jeudi 29 juillet 2021

J'AI LU : JE HAIS L'ETE

 


Je Hais l'Eté
Claude Henri Buffard
Editions 1001 Nuits
Littérature Française

Saison du prêt-à-suer, l'été transpire de promesses non tenues. Les matins enchanteurs ne débouchent que sur la lai­deur crue de la journée, les voluptueuses soirées n'ouvrant que sur des nuits d'insomnie, de sudation et de moustiques. L'été, les débordements de chair me font honte, la plage m'horripile, les maîtres-nageurs me font sourire, les body-buil­dés me font pouffer, les strings me font glousser, le farniente m'anéantit, la sieste me fait périr, la vacuité me fait mourir. On se regarde mollir ensemble, le cul sur la serviette ou le corps incurvé dans une chaise longue. On aime le mou que l'on devient. On est bien. On se veut mou, on se vautre mou, on se demande même à haute voix comment on a pu ne pas l'être plus tôt. On voudrait que ça ne s'arrête jamais. On se roule dans l'instant présent comme les chiens des villes dans le sable. On reviendra l'année prochaine. Je hais l'été.



MON AVIS
(Sans Spoiler)


Si vous voulez rire, et si vous êtes comme moi : vous détestez l'été, (ou pas) je vous conseille ce petit bijou de livre, il est de circonstance ! lol Certes, c'est un pamphlet contre la saison de la chaleur extravagante, mais il me fait mourir de rire chaque fois que je l'ouvre pour relire un chapitre ou deux, car on y revient souvent pour en reprendre "une tranche" tant la plume de l'auteur est malicieuse ! lol (De plus il se lit très vite !). 

Cette petite pépite de drôlerie est signée Claude-Henri Buffard, elle est parue aux Editions Mille et Une Nuits, le 16 mai 2007. Toute petite pépite truculente et drôle de 111 pages et 146 grammes de bonne humeur ! De quoi vous faire oublier un instant les températures extrêmes, cloitrée dans votre "home sweet home", pour vous secouer de rire sous le souffle tiède du ventilo, juste un peu vautré sur le canapé trop chaud... 

L'été, la saison du laisser-aller tout mou, où les gens ne savent pas s'habiller correctement, le short baillant sur la cuisse, le talon claqué par la tong. L'auteur nous rend plus intelligent, (qu'est ce que le Trichophyton Mycosique ? C'est le champignon qui pousse entre les orteils du marcheur dont les pieds sont chaussés "made in Taiwan") plus observateur aussi : il met le doigt sur le ridicule de certaines situations et engouements estivaux : les supporters du Tour de France, les shorts, la laideur des tongs, la piscine des amis... Comme Buffard, j'apprécie les giboulées de mars et l'automne.


Qu'on me laisse m'amuser du spectacle de ces familles oisives et indolentes qui défilent par grappes désoeuvrées en bermuda et K-Way, le long des éventaires, le nez dans les bacs d'invendus bradés, ignorant derrière eux le formidable spectacle de la mer déchaînée sous les rafales irisantes du vent marin.

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