vendredi 14 novembre 2025

J'AI LU : LES FLEURS DU CRIME DE MONSIEUR BAUDELAIRE


Les Fleurs du Crime de Monsieur Baudelaire
Tome 1
La Femme sans Tête
Nadine Monfils
Editions Verso

Enquête Policière - Policier Historique -

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


A l'instar du peintre Magritte et son épouse Georgette, (dont je suis une grande fan), autres héros détectives de Nadine Monfils, voici Charles Baudelaire en enquêteur, rôle inattendu pour ce poète (très) tourmenté. Et j'ai trouvé l'exercice nettement moins réussi que pour ses prédécesseurs. 

Charles Baudelaire rentre chez lui, après une nuit trop arrosée, et tombe sur un cadavre qu'il ne prend pas pour tel, au départ. Et quelle surprise le lendemain, quand Jeanne Duval, sa compagne, lui apporte le carton à chapeau qu'on a déposé sur son paillasson. Elle contient une tête, peut-être celle du cadavre rencontré la veille par le poète, sur le trottoir, en bas de son hôtel particulier de l'Île Saint-Louis...
Si le style de l'écrivaine et sa plume érudite accentuent le plaisir de lecture dans un premier temps, un surplus d'informations sur les personnages rend le suspense inefficace. On revient plusieurs fois sur le passé ou le caractère des protagonistes, ce que les uns pensent des autres, c'est redondant, cela alourdit et ralentit le récit, déjà ponctué par des extraits de poèmes de Baudelaire, mais le roman est davantage un hommage au poète plus qu'un roman policier.

Selon de très courts chapitres, on suit Baudelaire, Jeanne, Mimile, le Ratier, le père Gabriel... Et même, le célèbre Vidocq, ancien chef de la Sureté parisienne sous le 1er Empire. 
Le nombre de personnages "croustillants" donne un contrepied au roman qui finalement, serait très sombre dans l'atmosphère de ce Paris coupe-gorge, sale, étrange et sulfureux, plein d'alcool, de psychopathes, de cruauté et d'humour trop déjanté, où la noirceur fait partie du quotidien, ainsi que les petits métiers oubliés (cela vaut mieux pour certains). J'ai été lassée par le langage grossier, qui n'était absolument pas nécessaire. 
Quant aux "fleurs" de Monsieur Baudelaire, le lecteur retrouvera dans chaque enquête, une fleur qui jouera un rôle dans l'énigme, cette fois-ci  : la rose. Mais celle déposée par Jeanne sur le paillasson du poète a été oubliée par l'autrice, détail passé à la trappe.
Nadine Monfils dit elle-même que "Baudelaire puisait dans la boue pour en faire de l'or", en ce qui concerne ce roman, on est bien dans la boue, mais l'or n'a pas été éclatant, car peut-être trop éparpillé et décousu. Malgré les longueurs, le roman volontairement écrit sur un ton désenchanté, est, en ce sens là, plutôt réussi, ceci dû à la plume experte de l'autrice, mais je n'ai trouvé aucun personnage attachant.

Un mot tout de même sur cette couverture à la fois style BD et ancien cabaret de Montmartre : elle est canon, vous ne trouvez pas ? Mais hélas, ce joli travail éditorial ne rattrape pas ma déception. 

Citation : 

"Les moments de bonheur sont des sacs de billes dans lesquels on puise pour traverser nos malheurs."

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