jeudi 16 mai 2024

J'AI LU : UN TRAITRE A KENSINGTON PALACE


Un Traitre à Kensington Palace
Une enquête de Thomas et Charlotte Pitt
Anne Perry
Editions 10/18

Policier Historique

MON AVIS 
(Sans Divulgâcher)


Nous sommes à Londres en 1899, la reine Victoria fait appel à Thomas Pitt, désormais chef de la Special Branch, unité spéciale de la sûreté nationale, afin de, très secrètement, faire la lumière sur la mort de John Halbert, ami proche et confident de Sa Majesté, qu'elle avait chargé d'enquêter sur les fréquentations du prince de Galles. La reine sait qu'elle va malheureusement bientôt céder le trône impérial à son fils, futur Edward VII, et souhaite lui laisser un empire blanc comme neige.

John Halbert fut retrouvé au petit matin dans une barque sur la Serpentine au coeur de Hyde Park. La police a conclu a un accident, or la reine n'y croit absolument pas. Thomas Pitt remonte tous les rouages de la première enquête, et fait des découvertes assez troublantes, idem pour Charlotte, en parallèle, avec son propre réseau mondain.

Ambiance victorienne du Londres de 1899 très réussie, comme toujours, la plume est agréable à lire et les personnages attachants, mais le récit est confus, car entrecoupé de longueurs et de redondances, d'explications en rapport avec de précédentes intrigues ou avec la vie de Thomas et Charlotte, par ailleurs inutiles à cette enquête. Thomas Pitt a quarante deux ans dans ce tome, on croirait qu'il en a soixante, tant il y a de questions existentielles, de soulèvements assez alourdissants. Par contre, il y a d'excellents rebondissements, mais le rythme ne tient pas toujours le lecteur en haleine. Quant au dénouement, il est ingénieux et très satisfaisant, surtout qu'il conclut le cycle des enquêtes de Thomas et Charlotte Pitt, commencé il y a 32 tomes, qui heureusement, peuvent se lire sans spécialement suivre la chronologie.
Une bonne lecture, cependant.

lundi 13 mai 2024

J'AI LU : BÛCHES ET EMBÛCHES


Les Thés Meurtriers d'Oxford
Tome 10
Bûches et Embûches
H.Y. Hanna
City Editions
Cosy-Mystery - Policier


MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


Nous sommes quelques jours avant Noël, et Gemma Rose, notre propriétaire de salon de thé oxonienne, va se retrouver coincée dans un manoir où elle était venue apporter quelques douceurs pour un goûter d'enfants pour une réunion de bienfaisance. Une tempête de neige va immobiliser tout le monde, y compris ses amies les "vieilles chouettes" venues interpréter des chants de Noël. La petite Muesli, le chat de Gemma, est là aussi, et c'est en la cherchant en pleine nuit, que Gemma va (encore) tomber sur un cadavre dans la bibliothèque ! 
Mais avec les routes bloquées, la police ne peut pas se déplacer avant quelques heures, ce qui conduit le propriétaire des lieux à demander à Gemma de prendre les dépositions, après avoir eu le CID d'Oxford au téléphone, qui lui a vivement conseillé de mettre la jeune femme à contribution au vu de ses brillants résultats pour avoir aidé la police par le passé.

Et Gemma va démêler les fils de cette intrigue en huis clos, car aucune personne de l'extérieur n'a pu commettre ce meurtre, mis à part un des convives présents pendant cette nuit là. Par contre, ce ne sera hélas pas Devlin O'Connor qui va prendre l'affaire en main, car il est parti passer Noël chez sa mère. Gemma va donc devoir faire face à l'inspecteur Bett, qui ne brille pas par sa perspicacité.
Le lecteur est mis sur des fausses pistes et le rebondissement de la fin est digne d'une enquête d'Hercule Poirot ou Miss Marple ! Suivre une enquête de Gemma Rose est tellement plaisant, et gourmand (il y a la recette des mincepies de la maman de Gemma) sans compter que déambuler dans les rues d'Oxford (et suivre le parcours sur Google map) est vraiment très agréable et instructif.

Avec ce clin d'oeil à la grande Agatha Christie, l'autrice signe là, un bel hommage à la grande dame du crime, ainsi qu'un cosy-murder très agréable à lire ! 

jeudi 9 mai 2024

J'AI LU : LES ENQUÊTES DE PERSEPHONE

 


Les Enquêtes de Perséphone
Tome 1
Crime d'Avril ne Tient qu'à un Fil
Elodie Delfa
Editions Alter Réal
Policier 

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


Perséphone... Perséphone...Comment dire... Elle m'a bluffée ! 
Mais revenons au début de ma lecture...
Perséphone Murier est une femme sympathique, dynamique et pleine de bon sens,  j'ai bien aimé ce personnage de wedding-planeuse à la recherche d'un lieu de cérémonie dans un domaine viticole, perdu en pleine campagne. Mais j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire : le trop plein de flashes-back au début du roman est un peu lourd et long à digérer sans compter les descriptions physiques des personnages ou leur actions quand cela ne sert pas l'histoire. 

Perséphone est donc invitée dans un manoir, afin d'étudier la possibilité de louer sa grande salle pour des cérémonies de mariage. Elle doit y dormir une nuit, mais ses hôtes, mis à part la cuisinière et la femme de ménage, ne sont guère agréables, à commencer par Cazoban, le régisseur absolument "immangeable", il affronte Perséphone de manière puérile et stupide (qui se conduit ainsi ?). Ensuite la comtesse, femme acariâtre et renfrognée, mais elle accueille relativement bien notre héroïne. Et le fils de la comtesse, Aldaric, qui jette carrément Perséphone dans l'eau de l'étang, gratuitement et sans préavis ! J'ai trouvé cette action invraisemblable, sans compter le coté bourru du beau ténébreux, c'est insensé et absolument pas crédible. Même s'il découle de ce passage une importance pour la suite de l'histoire, cette péripétie aurait pu se dérouler de manière accidentelle.

Ensuite, arrive la découverte du cadavre, c'est là où les choses sérieuses commencent (on les a attendues longtemps !) et c'est à ce moment là que l'on ne peut, ni ne veut plus lâcher le livre ! 
Quand je vous dis ne plus lâcher le livre, c'est continuer la lecture jusqu'à quatre heures du matin, heure à laquelle je l'ai terminée ! 

L'intrigue par elle-même est plutôt plaisante à suivre au fur et à mesure que le mystère s'épaissit. De plus, le fameux Aldaric devient plus aimable, plus sensé, plus humain. Mais ce petit coté romantique de l'histoire ne m'a pas convaincue, surtout avec cet individu lunatique et imprévisible qui ferait fuir n'importe qui. Il n'en reste pas moins, que l'on compatit avec Perséphone et que l'on n'a qu'une envie : partir loin, très loin de cet endroit. Mais on veut savoir qui a tué... Et qui ose faire peur à Perséphone... Tous ces personnages cachent bien des choses, et notre héroïne ne peut s'appuyer sur personne, mis à part sur un petit chat qu'elle va adopter, et ça, c'est le petit coté mignon de l'histoire...

Quant au dénouement, mesdames messieurs, c'est du tonnerre ! Je ne m'attendais absolument pas à cela. Ce roman policier n'a rien de conventionnel, et je vous le recommande si vous voulez passer une nuit blanche à tourner les pages ! 

Petit bémol, cependant, sur des fautes d'orthographes, comme la grenouille qui s'écrit rainette et non reinette ... Et bien d'autres... Je ne laisserai jamais passer ça.

mercredi 1 mai 2024

J'AI LU : CRIMES GLACES

 


Les Thés Meurtriers d'Oxford
Tome 9
Crimes Glacés
H.Y. Hanna
City Editions
Policier - Cosy-Mystery


MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Après Vienne, retour à Oxford pour Gemma Rose et son quatuor de copines aux cheveux blancs qui tente l'aventure du télé-crochet. Gemma est choisie comme traiteur pour l'émission par le producteur himself, après qu'il soit venu déguster un scone dans son salon de thé, établissement reconnu comme le meilleur de l'Oxforshire. Gemma accepte la mission et ferme temporairement le salon pour fournir sept cent gourmandises par jour. Elle en profite pour explorer les coulisses de l'émission et soutenir le mamies's band, celles qu'elle surnomme affectueusement les "vieilles chouettes"
Mais bien entendu, un crime a lieu... Et c'est Gemma qui va découvrir le cadavre... Et là va commencer une enquête bien compliquée à la fois pour l'inspecteur Devlin O'Connor et pour Gemma qui réfléchit à la vitesse de l'éclair afin d'élucider le meurtre (toujours avec l'aide des vieilles chouettes, cela va de soi...). 
Des fausses pistes, des indices disséminés ça et là au fil du roman, (pour mettre le lecteur sur la voie, ce dont il se rend compte à la fin) des gourmandises et du thé, un brin de romance, et beaucoup de perspicacité de la part de notre enquêtrice, font de ce cosy-mystery un excellent moment de lecture. 
Je me suis fait berner sur l'identité du meurtrier, j'avais ma petite idée, mais je me suis trompée, et j'adore quand je ne devine pas qui est l'assassin. Et bien sûr, la participation de la petite Muesli est toujours attendrissante à lire, car cette petite minette est maline et drôle...
La recette de cette saga policière n'est pas toujours la même, on se plait à découvrir l'intrigue, l'autrice parvient à surprendre le lecteur à chaque roman. Un petit bémol : pas assez de descriptions d'Oxford dans ce tome, contrairement à d'habitude, mais cela s'explique par l'intrigue qui se déroule surtout dans les studios d'une chaine de télé. Dans cette saga, j'aime ce coté immersif : on se sent bien à Oxford, dans la vieille cité, celle de l'Université...
Gros bémol  : le nombre de fautes d'orthographe, de répétitions et surtout de fautes de syntaxe dans ce tome ! Comment est-ce possible ?

lundi 22 avril 2024

J'AI LU : LES FOLLES ENQUÊTES DE MAGRITTE ET GEORGETTE : A MONTMARTRE


Les Folles Enquêtes de Magritte et Georgette
Tome 7
A Montmartre
Nadine Monfils
Editions La Bête Noire/Robert Laffont

 Policier

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Il y avait un petit moment que je voulais découvrir les enquêtes du peintre René Magritte et de son épouse Georgette, je craignais que ce soit complètement déjanté, alors j'hésitais... Il ne fallait pas ! Cette lecture s'est révélée piquante, excellente, il y a de l'humour, du suspense, du mystère,  rien ne manque, et ce roman est parfaitement documenté sur la vie des personnages réels et secondaires et surtout : il est bien écrit, la plume de Nadine Monfils est vraiment belle et agréable à lire. J'ai même appris des belgicismes, comme le chapeau melon de Magritte qui se dit "chapeau boule" en Belgique. 

René et Georgette Magritte, accompagnés par leur petite chienne Jackie, sont à Paris pour une exposition. Ils séjournent à Montmartre, lorsqu'une jeune femme, fille d'un ami du galériste de l'artiste, est retrouvée morte lors d'un numéro de magie à la Foire du Trône. Mais l'assassin ne va pas s'arrêter là... Car bien entendu, c'est un crime crapuleux que va devoir élucider le couple Magritte, parallèlement à l'enquête policière. Et ils sont perspicaces, les Magritte ! 
 
J'ai trouvé l'intrigue vraiment bien tricotée, intéressante car elle mêle personnages ayant existé et personnages fictifs. On se retrouve dans le Montmartre de la fin des années cinquante (avec une énorme erreur : Marylin est morte en 1963, même si un voyant prédisait sa mort, elle n'avait pas encore eu lieu, donc on ne pouvait dire que celui-ci avait prédit la mort de Marylin), avec le cabaret de Michou, les Folies Bergères, le Café de Flore, l'atmosphère d'un Paris existentialiste. On y croise Boris Vian et son épouse Ursula, André Breton, Alexandre Iolas... Un Paris d'autrefois dont l'atmosphère fait mouche dans la tête du lecteur, le réalisme est plausible. Je lirai d'autres enquêtes de ces deux fins limiers... Par contre, j'ai trouvé la fin un peu surréaliste... mais digne d'un thriller ! 

De plus, j'adore l'illustration de couverture.

dimanche 14 avril 2024

J'AI LU : LE SECRET DES ORPHELINS

 


Le Secret des Orphelins
Elly Griffiths
Editions Pocket

Thriller

MON AVIS 
(Sans divulgâcher)

J'avais un petit peu peur de ne pas aimer ce roman... Un thriller n'entre pas tout à fait dans mes lectures favorites... Mais au final, j'ai plutôt apprécié ma lecture.
Ruth Galloway est une archéologue de renom, experte en datation, elle fait équipe avec l'inspecteur Harry Nelson afin de remonter la piste après la découverte d'un petit squelette humain décapité, dans une ancienne bâtisse victorienne du Norfolk que l'on veut transformer en logements de luxe.
Au cours de l'intrigue, on veut faire mourir de peur notre archéologue. Qui et pourquoi ? C'est ce que Ruth et Harry vont découvrir au fil de cette histoire où ils vont baigner en pleines mythologies celtique et romaine, entre prêtres catholiques, druides échevelés, et adorateurs du dieu Janus et de la déesse Hécate, le tout sur fond de fouilles et squelettes ensevelis...

L'héroïne principale est lunaire, un peu boulotte, mais vraiment attachante et sympathique, un peu "brute de décoffrage" par moments et sur les bords, (elle mâche des chips et parle en même temps) idem pour le policier Harry Nelson, son acolyte bougon et toujours un peu (très) survolté, tous deux futurs parents de l'enfant que Ruth attend. L'histoire et le passé des deux héros ne m'a pas vraiment captivée, mais je les ai trouvés attachants, ainsi que quelques personnages secondaires et leurs mystères.

Je suis rentrée tout de suite dans l'histoire, malgré une plume pas vraiment exceptionnelle, et quelques morceaux de traduction bâclée, (on peut faire un effort pour traduire "a pink rose" en évitant "une rose rose"), le roman est néanmoins intéressant, on se plonge tout de suite dans l'atmosphère et la lecture reste plaisante, si on saute quelques détails dans les confidences de l'assassin, avec la description des sacrifices. 

Une intrigue plutôt bien ficelée, et un bon thriller sans toutefois de suspense vraiment haletant... 

vendredi 5 avril 2024

J'AI LU : L'ETRANGE TRAVERSEE DU SAARDAM


L'Etrange Traversée du Saardam
Stuart Turton
Editions 10/18
Roman Policier  - Thriller Fantastique


 MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

J'avais vraiment beaucoup aimé Les Sept Morts d'Evelyn Hardcastle, le premier roman de Stuart Turton que j'ai lu, je comptais donc être tout autant enthousiasmée par l'Etrange Traversée du Saardam. Il n'en fut rien...
Mon début de lecture ne m'a pas emballée, je n'aimais pas l'atmosphère angoissante et bizarre de ce port de Batavia, dans les Indes Néerlandaises (anciennement Jakarta, mais nous sommes en 1684) où les présentations avec les futurs passagers du vaisseau nommé le Saardam sont habilement faites... Mais la plume était belle, alors j'ai continué ma lecture. Or, plus j'avançais, plus je n'aimais pas ce que je lisais et plus je m'ennuyais ferme.

Tout commence avec le détective Samuel Pipps que l'on a mis aux fers, sans en donner la raison au lecteur. Celui-ci est protégé par le mercenaire Arent Hayes, et seuls, Sam, Arent et l'épouse du gouverneur de Batavia ainsi que sa fille Lia (surprotégée dans un palanquin) comprennent l'importance des étranges et funestes prédictions que fait un lépreux à la langue coupée qui prendra feu devant eux. La suite, à bord du Saardam qui fait route vers Amsterdam, est tout aussi bizarre, loufoque, et cruelle avec un sacrifice d'animaux. Autant vous dire que je n'ai pas aimé ce que j'ai lu, c'était tordu, et je ne suis absolument pas entrée dans le délire de l'auteur, même si sa plume est très agréablement riche et déliée. 
Bref, une foule d'incidents tragiques sévissent sur ce bateau maudit, l'atmosphère est lourde, angoissante, limite lovecraftienne, c'est même parfois nébuleux et irréaliste car l'auteur a tenté de retenir l'attention du lecteur de manière un peu forcée, sans le séduire pour autant. Quant aux personnages, je n'ai eu aucun attachement envers eux.
La fin est alambiquée, même si elle est ingénieuse. Quoique...