mardi 2 décembre 2025

J'AI LU : HAMISH MACBETH - TOME 27 : MEURTRES EN CASCADE


Hamish Macbeth
Tome 27 
Meurtres en Cascade
M.C. Beaton
Editions Albin Michel

Roman Policier - Cosy-Mystery

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


Retrouver Hamish Macbeth dans une de ses enquêtes, c'est comme une récompense, un bonbon, on sait que l'on va apprécier le moment de lecture, on est dans les Highlands, dans le nord de l'Ecosse, on voyage, on se sent bien. Je ne suis jamais déçue avec Hamish.
Notre policier Ecossais a un nouvel acolyte, Dick, imposé par le commissariat de Strathbane. Il est fainéant mais gentil, se tient au courant de tous les ragots et confidences du village, ce qui peut éventuellement servir au cours d'une enquête ! Et il est plutôt futé, mine de rien... De plus, il aime bien Hamish qui lui, se sent dérangé dans son train-train, mais il s'en accommode. 
Notre policier tombe sous le charme de Mary Leinster, la régisseuse du parc de Fairy Glen, le Vallon aux Fées, près de Braikie... Un magnifique site touristique où coulent des cascades très appréciées des visiteurs. Mais après un meurtre d'oiseaux qui bouleverse tout le monde dans les Highlands, c'est une enquête pour assassinat qu'Hamish va devoir résoudre, et l'assassin est bien retors... De plus, les fées pourraient bien s'en mêler... Sans compter l'inspecteur chef Blair, toujours égal à lui-même.
Cette enquête ne sera pas de tout repos, foi d'Ecossais ! 
Ce n'est pas entièrement parfait, il y a des petits défauts, mais ça fonctionne, c'est immersif, le suspense est prenant, sans être intense, et ce fut un bonheur de lecture, comme toujours.

mardi 25 novembre 2025

J'AI LU : LEFFE-TOI ET MARCHE !


Les Folles Enquêtes de Magritte et Georgette
Tome 5
Leffe-Toi et Marche ! 
Nadine Monfils
Editions Robert Laffont

Roman Policier - Cosy-Mystery - Littérature Belge

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


Pour cette enquête, notre trio de détectives amateurs, le peintre René Magritte, son épouse Georgette et leur petite chienne Loulou, va partir pour Dinant afin de prospecter sur la disparition d'une amie de Georgette qui travaillait à l'Abbaye de Leffe. Ils vont séjourner chez des moines plutôt extravagants pour la plupart, aussi saugrenus que d'autres personnages rencontrés ci et là pour les besoins de leur enquête, y compris le commissaire Maricq ou la très envahissante Carmen, femme de ménage du couple qui aime particulièrement débarquer en pleine enquête, quel que soit le lieu où se déroulent les investigations des Magritte.

Jusqu'à présent j'ai beaucoup aimé ces enquêtes, cet univers. L'autrice connaissait le couple, et se sert de ce qu'elle en sait pour alimenter les caractères des personnages, avec diverses anecdotes. Mais dans ce roman-ci, bien que l'intrigue soit intéressante, j'ai tout trouvé en surabondance. Trop de références aux tableaux de Magritte, cela coupe le fil du suspense et découd l'intrigue, trop de personnages timbrés, de situations farfelues où l'humour tombe à plat.
J'ai aussi regretté l'emploi d'un langage vulgaire qui n'était absolument pas nécessaire. Le trait d'humour n'en est pas renforcé, bien au contraire, il s'atténue et perd son effet. Je n'y avais pas prêté attention dans les ouvrages lus auparavant ou tout du moins, cela ne m'avait pas gênée car moins fréquent. Un avis en demi-teinte, donc, pour cette aventure-ci, mais je n'abandonne pas la série, je tenterai une 5e lecture, j'espère retrouver tout mon enthousiasme pour cette saga. 

vendredi 14 novembre 2025

J'AI LU : LES FLEURS DU CRIME DE MONSIEUR BAUDELAIRE


Les Fleurs du Crime de Monsieur Baudelaire
Tome 1
La Femme sans Tête
Nadine Monfils
Editions Verso

Enquête Policière - Policier Historique -

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


A l'instar du peintre Magritte et son épouse Georgette, (dont je suis une grande fan), autres héros détectives de Nadine Monfils, voici Charles Baudelaire en enquêteur, rôle inattendu pour ce poète (très) tourmenté. Et j'ai trouvé l'exercice nettement moins réussi que pour ses prédécesseurs. 

Charles Baudelaire rentre chez lui, après une nuit trop arrosée, et tombe sur un cadavre qu'il ne prend pas pour tel, au départ. Et quelle surprise le lendemain, quand Jeanne Duval, sa compagne, lui apporte le carton à chapeau qu'on a déposé sur son paillasson. Elle contient une tête, peut-être celle du cadavre rencontré la veille par le poète, sur le trottoir, en bas de son hôtel particulier de l'Île Saint-Louis...
Si le style de l'écrivaine et sa plume érudite accentuent le plaisir de lecture dans un premier temps, un surplus d'informations sur les personnages rend le suspense inefficace. On revient plusieurs fois sur le passé ou le caractère des protagonistes, ce que les uns pensent des autres, c'est redondant, cela alourdit et ralentit le récit, déjà ponctué par des extraits de poèmes de Baudelaire, mais le roman est davantage un hommage au poète plus qu'un roman policier.

Selon de très courts chapitres, on suit Baudelaire, Jeanne, Mimile, le Ratier, le père Gabriel... Et même, le célèbre Vidocq, ancien chef de la Sureté parisienne sous le 1er Empire. 
Le nombre de personnages "croustillants" donne un contrepied au roman qui finalement, serait très sombre dans l'atmosphère de ce Paris coupe-gorge, sale, étrange et sulfureux, plein d'alcool, de psychopathes, de cruauté et d'humour trop déjanté, où la noirceur fait partie du quotidien, ainsi que les petits métiers oubliés (cela vaut mieux pour certains). J'ai été lassée par le langage grossier, qui n'était absolument pas nécessaire. 
Quant aux "fleurs" de Monsieur Baudelaire, le lecteur retrouvera dans chaque enquête, une fleur qui jouera un rôle dans l'énigme, cette fois-ci  : la rose. Mais celle déposée par Jeanne sur le paillasson du poète a été oubliée par l'autrice, détail passé à la trappe.
Nadine Monfils dit elle-même que "Baudelaire puisait dans la boue pour en faire de l'or", en ce qui concerne ce roman, on est bien dans la boue, mais l'or n'a pas été éclatant, car peut-être trop éparpillé et décousu. Malgré les longueurs, le roman volontairement écrit sur un ton désenchanté, est, en ce sens là, plutôt réussi, ceci dû à la plume experte de l'autrice, mais je n'ai trouvé aucun personnage attachant.

Un mot tout de même sur cette couverture à la fois style BD et ancien cabaret de Montmartre : elle est canon, vous ne trouvez pas ? Mais hélas, ce joli travail éditorial ne rattrape pas ma déception. 

Citation : 

"Les moments de bonheur sont des sacs de billes dans lesquels on puise pour traverser nos malheurs."

samedi 1 novembre 2025

J'AI LU : TANTE BERTHE ET AUTRES TEXTES SUR L'IMPRESSIONNISME



Tante Berthe 
et autres Textes sur l'Impressionnisme
Paul Valéry
Editons 1001 Nuits
Essai - Art

MON AVIS



Ce sont de brillants essais de la part d'un non moins brillant auteur, sur d'éminents artistes, et sa vue sur l'art est on ne peut plus juste, pleine de bon sens. Paul Valéry éclaire d'autant plus le lecteur qu'il a connu certains impressionnistes, surtout ceux dont il parle, il les a côtoyés, et notamment Berthe Morisot, sa parente par alliance.

Deux essais sont donc consacrés à Berthe Morisot, puis un à Corot, un à Manet et un à Degas, sans oublier au passage d'autres artistes importants qui ont tant apporté à l'art et à l'histoire de l'art.
Le propos est abordé du point de vue de Paul Valéry, qui, sans être dans l'erreur ni l'exagération, ressent les oeuvres selon son propre point de vue.
L'art est subjectif, je ne suis absolument pas sensible aux œuvres de Berthe Morisot, je n'y vois pas ce que Valéry y voyait. L'art, ça se discute, justement. Pour moi, Morisot dénaturait, "éthérait" trop ses couleurs, mais ce n'est que mon avis, et cela ne concerne que cette artiste là, car j'aime l'impressionnisme. Mais je suis d'accord avec lui sur le travail de ces artistes, la manière dont ils exprimaient leur talent, la recherche de leur art, et admirative de la façon dont Valéry en parle, car c'est explicite, compétent, avisé, approfondi et vraiment beau. 
Ces essais sont très enrichissants, j'ai pris beaucoup de plaisir à les lire. La préface est de l'arrière petit-fils de l'écrivain, Alexandre Valéry, qui a décidé de regrouper ces textes d'une extraordinaire délicatesse. 
Un moment de lecture hors du temps.


Extrait : 

Monet, unique par la sensibilité de sa rétine, analyste extrême de la lumière, et comme maître du spectre ; Degas, dominé par l'intellect, poursuivant âprement la forme (et même la grâce), par la rigueur, la critique implacable de soi, qui n'excluait point celle des autres, et une méditation perpétuelle de l'essence et des moyens de son art ; Renoir, tout volupté et tout naturel, voué aux femmes et aux fruits ; Ils n'eurent de commun que la foi en Manet et la passion de la peinture.

vendredi 31 octobre 2025

J'AI LU : MEURTRES ET CARROT CAKE

 


Les Enquêtes d'Hannah Swensen
Tome 9
Meurtre et Carrot Cake
Joanne Fluke

Editons Points/Le Cherche-Midi

Policier - Cosy-Mystery

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

C'est toujours un plaisir de se retrouver à Lake Eden en compagnie d'Hannah, notre pâtissière préférée, et de tout le village. On sait qu'un meurtre va être commis, et comme je ne regarde jamais les 4e de couverture afin de ne pas savoir qui sera tué, la surprise est totale, même si on s'en doute un petit peu cette fois-ci...  
Et ainsi va la vie à Lake Eden, on trouve un cadavre, on enquête, et on trouve le coupable. "On" c'est Hannah, ses soeurs Andréa et Michelle, son ami Norman Rhodes, et parfois Delorès, la maman des trois filles Swensen. Et bien entendu, on trouve toujours avant la police, parce qu'on est beaucoup plus efficace. La police, qui n'est autre que Mike Kingston, le second ami d'Hannah et Bill, le beau-frère de celle-ci. On prend énormément plus de risques, on est beaucoup plus téméraire et plus futé pour arriver à nos fins. De plus, celles et ceux qui ont quelque chose à dire se confient plus facilement à Hannah qu'à la police. Le scénario ne change pas et pourtant le lecteur adore et en redemande, même des facéties de Moshe le chat !
Par contre, chère Hannah, un jour, il faudra choisir, soit Mike le policier, soit Norman le dentiste. Mais il se pourrait peut-être qu'un troisième larron entre en scène et devienne l'élu du coeur d'Hannah, sinon à quoi rime ce triangle amoureux qui stagne et piétine ? Je n'aime pas les romances, donc c'est peut-être moi qui trouve ce détail soporifique.
Quant aux recettes si généreusement offertes entre les chapitres, oh my God ! Les tester oui, car elles sont gourmandes, mais sans utiliser les additifs et colorants recommandés dans la liste des ingrédients (ou même le sucre dans les sauces). Hannah Swensen est une pâtissière américaine, (avec les défauts de la cuisine américaine) pas anglaise, ni française, mais on l'aime bien quand même ! 

Quelle bizarrerie que ce titre avec le carrot cake, patisserie plutôt automnale, aux évocations épicées des merveilleux paysages et atmosphères de cette saison : mais non, le roman se déroule pendant l'été... Petite interrogation qui n'influe en rien sur mon avis.

vendredi 17 octobre 2025

J'AI LU : LE VOLEUR D'ART


Le Voleur d'Art
Une Histoire d'Amour et de Crimes
Michael Finkel

Editions Maschialy - 10/18

Biographie - Témoignage 


MON AVIS
(Sans Divulgâcher)
 

Un grand manteau et un couteau suisse pour dévisser, c'est tout ce dont ce voleur d'art a besoin pour déposséder les musées, les églises ou les châteaux de leurs trésors légitimement acquis. Un voleur dont la motivation est d'entasser, de voler pour entasser chez lui. Il vole tout et n'importe quoi, pourvu qu'il vole et ce triste sire existe, il se nomme Stéphane Breitwieser, assisté dans ses forfaits par sa compagne Anne-Catherine Kleinklaus. Pendant plusieurs années, ils ont dévalisé des musées de Suisse, de France, de Belgique, d'Allemagne et des Pays Bas, jusqu'au jour où l'OCBC fut enfin sur leurs traces. Sur la 4e de couverture on promet au lecteur "une enquête au scalpel et un sacré polar", fausses promesses, je me suis fait berner et me suis ennuyée de A à Z dans la "biographie" de ce voleur aussi inintéressant que dénué d'amour pour l'art. Il vole tout : des balances, des plats en faïence, des hallebardes, des tableaux de maîtres, des figurines, des tabatières... Son larcin disparaît dans les pans de son long manteau, on se dit que c'est un peu gros pour que personne ne s'en aperçoive, qu'une caméra va le repérer, ou un gardien à l'œil affûté, et bien non ! Ça passe. 

Quant à la mère de ce voleur qui jette des œuvres d'art dans un canal pour disculper son fils, c'est écœurant. Oui, si nos églises de campagne sont fermées, c'est à cause de gens comme eux, qui n'hésitent pas à voler des œuvres pies et à les balancer dans la nature pour ne pas qu'on les retrouve. Si vous vous attendiez aux aventures d'un Arsène Lupin doté de bon sens, d'élégance et de raffinement, passez votre chemin, achetez un autre livre, pas celui-ci. 

mercredi 15 octobre 2025

J'AI LU : LE CABINET DES ILLUSIONS : ENQUÊTE A VIENNE 1902


Le Cabinet des Illusions
Enquête à Vienne 1902
Jean-Luc Bizien
Editions Maison Pop

Roman Policier Historique - Thriller

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


Un roman aussi captivant méritait bien cette jolie couverture (inspirée par les véritables affiches de Chung Ling Soo), car il est aussi admirablement réussi qu'un tour de cartes ! 

L'histoire s'appuie sur la vie de personnages qui ont réellement existé, à commencer par le héros principal : William Ellsworth Robinson (1861-1918), un illusionniste américain qui, pour briller de manière magistrale dans ce monde impitoyable de la magie, se faisait passer pour un Chinois, et avait pris pour nom Chung Ling Soo (et ceci pour prétendre être aussi fort que le magicien chinois Ching Ling Foo 1854-1922, célèbre aux Etats-Unis, qu'il ne cessera de défier tout au long de leurs carrières respectives). 

Dès les premiers chapitres, on apprend la double vie du magicien qui a mis sa véritable identité de coté. Les renoncements sont son quotidien afin de devenir ce magistral artiste chinois si admiré. Tout s'emboite en faux-semblant, tout est artificiel, y compris sa famille, composée par Olive "Dot" Path Robinson (1872-1934), son épouse et partenaire sous le nom de Suee Seen, et "leur" enfant, qui est en réalité la fille de son régisseur, le magicien Frank Fukada Kametaro (1875-1946).

C'est à Vienne, dans la capitale autrichienne, que William Robinson a implanté son cabinet des illusions. Au fil des représentations, il suscite la fascination du public. Mais il devra prouver son innocence lorsqu'un horrible événement survient à la fin d'un de ses spectacles. Ce sera en compagnie de l'inspecteur Mayer, à qui il devra révéler son secret et sa véritable identité que William alias Chung Ling Soo, participera habilement aux investigations afin de se disculper. Il apportera ainsi son oeil perspicace habitué aux tours de magie, pour faire la lumière sur cet étrange assassinat. 

La narration est belle, fluide, riche et précise. Le roman est parfaitement documenté sur les lieux, la ville de Vienne, l'Histoire et les personnages historiques. La psychologie des protagonistes est méticuleusement épluchée, Les héros sont attachants, l'atmosphère est tendue, et même tragique lors d'un certain événement. Si la première partie est réservée à la présentation des personnages et du décor, c'est dans la seconde partie du roman que l'intrigue emporte magistralement le lecteur. 

Bref, le mystère est total, mais tout se rejoint à la fin de l'enquête, nous avons affaire à un superbe tour de passe-passe, que l'on pressent tout de même un peu avant le dénouement final. 
Ce roman est le premier d'une série d'enquêtes avec ce magicien et son équipe, je sais déjà que je n'en raterai aucune.

It's a kind of magic!