce roman est une pépite ! Qu'attendez vous pour le lire ?

mercredi 13 février 2019

J'AI LU : LE PORTRAIT DE DORIAN GRAY


Le Portrait de Dorian Gray
Oscar Wilde
Editions le Livre de Poche
Fantastique


Alors qu'il rend visite à son ami peintre Basil Hallward, Lord Henry rencontre le jeune Dorian Gray. Emerveillé par sa jeune beauté et sa naïveté, il se lie rapidement d'amitié avec lui et dit, en plaisantant, qu'une fois le portrait terminé, seul celui-ci gardera à jamais cette beauté tandis que Dorian vieillira peu à peu. Le jeune homme déclare alors qu'il donnerait son âme pour que ce portrait vieillisse à sa place. A ces mots, tous rirent... sur le moment. Effrayé par ce portrait si parfait, Dorian le laissera chez lui, protégé de la vue de tous, cachant honteusement le secret de son âme... 


 MON AVIS 
(Sans Spoiler)

Cette oeuvre est un bijou, malgré tous les aphorismes qu'elle détient entres ses pages, elle restera mon premier roman fantastique lu (une première fois lorsque j'avais 14 ans), le style est superbe, l'histoire parfaitement narrée, c'est Oscar Wilde, ne l'oublions pas ! 
On y suit un esprit brillant et cultivé, un Narcisse dont la déchéance et les instincts les plus vils ne se lisent que sur un portrait peint, reflet de son âme, et de son âge, car Dorian ne prend pas une seule ride... 
J'ai trouvé quelque chose de Faust dans ce roman, entre Lord Henry et Dorian Gray. Lord Henry, l'incitateur, et Dorian la "victime consentante". 
La plume De Wilde est ciselée, élégante, parfois un peu trop descriptive, mais tellement captivante !

jeudi 7 février 2019

UN LIVRE, UN THE...


Houdini Magicien et Détective
Tome 1
Metamorphosis
Vivianne Perret
Editions 10/18
Polar - Enquête


Je viens de commencer ce polar, je le pensais plus léger, or il a des côtés plus sombres que prévus mais il est très prenant, et ça, j'aime ! 
Il y a plein de sorties sympas en ce moment, des polars comme "Bal Fatal", et "Jamais Deux Sans Trois", deux nouvelles enquêtes de la célèbre Agatha Raisin. "Musique Nocturne", un Connolly surnaturel sans Charlie Parker, que je ne lirai sans doute pas à cause de son côté sombre et démoniaque, L'Ombre de la Baleine de Camilla Grèbe, ou encore "Un Meurtre peut en Cacher un autre" de Anna Dennison, dans la série "Les Mystères de Honeychurch", et celui-ci intégrera très certainement ma PAL, il est qualifié de "génial" par M.C. Beaton, l'autrice des Détectives du Yorkshire, alors il me le faut ! 

mercredi 6 février 2019

J'AI LU : LE PARIS DES MERVEILLES - TOME 1

Le Paris des Merveilles
Tome 1 :
Les Enchantements d'Ambremer
Pierre Pevel
Editions Bragelonne
Uchronie - Steampunk - Fantastique


Les messieurs ont de fières moustaches, des chapeaux melons ; les dames portent des corsets, des jupons, des bottines à boutons. Déjà, de rutilants tacots pétaradent parmi les fiacres le long des Grands Boulevards aux immeubles haussmanniens. Mais ce n’est pas le Paris de la Belle Époque tel que nous l’entendons : la tour Eiffel est en bois blanc, les sirènes ont investi la Seine, les farfadets, le bois de Vincennes, des chats-ailés discutent philosophie et une ligne de métro permet de rejoindre le pays des fées...

MON AVIS 
(Sans Spoiler)


Le Paris des Merveilles... Les Enchantements d'Ambremer... Ce premier tome de la trilogie est déjà un enchantement à lui seul, de plus, il porte de bien jolis titres. J'ai adoré plonger dans cet univers merveilleux, entre le steampunk et la magie, emportée par la plume alerte et élégante de Pierre Pevel (qui n'hésite pas à interpeller le lecteur en plein récit) que je découvrais avec grand plaisir pour la première fois lors de ma lecture. On parle de fées, mais nous sommes dans un roman pour adultes, en pleine uchronie.

J'ai été totalement charmée par ce Paris de la Belle Epoque dans lequel la Tour Eiffel est en bois blanc (un bois du royaume des Fées), et Outremonde, le Pays des Fées, que l'on rejoint par un train. On y fait la connaissance, (et le lecteur loge chez lui, dans un très bel hôtel particulier de l'Île Saint-Louis), de Louis Denizart Hippolyte Griffont, mage et dandy, éminent membre du Cercle Cyan, et de la baronne Isabel de Saint Gil, son ex-épouse, fée de son état, élégante, mystérieuse, futée, (elle a quelque chose d'Arsène Lupin, pour résumer le personnage), ensemble et malgré eux, ils vont mener l'enquête. Une enquête des plus palpitantes. Je n'oublie pas Azincourt, le chat ailé de Griffont, dont j'ai adoré la présence.

 Les dialogues sont savoureux car les joutes verbales entre Griffont et Isabel sont légion. Une extraordinaire uchronie, un univers chatoyant, l'ambiance du début du vingtième siècle parfaitement rapportée et décrite, entre la réalité historique de la vie parisienne et la féerie, quel bel imaginaire ! Et quelle intrigue ! 

(Il y a longtemps que j'ai lu cette trilogie, je ne l'avais pas encore chroniquée, c'est désormais chose faite ! Et je vous la conseille ! ) 

lundi 4 février 2019

J'AI LU : LES SAISONS PAR LES GRANDS MAÎTRES DE L'ESTAMPE JAPONAISE


Les Saisons 
Par les Grands Maîtres de l'Estampe Japonaise
Amélie Balcou
Editions Fernand Hazan
Livre d'Art


Grands voyageurs et passionnés de nature, Hokusai (1760-1849) et Hiroshige (1797-1858) ont révolutionné l'art de l'estampe japonaise dès la fin du XVIIIe siècle, en portant à son apogée le genre du paysage. Peuplant leurs vues de scènes de la vie quotidienne, ils se sont largement appropriés le thème des saisons, au cœur de la pensée japonaise depuis la fin de la période Yamato (250-710). 
Dès le VIe siècle, les poètes s'emparent du sujet en lui associant une iconographie propre : la floraison des cerisiers devient le grand symbole du printemps et le soleil celui de l'été. L'automne appelle à la contemplation des feuilles d'érables et de la lune. L'hiver vient avec les premières neiges... 
Les artistes, largement influencés par le modèle chinois, s'approprieront ensuite cette vision simplifiée du cycle de la nature. Dès l'époque de Heian (794-1185) émergent de nouveaux genres liés au cycle de la nature, comme les peintures des quatre saisons, des douze mois de l'année et des lieux célèbres. 
Ce petit coffret met à l'honneur ce sujet si cher aux Japonais en proposant une sélection des plus célèbres estampes, issues de l'œuvre des plus grands artistes du paysage, de l'époque d'Hokusai à celle d'Hasui, et en les accompagnant d'un livret explicatif.


  MON AVIS 


Très joli petit coffret d'estampes de paysages japonais, avec un livre où figurent toutes les représentations en couleurs. Il est accompagné d'un mince fascicule de la même taille, où sont stipulées la légende et les références de chaque oeuvre avec une petite reproduction en noir et blanc à côté du texte. Le fascicule débute sur un texte d'Amélie Balcou, très agréable à lire et fort bien documenté sur les maîtres de l'estampe. 
Le seul bémol réside dans la présentation car le livre est plié en leporello, c'est à dire en accordéon, toutes les estampes sont liées. Il faut prendre garde à bien tenir l'ouvrage car les couvertures sont lourdes par rapport au contenu. Si malgré cette précaution, il échappe des mains du lecteur, les estampes risquent de se déchirer, bien que la qualité du papier soit suffisamment épaisse mais pas rigide. 
Le livre s'ouvre à droite, se consulte de la droite vers la gauche, et on commence à découvrir les Saisons par le Printemps, puis l'été, l'Automne et enfin l'Hiver. On y voit les variations des saisons, les arbres en fleurs, la pluie, la neige, la flamboyance de l'Automne... Les couleurs des reproductions sont d'excellente qualité. Les estampes sont magnifiques, je ne les connaissais pas toutes, la plupart sont de Hiroshige et Hokusai mais il y en a aussi d'Hasui Kawase et d'Utagawa Kuniyoshi. 
Un bonheur pour l'amatrice d'ukiyo-e que je suis, de plus, c'était l'un de mes cadeaux de Noël !