samedi 27 septembre 2025

J'AI LU : LES FANTÔMES DE BRUGES


 Les Folles Aventures de Magritte et Georgette
Tome 3 
Les Fantômes de Bruges
Nadine Monfils

Editions Robert Laffont

Roman Policier - Cosy-Mystery

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

La plume de Nadine Monfils est excellente et l'intrigue est savoureuse. On ne perd pas une miette du périple de nos enquêteurs à Bruges, partis éclaircir le mystère d'un cadavre disparu chez leur voisin et découvert par Carmen, leur femme de ménage. 
Carmen, donc, a trouvé Charles Bogaert mort chez lui, mais le temps que la police arrive, le corps a disparu ainsi que le tableau de Magritte qui se trouvait dans sa maison. Or ce tableau appartenait à Edward James, habitant de Bruges et mécène de René Magritte. Comment cette oeuvre a-t-elle pu atterrir chez le voisin des Magritte ? C'est en partant dans la Venise du Nord que Georgette et René, accompagnés par leur fidèle Loulou, vont éclaircir ce mystère, en découvrir bien d'autres et réveiller les fantômes de Bruges cachés au fil des canaux. Bruges,  où nous allons faire la connaissance d'une drôle de famille... Et chez ces gens-là, mesdames, messieurs, on ne rigole pas... (Les chansons de Brel sont aussi de la partie...).

La plume est immersive, l'histoire est truffée d'anecdotes réelles, (pour rappel, l'écrivaine connaissait les Magritte) le suspense est captivant et on rit, c'est léger, poétique, érudit, et quel merveilleux voyage en compagnie du couple Magritte qui n'est pas dénué de bon sens. Et le twist final alors là, je ne l'avais pas vu venir ! 
J'avais lu le tome 7 dont l'action se déroulait à Montmartre, et j'avoue que cette enquête à Bruges en plein hiver est encore meilleure. Je vais me procurer toute la série. Un véritable plaisir de lecture où l'on apprend nombre d'expressions belges, en plus de suivre une enquête savamment bien tricotée.
A ne pas manquer ! Je qualifierai même ce roman de piquant "petit bijou".


Extraits : 

La ville en robe du soir claquait sous les sabots des chevaux tirant, en mode Saint-Nicolas, des calèches qui semblaient disparaître dans la brume. Les canaux se poudraient de ce charme suranné des vieilles comtesses emprisonnées dans les vieilles dentelles de leur vie d'apparat. Que reste-t-il de nos atours ? Je vous le demande... Juste un fil de soi, un p'tit rien du tout. Trois petits tours et on s'en va.


René n'avait jamais fait confiance à sa femme de ménage, mais de là à la croire machiavélique - ce qui demande un certain niveau d'intelligence -, il en doutait. Carmen avait un QI de plumeau. Et encore, elle n'allait pas dans les coins ! 

vendredi 19 septembre 2025

J'AI LU : LE MURDER CLUB DU JEUDI


Le Murder Club du Jeudi
Richard Osman
Editions le Livre de Poche

Cosy-mystery - Policier

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


Quatre octogénaires, résidents de Coopers Chase, un village de maisons de retraite au milieu du charme bucolique de la campagne du Kent, ont formé le Murder Club du Jeudi afin de résoudre des enquêtes criminelles non élucidées par la police. Pourquoi le jeudi ? Ce jour-là, la salle des puzzles est libre pendant deux heures. Il y a la mystérieuse et très futée Elizabeth Best, tête pensante de la bande, dont le passé n'est pas très éloigné des Services Secrets, puis Ron Ritchie, l'ancien dirigeant syndicaliste, ensuite Ibrahim Arif, le psychanalyste à la retraite (mais qui a toujours une patientèle) et enfin Joyce Meadowcroft qui vient d'intégrer le groupe, une femme un peu style "mamie confitures" qui gratifie le lecteur de sa vision des choses, se confie à lui façon journal intime, entre deux chapitres de l'histoire. 
L'équipe se penche sur des cold cases, mais un jour, un crime vient d'être commis près de leur résidence : l'associé du promoteur véreux de Coopers Chase a été retrouvé mort. Les voilà déjà en train de mener une enquête parallèle à celle de la police. Et pour faciliter les choses, ils ont accès au dossier grâce à l'aide de l'agente Donna de Freitas. Et comme ils ont vu le promoteur et son associé se disputer à la sortie d'une réunion, ils sont donc également des témoins... Leur perspicacité, surtout celle d'Élisabeth, va faire avancer l'enquête mais... Si l'on s'ennuie un petit peu dans la première partie du roman, poussive et éparpillée, l'intrigue décolle grâce à un rebondissement au début de la 2e partie et l'enquête avance enfin, pour ne pas relâcher l'intérêt du lecteur grâce à des tiroirs qui s'ouvrent, des méandres où il faut s'infiltrer, et quelques événements passés quelque peu emberlificotés mais le tout tient la route et j'ai bien aimé ma lecture. Quand je ne lâche plus mon livre, c'est bon signe ! 
Une lecture assez sympathique, surtout grâce aux personnages principaux, très attachants.

Un mot sur la traduction... La première partie de ce roman est un ramassis de répétitions et de fautes de français, (cela s'arrange dans la 2e) sans aucune recherche de vocabulaire pour de beaux accords en français. Exemple (entre autres) : page 134 (celui-là il est corsé) "il y a une table de ping pong et des boissons que l'on peut se servir librement" au lieu de "dont on peut se servir". Un livre, ce n'est pas un brouillon, on le considère quand on l'écrit et quand on le traduit, ce qui revient à respecter l'auteur et le lecteur. 

jeudi 18 septembre 2025

J'AI LU : LE JUGE TI ET LE POETE REVOLUTIONNAIRE


Le Juge Ti et le Poète Révolutionnaire
Qiu Xiaolong
144 pages
Editions Liana Levi /Piccolo Noir

Policier Historique

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)



Sous la dynastie Tang, Le juge Ti, ministre de la détestable impératrice Wu Zetian, doit, sur ordre de celle-ci, partir à la recherche du poète Luo Binwang. Ce talentueux homme de lettres avait appelé aux armes par un poème qui avait soulevé une rébellion, à laquelle l'armée de l'impératrice avait mit fin par un massacre. Le poète avait mystérieusement disparu lors de la bataille. Avec l'aide de Yang, son fidèle serviteur, le juge Ti parcours donc le pays à la recherche de Luo, mais force est de constater que chaque fois qu'il parvient à soutirer des renseignements à de potentiels témoins sur ce qui a pu arriver à Luo Binwang, les personnes qui ont aidé le juge Ti se font tuer...

Un style poétique, une plume experte, font de ce policier historique un roman agréable à lire, mais le final est singulier... On comprends mieux l'importance des poètes et hommes de lettres dans la politique de la Chine sous la dynastie Tang (618-907) pendant laquelle l'impératrice Wu Zetian avait commencé à fonder sa propre dynastie (Zhou) en usurpant le trône des Tang. L'atmosphère du roman est immersive grâce aux descriptions très réussies des situations, des ambiances, de plus, l'auteur est sûrement très gourmand...
 

dimanche 7 septembre 2025

J'AI LU : COMMENT VOYAGER DANS LES TERRES OUBLIEES


Comment Voyager dans les Terres Oubliées
Sarah Brooks
Editions 10/18

Uchronie - Thriller- Weird Fiction - Littérature Anglaise

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Nous sommes en 1899, le Transsibérien Express reprend ses voyages entre Pékin et Moscou après une période d'arrêt, et d'emblée, le lecteur est lui aussi happé dans cette traversée mystérieuse, car il ne sait pas ce qui l'attend...
La plume est travaillée et immersive au début du roman, malgré un style alourdi par quelques longueurs dues aux descriptions des atmosphères, à la fois psychologiques et particulières. Les premiers chapitres nous présentent chaque voyageur important de ce train blindé et incroyablement moderne qui va les emmener de Pékin à Moscou, à travers la Sibérie. Il y a Marya, qui voyage sous une fausse identité, le professeur Grey, la Comtesse, Wei-Wei, une adolescente née dans le train qui travaille pour la Compagnie transsibérienne, Compagnie qui elle même ment à tout le monde pour dissimuler des événements passés lors du voyage précédent et dont personne ne se souvient. Mais tout le monde est là pour tenter de le savoir par tous les moyens. 
J'ai regretté que l'intrigue soit vraiment trop longue à venir. Le fantastique se faufile progressivement dans ce roman, au fil des pages, sans prendre la vitesse du train, mais je n'ai pas vu l'intrigue devenir plus palpitante pour autant, car nébuleuse à l'excès, et même poisseuse, oui nous sommes dans un roman de weird fiction, où le glauque surgit petit à petit, mais dans ce roman, outre une atmosphère pesante le récit manque tellement de peps, de nerf, de surprises, de tension, que mon intérêt s'est perdu. L'effet est donc tombé à plat car rien n'est abouti, tout est seulement ébauché, abscons, incohérent, et je me suis ennuyée ferme. Je suis allée au bout, cependant, (et par moment en diagonale) mais mon enthousiasme de lectrice était retombé depuis longtemps. Je suis restée sur le quai de ce transsibérien, sans avoir vraiment embarqué, ou alors, vu mon entrain du début de la lecture, le train m'a débarquée... Cela doit être ça... 

jeudi 4 septembre 2025

J'AI LU : FRAYEUR EN LOUISIANE


 Glory Broussard Enquête
Tome 1
Frayeur en Louisiane
Danielle Arceneaux

Editions Robert Laffont/La Bête Noire

Policier- Cosy-Mystery

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Une assez bonne surprise que cette nouvelle série de policier outre-atlantique (je ne la classe pas parmi les cosy-murders). Glory Broussard est afro-américaine, native de la Louisiane, elle habite à Lafayette. Le personnage est sympathique au lecteur, malgré son caractère renfrogné qui ne lui confère pas toujours la patience et parfois une part de discernement. Mais Glory, notre héroïne, souffre du syndrome de Diogène qui l'oblige à accumuler tout un tas d'objets, elle est donc une collectionneuse patentée qui fréquente les vide-greniers, sans oublier qu'elle prend des paris illégaux au café du coin le dimanche matin, après la messe, pour arrondir ses fins de mois et surtout elle adore le cappucino.

Mais on assassine quelqu'un qu'elle aime beaucoup. Un meurtre, c'est du moins ce dont elle est persuadée, or la police conclut à un suicide. C'est donc en compagnie de sa fille, Delphine, brillante avocate à New-York, que notre sexagénaire va mener l'enquête pour découvrir le coupable, mais ce ne sera pas sans danger... 

Si l'histoire tient parfaitement la route avec une intrigue bien ficelée, il ne faut pas se fier à la phrase de la 4e de couverture qui vante "évasion et rires au rendez-vous", l'évasion au pays cajun est bien présente, mais je ne vois pas où est l'humour. Non, on ne rit pas du tout car rien ne prête à sourire, d'autant plus que Glory et Delphine, nos deux enquêtrices, bien qu'elles fassent preuve de bon sens, ne sont pas à l'abri de quelques esprits machiavéliques qui n'hésitent devant rien pour les dissuader d'arrêter de chercher la vérité. Il n'y a pas que des bayous en Louisiane, on est au pays des croyances ésotériques, le racisme est hélas encore présent, et dans ce contexte on parle de violences envers les animaux, de pollution, de réinsertion d'ex-prisonniers, de lutte contre la drogue... Quand je vous disais qu'il n'y avait absolument rien de drôle dans ce roman. 
Mais ce fut néanmoins une assez bonne lecture...