Tante Berthe
et autres Textes sur l'Impressionnisme
Paul Valéry
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Essai - Art
MON AVIS
Ce sont de brillants essais de la part d'un non moins brillant auteur, sur d'éminents artistes, et sa vue sur l'art est on ne peut plus juste, pleine de bon sens. Paul Valéry éclaire d'autant plus le lecteur qu'il a connu certains impressionnistes, surtout ceux dont il parle, il les a côtoyés, et notamment Berthe Morisot, sa parente par alliance.
Deux essais sont donc consacrés à Berthe Morisot, puis un à Corot, un à Manet et un à Degas, sans oublier au passage d'autres artistes importants qui ont tant apporté à l'art et à l'histoire de l'art.
Le propos est abordé du point de vue de Paul Valéry, qui, sans être dans l'erreur ni l'exagération, ressent les oeuvres selon son propre point de vue.
L'art est subjectif, je ne suis absolument pas sensible aux œuvres de Berthe Morisot, je n'y vois pas ce que Valéry y voyait. L'art, ça se discute, justement. Pour moi, Morisot dénaturait, "éthérait" trop ses couleurs, mais ce n'est que mon avis, et cela ne concerne que cette artiste là, car j'aime l'impressionnisme. Mais je suis d'accord avec lui sur le travail de ces artistes, la manière dont ils exprimaient leur talent, la recherche de leur art, et admirative de la façon dont Valéry en parle, car c'est explicite, compétent, avisé, approfondi et vraiment beau.
Ces essais sont très enrichissants, j'ai pris beaucoup de plaisir à les lire. La préface est de l'arrière petit-fils de l'écrivain, Alexandre Valéry, qui a décidé de regrouper ces textes d'une extraordinaire délicatesse.
Un moment de lecture hors du temps.
Extrait :
Monet, unique par la sensibilité de sa rétine, analyste extrême de la lumière, et comme maître du spectre ; Degas, dominé par l'intellect, poursuivant âprement la forme (et même la grâce), par la rigueur, la critique implacable de soi, qui n'excluait point celle des autres, et une méditation perpétuelle de l'essence et des moyens de son art ; Renoir, tout volupté et tout naturel, voué aux femmes et aux fruits ; Ils n'eurent de commun que la foi en Manet et la passion de la peinture.
