Le Roi de Coeur
Une Enquête de Malo Sinclair
Jean-Luc Marcastel
Editions Pygmalion
Policier
Le capitaine Malo Sinclair et son inséparable adjoint, l’incontournable Albert, exercent leurs talents à Paris. Lorsque le cadavre d’une jeune femme est retrouvé dans la Seine, on leur confie l’enquête. Car notre capitaine connaissait la victime. Ancienne camarade et amante, Marie appartenait à l’une des plus vieilles familles aristocratiques françaises.
Dévasté par le drame, Malo est convaincu qu’il ne s’agit pas d’un suicide. En se lançant dans ses recherches, le duo infernal découvre que les monstres à l’origine de la mort de Marie n’en sont pas à leur coup d’essai et que toutes leurs proies gravitent au sein du même milieu. Pourtant, plus leurs investigations avancent, plus le mystère semble s’épaissir...
Notre capitaine commence à soupçonner que cette affaire ne menace pas seulement quelque jeunes aristocrates, mais la république toute entière.
Est-il encore temps de tout arrêter ?
Roman à lire absolument cet été !
MON AVIS
(Sans Spoiler)
Epoustouflant !
Il y a des romans dans lesquels on aimerait pouvoir plonger pour faire partie de la distribution, ou toutefois rencontrer les héros "pour de vrai" et les suivre dans leur enquête, bref, on aimerait y être. Le Roi de Coeur fait partie de ces exceptions, de ces pépites, de ces coups de coeur, de ces must que l'on est sur et certain de relire (pour mieux voir la construction de l'intrigue, les enchevêtrements du mystère, la déduction, voir un indice ou deux dont on ne s'est pas aperçu...) et d'aimer à vie.
On entre tout de go dans une poursuite, on est embarqué dans un tourbillon, une spirale qui régale tout de suite notre soif de lecture. Tout au long du livre, même s'il y a des pauses, le rythme reste un suspense progressif et trépidant, c'est un plaisir, une jubilation de voir Malo et Albert désentortiller des fils si bien tendus, imbriqués comme un mikado.
On retrouve Malo Sinclair, notre capitaine de police que l'on avait laissé après son séjour aurillacois, point de départ et d'arrivée de l'enquête du Pape Gerbert*, avec son acolyte Albert Mouminou.
Malo est retourné à Paris, au Bastion (le nouveau 36), et a emmené Albert pour le plus grand bonheur du lecteur, car Albert... c'est une légende. Il est... comment dire ? Un extraterrestre pourtant bien de chez nous, car profondément humain malgré ses dehors un peu rustres...Et quand je dis "rustres", je reste modeste.
Pourtant Albert fait souvent preuve de délicatesse malgré son gabarit de rugbyman au double mètre. Bref, Albert est gentil, pétri de toutes ces farines dont on fait le bon pain. Albert est drôle, Albert est malin, parfois plus perspicace que son supérieur dont les sens sont pourtant bien aiguisés. Sans compter qu'il parle patois aussi, le patois occitan de la région d'Aurillac, avec ses dictons imagés, et là c'est fou rire assuré. Voilà : Albert, on l'adore !
C'est un cadavre repêché dans la Seine qui déclenche toute l'affaire. Malo connaissais la victime, il en est d'autant plus déterminé à trouver qui a commis ce meurtre. Lui seul peut déchiffrer quelques indices pour élucider cette affaire. Affaire qui va le mener dans des sphères insoupçonnées...
La montée en puissance de l'intensité de ce roman tient merveilleusement en haleine. On va de surprise en surprise, rien n'est laissé au hasard. La construction est extrêmement précise et bien tricotée, les personnages bien campés, à la psychologie bien affutée, individus attachants pour certains, détestables ou énigmatiques pour d'autres. Les "méchants" de l'histoire ne le sont pas à demi. Mais cette particularité vous concocte un bon polar, bien truculent, mais pas que...
L'auteur s'est basé sur un fait historique et artistique, de là, part cette histoire étonnante, qui fait voyager très agréablement le lecteur dans quelques endroits de la capitale particulièrement appréciés, Saint Michel, le Louvre, Montmartre... On peut suivre et bien visualiser les actions qui s'y déroulent. Et puis ce roman, outre cette intrigue est aussi une belle histoire, admirablement contée, non dénuée d'humour.
Quant à une certaine boisson appréciée du personnage d'Albert, je vais m'empresser d'aller m'en chercher une bouteille pour découvrir ce nectar ! (ndlr : je suis Cantalouse, comme Albert, et de sa potion, j'en trouverai !)
*Voir ma chronique sur Un Pape pour l'Apocalypse
Citation :
- Lo que vol petar pus nalt que son cuol, se fa un trauc à l'esquina *
Malo, qui commençait à bien connaitre les expressions d'Albert - plus qu'il ne l'aurait souhaité, d'ailleurs -, avait traduit en lui-même et, malgré tout ce qu'il venait de vivre, n'avait pu retenir un sourire... Et tant mieux si le comte avait entendu. Il se demanderait certainement ce que voulait dire Albert - et Malo lui souhaitait bien du plaisir pour trouver la traduction.
* "Celui qui veut péter plus haut que son cul se fait un trou dans le dos"
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