Praërie
Tome 1: Le Monde des Sinks
Jean-Luc Marcastel
Editions Scrineo
2014
Fantastique
1982 : un centre de recherche et un village entier disparaissent mystérieusement dans une petite vallée du Sud de la France, sans laisser de traces…
Le lieutenant Vincent Marty sait ce qu’il s’est passé, lui, puisqu’on l’envoie, 30 ans plus tard, dans le plus grand secret, récupérer le fruit des recherches de ce laboratoire perdu dans ce même champ… des recherches portant sur la miniaturisation.
Plus facile à dire qu’à faire, quand on vous réduit à la taille d’une fourmi et qu’on dispose de 20 heures pour se frayer un chemin dans la plus impitoyable des jungles, celle qui s’étend à nos pieds, hantée par des créatures cauchemardesques plus terrifiantes, voraces, rapides et meurtrières les unes que les autres… les insectes.
Mais Vincent n’est pas au bout de ses surprises : car au cœur de cet enfer miniature, il découvrira ce qu’il est advenu des habitants du village disparu et de leurs descendants.
Là, parmi ce peuple microscopique, dont la société, les mœurs et la culture se sont adaptés à cet univers impitoyable, il trouvera peut-être l’amitié, l’amour, et un nouveau départ…
Car dans ce monde, comme dans l’autre, l’homme est capable du meilleur, comme du pire…
MON AVIS :
Incroyable immersion dans le monde des Sinks" (prononcer cinq, comme les 5 doigts de la main)... L'auteur a pensé et paré à toute éventualité, tout est si bien soupesé et réaliste que c'est à se demander si Jean-Luc Marcastel n'a pas été lui-même rapetissé pour se trouver à la place de Vincent... Bref, on y croit, on y est parmi les Sinks, on mesure 0,5 mm de haut...
Et cette société qui a dû faire face à tant de prédateurs s'est si bien protégée, trop bien protégée, qu'elle en a oublié les principes mêmes de la vie en société, des rapports humains entre les deux sexes, du respect de la femme. On immerge dans une société terrifiante où on fait face à l'archaïsme. Il n'y a que la bravoure de l'homme qui compte, la femme n'est qu'un ventre... Un sujet grave, brûlant, révoltant, que l'on combat, mais dans ce monde où l'on doit faire face au moindre "grouillepince" en maraude, prêt à vous dévorer, on a cherché à protéger la femme, mais si mal qu'on la oubliée. Elle ne compte plus, n'a plus le droit de vivre libre.
On a eu peur après cette "erreur scientifique" mais à Praërie, le temps passe plus vite que nos jours, on a même inventé un langage pour parler plus vite. Une religion a été créée, et c'est de là que tout part, on terrifie avec des interdits, des suppositions élaborées, l'obscurantisme total... Et le seul à y voir clair est Pyr, on le traite d'hérétique, bien sur... Mais Vincent qui, aidé par Lo Hiss et Séfan, essaie de retrouver le laboratoire, va petit à petit comprendre comment cette société microscopique en est arrivée à vivre de cette manière.
Et bien sur, au fil de la lecture, on a des sueurs froides, on tremble pour les héros (l'auteur ne les épargne pas) pourchassés par leur propre camp. Car rien n'est acquis, tout n'est qu'éphémère, la peur est omniprésente, elle peut surgir tout à coup, sous la forme d'un langmort, d'un brillepince, ou d'un poursuivant de Forroc.
Il faudra également que Vincent comprenne comment et pourquoi, par quel mystère en 1982 il est arrivé cette terrible chose au village, au laboratoire Janken et à ses occupants.
Et bien sur, comme à l'accoutumée, lol l'auteur nous laisse en plein suspens jusqu'au prochain tome !
Jean-Luc Marcastel a su, une nouvelle fois, nous emmener dans un monde imaginaire auquel on ne s'attendait certes pas. Sans faire de stupide jeu de mots, j'ajouterai tout de même que le bonheur est loin d'être dans le pré... lol
A suivre...
Illustration (c) Jean-Luc Marcastel |
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