lundi 15 juillet 2024

J'AI LU : LE MYSTERE JERÔME BOSCH


Le Mystère Jérôme Bosch
Peter Dempf
Editions Pocket

Policier Historique - Thriller

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Hop ! On est tout de suite pris dans l'histoire, sans préambule car le délit d'un jet de vitriol sur une oeuvre a déjà eu lieu au Musée du Prado à Madrid. L'intérêt pour le roman débute fort bien, avec la restauration du "Jardin des Délices", triptyque de Jérôme Bosch, cet artiste très controversé de la Renaissance. C'est au restaurateur Allemand Michael Keie que l'on confie la délicate tâche, il est secondé par son collègue madrilène, Antonio de Nebrija qui remarque déjà des symboles cachés, révélés grâce au vitriol. Après agrandissements des photos, Keie va tenter de déchiffrer ces symboles, surtout après sa rencontre avec cet étrange prêtre Dominicain, l'auteur du délit.

Parallèlement, dans les Flandres de 1510, alors envahies par les horribles sbires de l'Inquisition, on y fait la connaissance de Pétronius Oris, en route pour rencontrer Jérôme Bosch à Bois-le Duc. Deux enquêtes se font écho l'une et l'autre, pour découvrir le secret de ce tableau...

Après un début fort plaisant, j'ai trouvé des longueurs à l'histoire, surtout les passages sous l'Inquisition. Certes, l'obscur mystère concernant le tableau pourrait susciter un excellent suspense, or, le sujet émergeant du récit est surtout l'emprise de la religion. Sans compter que le roman manque d'entrain, peut être à cause du style de l'auteur, truffé de redites. Par contre, l'érudition du récit est intéressante, grâce à la documentation foisonnante dont l'auteur a étayé son roman. Le tout mène à un final assez original.

J'y ai vu un petit clin d'oeil au célèbre Da Vinci Code, mais on n'est pas dans le même engouement de page-turner, ce mystère Jérôme Bosh est lent, très lent et moins captivant.

mardi 25 juin 2024

J'AI LU : LE DON DU MENSONGE

 


Le Don du Mensonge
31e Enquête du Commissaire Brunetti
Donna Leon
Editions Calmann-Levy/ Points

Policier

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


C'est comme un bonbon de retrouver une enquête du Commissaire Brunetti, on sait que, de toute façon, on va aimer, c'est comme une récompense... Et même si l'on plonge dans l'atmosphère post-covid, avec l'usage encore répandu des masques, des gestes barrière et la méfiance envers les personnes qui vous tendent la main pour vous saluer, on est bien, on est à Venise.
Tout commence avec une ancienne voisine du commissaire venue à la Questure pour lui parler, mais la demande reste assez sybilline, la signora Elizabetta Foscarini ne veut pas d'une enquête officielle qui pourrait nuire à la réputation de sa famille, et ne transmet pas beaucoup d'éléments quant à la raison de son inquiétude vis à vis de sa fille, dont l'époux se comporterait d'une manière étrange. 
Brunetti s'appuie sur sa collègue Griffoni, l'inspecteur Vianello, et l'agent Pucetti, sans oublier la Signorina Elettra pour commencer à trier les premiers éléments. Mais lorsque la fille d'Elizabetta est victime d'une grave effraction dans son cabinet vétérinaire de Murano, l'enquête devient officielle... 
Il n'y a pas de crime, pas de cadavre, cette fois. Ce sont les travers humains, bien souvent mis en évidence par Donna Leon, qui font le sujet de l'enquête du commissaire.
Si cette enquête semble se dérouler lentement, au rythme des calli vénitiennes, encore endormies par la torpeur de la pandemia, il n'y a pas de temps mort et l'intérêt ne faiblit pas. Au fil de la lecture, on ne ressent pas la lenteur des investigations, le lecteur est pris dans la curiosité que suscite chaque page tournée, et puis c'est toujours un plaisir d'accompagner les pas de Brunetti dans la Sérénissime. (Je prends beaucoup de plaisir à regarder sur Google Map où se rend notre commissaire lors de chaque enquête, j'ai même compris quel était le banc où il s'était assis en compagnie d'un témoin sur le Campo San Vio dans ce tome...)
Bref, encore une bonne enquête du Commissario Brunetti !

mardi 18 juin 2024

J'AI LU : L'ETRANGLEUR DE CATER STREET


L'Etrangleur de Cater Street
Une Enquête de Charlotte et Thomas Pitt
Anne Perry
Editions 10/18

Policier Historique

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Dans le Londres huppé de 1881, Cater Street devient le centre des assassinats d'un tueur en série. Ce tome est la première enquête de Charlotte et Thomas Pitt. 
Charlotte Ellisson a dix-neuf ans dans ce roman, mais on reconnait sa perspicacité, par contre, sa rencontre avec Thomas Pitt est assez surprenante quant à sa réaction vis à vis de la police. On fait la connaissance de la famille Ellison, le patriarche irritable et un peu borné, Caroline, la mère de Charlotte, est une personne de bon sens, mais elle est victime de sa condition de femme. Ses soeurs, Emily l'opportuniste ambitieuse, la sérieuse Sarah et son époux Dominic, dont Charlotte est secrètement amoureuse. Sans oublier la grand-mère, femme totalement dénuée d'amabilité et de sensibilité. Quand Thomas Pitt arrive dans l'histoire après un assassinat dans Cater Street, dont la victime est proche de la famille de Charlotte, celle-ci se montre très hostile, quasiment impolie envers la police, à l'instar de sa famille qui prend les officiers de police pour des domestiques. J'ai trouvé ce manque de respect stupide, et même puéril, surtout de la part de gens instruits, que l'on suppose éclairés et bien élevés.
La construction est fastidieuse, j'ai trouvé beaucoup de tergiversations pour présenter les personnages, la mise en situation très longue, laborieuse, avec des redites, afin d'expliquer le contexte. Le poids patriarcal est pesant, vérité historique certes, mais c'est redondant et fastidieux. Il n'est de bon ton de ne faire ou s'intéresser à quoi que ce soit de la part des femmes, rien n'est accepté sous peine d'être mal considérée. Vivre à cette époque devait être une torture. Sans compter que tout, chez ces personnes, est un drame en dehors du train-train quotidien, c'est une catastrophe, une honte, que la police puisse se déplacer pour venir prendre des renseignements, voire des dépositions. 
A partir du moment où Thomas Pitt entre en scène, l'histoire démarre enfin mais le récit n'est pas plus palpitant pour autant. Charlotte met un certain temps à trouver Thomas sympathique, voire plus, car affinités. On stagne longtemps pour éliminer les suspects les plus évidents, qui ont pourtant tous quelque chose à se reprocher.
On parvient péniblement au dénouement, car l'histoire tient plus d'une chronique à la Jane Austen que d'un roman policier.

jeudi 6 juin 2024

J'AI LU : LE BROUILLARD TOMBE SUR DEPTFORD


Le Brouillard Tombe sur Deptford
Une Enquête de Lizzie Martin et Ben Ross
Tome 6
Ann Granger
Editions 10/18

Policier Historique

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Le cadavre d'une femme d'une cinquantaine d'années est découvert dans un terrain vague de Deptford, un quartier du sud-est de Londres, où se côtoient les dockers, le chantier naval et l'insécurité qui y règne. L'inspecteur Phipps du commissariat de Deptford fait appel à Scotland Yard, et donc à l'inspecteur Ben Ross et à son acolyte le sergent Morris. La découverte de l'identité de cette femme et son métier ne va pas faciliter les investigations. Lizzie, de son côté, doit aider un jeune homme à retrouver un peu de dignité face à un scandale, et de ce fait, entend parler de la victime. L'enquête se révèle un peu nébuleuse dans une eau saumâtre... malgré l'efficacité de Lizzie qui, par concours de circonstance, va pouvoir aider son mari à démêler les fils. 

J'avais beaucoup aimé les deux premières enquêtes de Lizzie Martin où elle faisait la connaissance de l'inspecteur Ben Ross. Je n'ai pas lu les enquêtes dans l'ordre et je les retrouve mariés dans ce tome 6 où j'ai trouvé le rythme un peu plus lent et l'intrigue pas vraiment captivante au début du roman, mais le suspense s'accélère à partir de la moitié du livre. J'ai également trouvé la fin plutôt expéditive par rapport aux épanchements familiaux de l'un des suspects pendant l'enquête, où sont décrits tous les soupirs et atermoiements de quelques personnages bien susceptibles.
Le Londres victorien est magnifiquement décrit, la plume est très réaliste et l'on a aucune peine à s'immerger dans l'histoire et l'atmosphère, ni dans le contexte avec les différences sociales de l'époque et le carcan dans lequel vivaient les femmes, quel que soit leur milieu social. 

J'ai trouvé un petit air de ressemblance avec la saga Thomas et Charlotte Pitt, un inspecteur dont l'épouse fouille et s'informe à sa manière, parfois totalement fortuitement, pour compléter les investigations de son mari, policier à Scotland Yard, sous le règne de Victoria. Le fait que les deux enquêteurs soient mariés, dans ce contexte de la seconde moitié du dix-neuvième siècle, n'aide pas vraiment à ce que l'héroïne soit pleinement en possession de sa liberté, elle ne peut agir qu'en sous-marin, et plutôt de la manière diplomatique, Lizzie était beaucoup plus libre dans ses deux premières enquêtes, et le beau rôle et le mérite sont donc réservé presque uniquement à Ben. 

mercredi 29 mai 2024

J'AI LU : ELOÏSE MOUSQUETAIRE DU ROI



Eloïse, Mousquetaire du Roi
Jean-Luc Marcastel
Editions Gulf-Stream
Illustré par Manon Cansell

Fantasy Jeunesse
Sortie 14 Août 2024

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Tout d'abord je remercie Jean-Luc Marcastel pour la lecture en avant-première de ce petit bijou de roman. L'auteur sait toujours nous emporter dans ses aventures avec beaucoup de talent, il y a toujours ce brin d'émotion qui nous soulève et ces souffles épiques qui nous attisent et nous embarquent. Et là, dans ce nouveau roman, je ne peux m'empêcher de vous dire qu'il y a tout cela, mais aussi un peu de poésie...

L'auteur est né dans les montagnes du Cantal et c'est tellement beau comme il en parle ! D'emblée, il y a ce charme, cette inspiration, et puis, tout en faisant connaissance avec l'héroïne, nommée Eloïse, on sent que cette histoire va "dépoter" ! Et croyez-moi, ça dépote ! 

Eloïse de Lupignac est douée pour l'escrime, orpheline de mère elle se retrouve à Versailles avec son père, mousquetaire du roi Louis XV. Elle vit au palais depuis peu, mais a beaucoup de mal à se faire aux us et coutumes de la Cour, à ses tenues vestimentaires et autres salamalecs de circonstance. Un soir, alors qu'elle avait encore fait pleurer sa préceptrice, la voici enfermée pour la soirée par son père, dans leur logement du palais. Elle est punie, privée de bal masqué. Qu'à cela ne tienne ! Accompagnée par Dracou, son ami très particulier, la voici qui s'évade par la fenêtre. Elle est bien décidée à retrouver le château familial, là-bas, dans les montagnes du Cantal. Mais, ne voilà-t-il pas, qu'en parcourant le parc de Versailles, elle tombe sur deux abominables personnages qui s'en prennent à une jeune fille, sous les arcades du Grand Trianon. Son sang ne fait qu'un tour, elle lui vient en aide ! Et c'est de là que démarre toute l'histoire qui entraine Eloïse à déjouer un complot contre le roi.
Alors cela relève de l'espionnage, de l'Histoire avec un grand H, car on y rencontre des personnages historiques, (un petit peu comme dans le Simulacre, paru il y a quelques années), et de la guerre des Flandres.
Les héros sont très attachants, même Dracou (je ne vous dis pas de quel bois il est fait, celui-là... c'est une surprise !). Le Palais de Versailles fait partie des personnages, car non seulement l'histoire s'y déroule, mais on s'y repère très bien grâce aux descriptions de l'auteur.
Le roman est court, du moins, il m'a semblé court car il se lit, se déguste, s'apprécie tellement vite, que dès qu'on l'a commencé, on est déjà arrivé à la fin de l'histoire. Et pour ne pas quitter si vite Versailles, l'auteur a concocté tout un petit récapitulatif historique du château et de ses jardins, mais aussi sur un illustre personnage au centre du roman, sur les célèbres mousquetaires du roi, sans oublier une explication qui s'imposait pour le personnage de Dracou, car si on n'est pas Auvergnat, natif du Cantal, elle était indispensable...
Cette lecture fut un moment absolument exceptionnel, on entre dans ce roman très immersif et on en ressort qu'à la fin, encore sous le charme mais frustré de ne pas y demeurer encore, on y est comme au cinéma !
Le roman sort le 14 août 2024, c'est un petit bonheur à lire, que l'on soit ado ou adulte.


lundi 27 mai 2024

J'AI LU : LE CHAT DU BIBLIOTHECAIRE

 


Le Chat du Bibliothécaire
Tome 1
Succès Mortel
Miranda James
Editions J'Ai Lu

Policier

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Diesel, le chat du bibliothécaire de l'université de la ville d'Athena, dans le Mississipi, est un Main Coon de douze kilos, il est apprécié de toute la ville car énormément de gens le connaissent, mais il n'a pas de pouvoir surnaturel, c'est donc Charlie Harris, son compagnon humain qui mène l'enquête, en sa compagnie bien entendu... 
L'intrigue tourne autour d'un auteur de thrillers à succès, Godfrey Priest, natif d'Athena et revenu pour offrir, pour ne pas dire "imposer", ses cartons d'archives, de manuscrits, de courriers et de documentation.
L'individu est particulièrement indélicat avec tout le monde, comportement qu'il a toujours eu, même quand il était étudiant, ses ex-camarades s'en souviennent. C'est sans surprise qu'on le retrouve assassiné dans sa chambre d'hôtel. 
L'intrigue est lente, l'enquête également, ce qui ralentit beaucoup le suspense, mais son intensité remonte un peu en fin de roman. Par contre, le style de l'auteur est plat comme une limande, c'est dommage car l'intrigue est plutôt intéressante. Charlie Harris et son chat ne se quittent jamais, Diesel est présent à la Bibliothèque de l'Université comme à leur domicile où Charlie loue deux chambres à des étudiants. C'est précisément l'un d'entre eux, dont il connait bien la mère, qui va être mêlé de près à l'enquête. Charlie n'est pas particulièrement apprécié par la policière Kanesha Berry, c'est pourquoi il va mener ses propres investigations pour tenter de dénouer les fils du mystère et ainsi aider l'enquête officielle.

Il y a un petit souci avec la traduction car le métier de Charlie est archiviste et non bibliothécaire. C'est peut-être voulu car "bibliothécaire" sonne mieux qu'"archiviste", pour le titre de la série. Une lecture qui manquait de peps, mais bonne tout de même.

lundi 20 mai 2024

J'AI LU : MEURTRE A L'ANGLAISE


Meurtre à l'Anglaise
Cyril Hare
Editions Payot/Rivages Noirs

Policier

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)
 

La veille de Noël, dans un manoir anglais, Lord Warbeck, un homme malade et fatigué, a convié quelques invités, dont le professeur Bottwink, historien juif, rescapé des camps de la mort, qui écume la bibliothèque de lord Warbeck. Puis il y a Robert, le fils du lord et son cousin Julius Warbeck, chancelier de l'Echiquier, accompagné de Rogers, un inspecteur de Scotland Yard dévoué à sa sécurité, lady Carstairs, épouse d'un homme politique, puis la jeune Camilla Prendergast, et enfin Briggs le majordome, sans oublier sa fille Susan.

Je m'attendais à une intrigue plus captivante, plus angoissante, et à trouver quelques personnages sympathiques, or aucun ne l'est, pas même le policier. On pourrait même aller jusqu'à dénoncer une agression sexuelle au début du roman car l'un des personnages a un comportement infect. Je m'attendais à adorer ce huis clos façon Agatha Christie, avec nos héros qui ne s'apprécient absolument pas, coincés dans un manoir envahi par les neiges. Il n'en fut rien.
Je sais que le roman fut écrit en 1951, donc on retrouve le coté classique de la narration, mais ce n'est pas ce qui m'a gênée, car j'aime les romans d'Agatha Christie, ce serait plutôt la manière dont l'auteur s'adresse au lecteur, son style, les longueurs du récit, son coté mélodramatique dans les dialogues, les situations maladroitement décrites car trop théâtrales, rigides, désuètes, puis cette insistance sur les différences entre les étrangers et les anglais, cet acharnement à séparer la société en deux : les serviteurs et les servis. Notamment cet épisode où le policier s'occupe du chancelier comme d'un enfant, alors que lui-même est tout aussi mouillé, trempé, il le déshabille, lui fait prendre un bain... J'ai halluciné. 
La fin serait plutôt ingénieuse, mais on sait que l'un des protagonistes est un assassin, alors on échafaude un plan et on n'est pas loin de la solution, donc un final sans véritable surprise pour ma part. Une lecture un petit peu décevante par rapport à l'enthousiasme que laissait entendre le bandeau sur le livre...