jeudi 26 juin 2025

J'AI LU : HAUTE-COUTURE


 Haute-Couture
Colette Maciet
Editions Michel Lafon Poche

Autobiographie, Biographie

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Il est clair que l'on ne va pas s'appesantir sur le style littéraire, il aurait pu être mieux travaillé, mais ce livre est écrit avec le cœur, et avec sincérité. J'ai aimé lire les souvenirs que Colette Maciet, talentueuse Première d'atelier, fait partager au lecteur : de ses débuts d'apprentie à sa rapide consécration, la confiance que lui accordaient les grands couturiers pour qui elle a travaillé. La Haute Couture est plus qu'un métier, c'est de l'art.
On pénètre dans les ateliers des célèbres maisons de Haute-Couture, on découvre leur fonctionnement, c'est comme des secrets que l'on nous révèle, des moments partagés, des confidences, des découvertes sur les célébrités de la mode et de l'élégance, des moments de joie mais aussi des jalousies, des crocs en jambes et des injustices. Et l'on en apprend davantage sur la création d'un modèle, d'un vêtement, du croquis à sa réalisation, en passant par sa conception. 
Le métier de Première d'atelier ne consiste pas seulement à couper et coudre des modèles dans un atelier parisien mais aussi à se retrouver à Tokyo, Rio de Janeiro, Genève, Londres ou New-York pour présenter une collection et partager le quotidien des top models. Il y a le labeur mais aussi les paillettes, les palmes de la renommée dans le milieu feutré de la Haute-Couture. On y apprend que les maisons Lesage et Lemarié, illustres brodeur et plumassier de Paris, que je connais bien, ont étés rachetées par Chanel. C'est passionnant, d'autant plus que l'on en sait un peu plus sur la manière de travailler de Karl Lagerfeld ou totalement à l'opposé, de Coco Chanel ou encore l'exquis savoir-vivre d'Hubert de Givenchy ou la délicatesse d'Yves Saint Laurent, la bonne humeur de Jean-Paul Gaultier, entre autres, et leur exigence de la perfection. On en apprend ainsi sur leurs bons et parfois mauvais côtés, comme pour le très mal élevé et goujat Alexander McQueen. 
Et puis l'arrivée des groupes financiers qui peuvent n'avoir aucun respect et aucun sentiment vis à vis d'un grand couturier de renom. On voit cela aussi dans la Haute-Couture qui, dans un certain sens, n'est plus ce qu'elle était...
Inès de la Fressange signe la préface, comme un hommage amical et respectueux à Colette Maciet, dont elle fut, par deux fois, la bonne fée...
Un ouvrage à découvrir, parce qu'il est joli, et même touchant par moments : c'est une belle histoire que la vie professionnelle de Colette Maciet.

dimanche 22 juin 2025

J'AI LU : LES FANTÔMES DU FINISTERE


 Une Enquête du Commissaire Dupin
Les Fantômes du Finistère
Jean-Luc Bannalec
Editions Pocket

Policier - Littérature Allemande

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


Cette fois, Dupin se rend dans le Finistère, au bord de l'Aber Wrac'h, où l'un de ses collaborateurs, le lieutenant Labat s'est fait agresser dans le jardin de l'abbaye de sa tante, Joëlle Contel, récemment décédée. 
Notre commissaire veut faire la lumière sur l'affaire, on ne s'en prend pas comme ça à son équipe ! La famille de Labat et les proches de sa tante, sont dans le collimateur de Dupin, chaque membre est suspect, d'autant plus qu'un assassinat va très vite avoir lieu. 
Enquête érudite sur fond d'ornithologie pour le commissaire, assisté par Le Ber, et l'équipe de la commandante Carman de la Gendarmerie de Brest, sans oublier la très efficace Nolwenn, qui, pour une fois, reste peu présente sur cette intrigue. Quant à la bêtise récurrente du préfet Gueuneugues, elle ne m'a pas manqué. 
Ce n'est pas le coupable qui est très intéressant à déterminer dans cette enquête, c'est la manière dont se poursuivent les investigations, les réflexions de Dupin. Le suspense est bien dosé, et monte crescendo dans la dernière partie du roman. J'ai passé un bon moment de lecture, malgré la plume de l'auteur qui ne travaille pas toutes ses phrases. J'ai toujours le même regret à ce propos.

C'est à chaque fois un plaisir de se retrouver en Bretagne en compagnie du commissaire Dupin. A chaque tome, on peut chercher les lieux sur Google Map, si on ne les connait pas déjà,  car les monuments existent vraiment. Cette fois, c'est l'Abbaye Notre Dame des Anges de Landéda, près de Prat-Ar-Coum et de l'Aber Benoit, des endroits que j'affectionne particulièrement. 
Et puis, dans une enquête de Dupin, on entend toujours "bretonner" la Bretagne, et ça... j'adore !

dimanche 15 juin 2025

J'AI LU : MYSTERE RUE DES SAINTS PERES


Les Enquêtes de Victor Legris, Libraire
Mystère rue des Saints-Pères
Claude Izner
Editions 10/18 - Grands Détectives

Policier Historique

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Paris, juin 1889, une femme emmène ses trois neveux à l'Exposition Universelle pour visiter la Tour Eiffel, elle meurt d'une étrange piqûre, d'abeille, dit-on, exactement comme une victime à l'arrivée de Buffalo Bill à Paris quelques semaines auparavant. Victor Legris, libraire rue des Saints-Pères, lui aussi au premier étage de la Tour Eiffel en compagnie de son associé Kenji Mori et de son ami le journaliste Marius Bonnet, prend connaissance de ce qu'il vient d'arriver quasiment sous ses yeux. Il va s'ensuivre une série de meurtres dans Paris, avec le même modus operandi : des piqûres d'abeille : l'assassin a une logique inquiétante... Des événements vont contraindre Victor Legris à s'y intéresser de près, ce qui va entrainer et marquer ses débuts d'enquêteur.

Ce roman trainait dans ma pile à lire depuis un petit moment, et j'ai bien fait de l'avoir choisi. 
J'ai beaucoup aimé ce roman policier très érudit, vivant, élégamment écrit, dont l'atmosphère de la fin du 19e siècle parisien et de l'Exposition Universelle de 1889 est particulièrement bien retranscrite, réaliste et réussie. On déambule dans Paris où l'on peut suivre les personnages au fil du mystère, comme un voyage dans le temps, car c'est fort bien décrit. Un suspense modéré, un déroulé un peu lent, mais vivant, tiennent tout de même en haleine jusqu'à la toute fin du roman, même si c'est le hasard qui mène notre libraire à devenir enquêteur. Certes, par moments l'intrigue égare un peu le lecteur, mais tout est néanmoins cohérent. 
Le nom de l'auteur, Claude Izner, cache en réalité deux autrices, deux soeurs dont l'autre métier est bouquiniste, d'où cet intérêt pour l'histoire, ces connaissances sur le Paris ancien, pour le plus grand plaisir du lecteur.
Il y a des romans comme des friandises cachées dans les bibliothèques, qui se révèlent d'excellentes lectures le jour où on décide de les découvrir, et j'ai prévu de lire la série complète des enquêtes de Victor Legris.
 

mardi 10 juin 2025

J'AI LU : FLAMBOYANTE ZOLA

 


Flamboyante Zola
Jean-Louis Milesi
Editions Presses de la Cité

Roman Biographique

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Le lecteur entre tout de suite dans un tourbillon d'émotions : celles d'Alexandrine Zola, quand elle découvre la tromperie d'Emile. Et comble du malheur : deux enfants sont nés de cet adultère. Avant de devenir Madame Alexandrine Zola, elle fut Eléonore, puis Gabrielle, modèle pour Edouard Manet et ses amis impressionnistes. Il lui a fallu avant tout être une femme courageuse, pour endurer les défis du destin, pas tendre avec elle. Elle fut le roc d'Emile Zola, son pilier, sans elle, serait-il devenu l'écrivain de génie qu'il fut ? Certes, le talent était là, mais il devait à Alexandrine la ténacité d'avoir pu mener à bien ses combats, notamment les années noires de l'Affaire Dreyfus pendant lesquelles la presse, les gens n'hésitaient pas à lui faire peur.
Alexandrine a eu besoin de Gabrielle, l'effrontée, pour faire face à l'affront, à l'injustice, aux salissures, elle a eu besoin d'Eléonore aussi, la mal née, dont elle n'a pas eu honte. Le courage, elle connait.
Alexandrine va se relever. Elle s'est relevée, et d'une façon élégante.
Jean-Louis Milesi a su, par sa plume efficace et son style impressionniste qui nous parachute  à divers moments de la vie d'Alexandrine et du couple Zola, nous faire pénétrer dans son intimité : Emile, pas vraiment montré sous son meilleur jour et Alexandrine, la combattante, tous deux figures de l'Histoire, mais aussi simples êtres humains, si exceptionnels par leurs qualités, et leurs défauts.
Ce roman, c'est juste la vie de quelques personnages célèbres, mais c'est beau. Alexandrine Zola était surtout une femme qui aimait profondément son époux, elle fit preuve d'abnégation, d'un respect infini, et malgré les affronts, même si Emile était talentueux (il est mon écrivain classique préféré), c'est elle, la Flamboyante.

samedi 7 juin 2025

J'AI LU : LES MYSTERES DE HONEYCHURCH - TOME 4

 


Les Mystères de Honeychurch 
Tome 4
Les Morts ont du Souci à se Faire
Hannah Dennison
City Editions

Policier - Cosy-Mystery

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

J'en suis beaucoup plus loin dans les enquêtes de Kat Stanford à Honeychurch, mais il me manquait la lecture du tome 4, la lacune est désormais comblée. Et je ne me suis pas ennuyée une seconde malgré une intrigue à l'évolution un peu lente et dispersée.
Cette fois, toute la population de Honeychurch et de Little Dipperton est accaparée par une reconstitution historique au manoir, une "Echauffourée" qui eut lieu au cours de la Première Révolution anglaise au 17e siècle, entre les Royalistes, partisans du roi Charles 1er et les Têtes Rondes dirigées par Cromwell. Et c'est en perçant une canalisation qu'Eric, habitant du domaine, découvre un squelette vieux de plusieurs siècles qui semble avoir été torturé, avec une dague aux armoiries des Honeychurch, plantée dans la cage thoracique. Qui était ce cadavre ?
Parallèlement, plusieurs objets disparaissent dans le village, dont un manuscrit que Kristalle Storm, c'est à dire Iris (mère de Kat et grande autrice de romances dont le secret commence à être suspecté) avait déposé au bureau de poste. C'est aussitôt le signal pour Kat de renfiler sa panoplie d'enquêtrice, cependant, je n'ai pas trouvé que cette enquête en était vraiment une, ce serait plutôt une épique tranche de vie à Honeychurch, avec ses mystères, ses manigances, ses scandales, ses aventures teintées d'humour, de mensonges, sans oublier une fois n'est pas coutume : une part d'étrange. Et, même si le suspense n'est pas intense, on prend un réel plaisir à se retrouver à Honeychurch, parce que j'adore cette série avec ses personnages hauts en couleurs et leurs histoires. 

Prière auprès de l'éditeur : confier le travail à un ou une correctrice compétente pour éviter les coquilles orthographiques. C'est fortement déplaisant à lire.


jeudi 5 juin 2025

J'AI LU : L'ENIGME DU PARC


L'Enigme du Parc
Une Enquête de Richard Jury
Martha Grimes
Editions Pocket

Policier

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Le commissaire Jury, assis dans un bus londonien, remarque une femme au comportement insolite. Elle monte, puis descend, puis remonte deux stations plus loin, le bus étant ralenti par la circulation, il est facile pour Jury de suivre le circuit de cette femme au manteau de zibeline. Puis, elle redescend à nouveau et cette fois, il la suit, jusqu'à Fulham Palace, mais il n'entre pas dans le parc. Le lendemain, il apprend qu'un cadavre de femme a été découvert, une femme au manteau de zibeline. Lorsqu'il arrive à la morgue, si le manteau est bien celui de son inconnue, il ne s'agit pas du cadavre de cette femme.

J'avais lu ce roman il y a quelques années, je l'ai relu avec curiosité, le titre est tellement inspirant...  Je ne me souviens pas de ce que j'en avais pensé à l'époque, (il y a une dizaine d'années...) mais j'ai trouvé énormément de longueurs inutiles, bien qu'elles déterminent le style narratif de l'autrice. Le lecteur se perd un peu trop dans les pensées du commissaire Jury et de son ami Melrose Plant qui jardine, cuisine, discute avec son épouse... Et tout ceci sans aucun rapport avec les investigations. De plus, ce n'est pas Jury qui mène vraiment l'enquête mais Melrose, qui s'égare dans diverses conjonctures, de plus, il y a beaucoup de personnages  dans ce roman. De toutes façon, l'intrigue est emmêlée, bien qu'elle soit intéressante, car originale, mais je me suis ennuyée plus d'une fois. Je n'ai pas accroché, cela arrive...

 

mercredi 21 mai 2025

J'AI LU : JULES VERNE CONTRE NEMO


Jules Verne Contre Nemo
Céline Ghys
Editions Fayard

Policier Historique 

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Une pépite jubilatoire que je recommande à tout amatrice/teur de bon polar! 
Une actrice se fait assassiner en rentrant du théâtre, tard le soir, dans un recoin sombre d'une rue d'Amiens... Quelques jours plus tard, un évêque subit le même sort en ce mois de novembre 1882. C'est ce qu'apprend Jules Verne, en lisant son journal, juste avant d'aller chercher sa nièce à la gare.
On entre tout de suite dans l'action, et l'intérêt pour l'intrigue s'enclenche très vite, tous les personnages qui entrent en scène sont intéressants, soit pour l'intrigue principale, soit pour une intrigue secondaire, et Claudine, la nièce de Jules, révoltée par la condition feminine des années 1880,n'est pas en reste... 
L'enquête pour retrouver cet assassin qui se fait appeler Nemo, comme le capitaine de Vingt-Mille Lieues sous les Mers de Jules Vernes, va être menée par le commissaire Gaston Chastagnol, un jeune policier très sérieux et efficace, avec les moyens de l'époque mais néanmoins de manière très pointue façon "les Experts Manhattan". La chimie doublée de l'intelligence et de la perspicacité humaines vont s'unir pour le meilleur. En cela, Jules Verne sera très impressionné et apportera son grain de sel de connaisseur scientifique, car il sera introduit sur l'enquête par un jeune journaliste du nom de Claude Delafuye qui lui, reçoit des courriers de la part de Nemo. Et après tout, un assassin utilise le nom du héros de Jules pour défier la police, personne ne trouve à redire que l'auteur apporte la lumière de sa lanterne sur l'enquête.
L'intervention de l'écrivain est strictement fictive, mais on prend un réel plaisir à lire les investigations de nos trois enquêteurs, le suspense est intense et le roman érudit et fichtrement bien cousu, pour un  grand plaisir de lecture. 
Qui est Nemo ? On ne le devine pas tout de suite, mais on le devine un petit peu avant les enquêteurs, et la partie du roman où ceux-ci doivent tendre un piège à Nemo afin de le démasquer est toute aussi passionnante que la partie purement investigatrice. De plus, ce roman est plein de surprises. Une pépite, je vous dis ! 

Je lirai les autres ouvrages de Céline Ghys, ils doivent être tout aussi passionnants, d'ailleurs une nouvelle enquête de Jules Verne vient de paraître... 



- Qu'attend-il de moi ? 
- Que vous l'aidiez à analyser la tache sous la signature de Nemo, grâce à la chimie. 
- Nous pouvons faire cela ? 
- Bien sûr ! Savez vous que le grand chimiste belge Jean Servais Stas a prouvé qu'un assassin avait empoisonné sa victime ? C'était il y a un peu plus de trente ans, et depuis, nous avons encore progressé ! 


Après un couloir, ils débouchèrent sur un vaste entrepôt vitré. Autour d’établis de bois, le journaliste compta six personnes affairées à des occupations qui semblaient toutes différentes. Chastagnol expliqua : 
- Nous appelons cet endroit le «laboratoire». Nous utilisons toutes les sciences auxquelles je crois. Ici, la chimie nous permet d’analyser les indices. Là, nous nous servons des mathématiques et de la géométrie. Nous calculons les angles des coups. Nous dessinons l’arme avec laquelle le meurtrier a tué. Là, nous examinons les photographies des scènes où le crime s’est déroulé. Ici, nous isolons des empreintes et des traces humaines… Perrin analyse l’enveloppe et l’étiquette. Il s’est attelé, depuis des heures, à la décoller minutieusement. Nous avons longuement discuté et nous n’avons pas choisi d’utiliser la vapeur… Celle-ci aurait endommagé l’encre. 


- Gaston, pourquoi as-tu rédigé un message tout à l'heure à l'Hôtel de Ville ? demanda Claudine. 
- J'ai ordonné la surveillance discrète du bureau de Fisquet. 
- Vous voulez capturer Némo quand il viendra chercher le trésor ! C'est astucieux ! 
- C'est élémentaire, mon cher Jules ! fit Gaston. 
- Quelle jolie formule ! Elle pourrait séduire un écrivain !