dimanche 15 juin 2025

J'AI LU : MYSTERE RUE DES SAINTS PERES


Les Enquêtes de Victor Legris, Libraire
Mystère rue des Saints-Pères
Claude Izner
Editions 10/18 - Grands Détectives

Policier Historique

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Paris, juin 1889, une femme emmène ses trois neveux à l'Exposition Universelle pour visiter la Tour Eiffel, elle meurt d'une étrange piqûre, d'abeille, dit-on, exactement comme une victime à l'arrivée de Buffalo Bill à Paris quelques semaines auparavant. Victor Legris, libraire rue des Saints-Pères, lui aussi au premier étage de la Tour Eiffel en compagnie de son associé Kenji Mori et de son ami le journaliste Marius Bonnet, prend connaissance de ce qu'il vient d'arriver quasiment sous ses yeux. Il va s'ensuivre une série de meurtres dans Paris, avec le même modus operandi : des piqûres d'abeille : l'assassin a une logique inquiétante... Des événements vont contraindre Victor Legris à s'y intéresser de près, ce qui va entrainer et marquer ses débuts d'enquêteur.

Ce roman trainait dans ma pile à lire depuis un petit moment, et j'ai bien fait de l'avoir choisi. 
J'ai beaucoup aimé ce roman policier très érudit, vivant, élégamment écrit, dont l'atmosphère de la fin du 19e siècle parisien et de l'Exposition Universelle de 1889 est particulièrement bien retranscrite, réaliste et réussie. On déambule dans Paris où l'on peut suivre les personnages au fil du mystère, comme un voyage dans le temps, car c'est fort bien décrit. Un suspense modéré, un déroulé un peu lent, mais vivant, tiennent tout de même en haleine jusqu'à la toute fin du roman, même si c'est le hasard qui mène notre libraire à devenir enquêteur. Certes, par moments l'intrigue égare un peu le lecteur, mais tout est néanmoins cohérent. 
Le nom de l'auteur, Claude Izner, cache en réalité deux autrices, deux soeurs dont l'autre métier est bouquiniste, d'où cet intérêt pour l'histoire, ces connaissances sur le Paris ancien, pour le plus grand plaisir du lecteur.
Il y a des romans comme des friandises cachées dans les bibliothèques, qui se révèlent d'excellentes lectures le jour où on décide de les découvrir, et j'ai prévu de lire la série complète des enquêtes de Victor Legris.
 

mardi 10 juin 2025

J'AI LU : FLAMBOYANTE ZOLA

 


Flamboyante Zola
Jean-Louis Milesi
Editions Presses de la Cité

Roman Biographique

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Le lecteur entre tout de suite dans un tourbillon d'émotions : celles d'Alexandrine Zola, quand elle découvre la tromperie d'Emile. Et comble du malheur : deux enfants sont nés de cet adultère. Avant de devenir Madame Alexandrine Zola, elle fut Eléonore, puis Gabrielle, modèle pour Edouard Manet et ses amis impressionnistes. Il lui a fallu avant tout être une femme courageuse, pour endurer les défis du destin, pas tendre avec elle. Elle fut le roc d'Emile Zola, son pilier, sans elle, serait-il devenu l'écrivain de génie qu'il fut ? Certes, le talent était là, mais il devait à Alexandrine la ténacité d'avoir pu mener à bien ses combats, notamment les années noires de l'Affaire Dreyfus pendant lesquelles la presse, les gens n'hésitaient pas à lui faire peur.
Alexandrine a eu besoin de Gabrielle, l'effrontée, pour faire face à l'affront, à l'injustice, aux salissures, elle a eu besoin d'Eléonore aussi, la mal née, dont elle n'a pas eu honte. Le courage, elle connait.
Alexandrine va se relever. Elle s'est relevée, et d'une façon élégante.
Jean-Louis Milesi a su, par sa plume efficace et son style impressionniste qui nous parachute  à divers moments de la vie d'Alexandrine et du couple Zola, nous faire pénétrer dans son intimité : Emile, pas vraiment montré sous son meilleur jour et Alexandrine, la combattante, tous deux figures de l'Histoire, mais aussi simples êtres humains, si exceptionnels par leurs qualités, et leurs défauts.
Ce roman, c'est juste la vie de quelques personnages célèbres, mais c'est beau. Alexandrine Zola était surtout une femme qui aimait profondément son époux, elle fit preuve d'abnégation, d'un respect infini, et malgré les affronts, même si Emile était talentueux (il est mon écrivain classique préféré), c'est elle, la Flamboyante.

samedi 7 juin 2025

J'AI LU : LES MYSTERES DE HONEYCHURCH - TOME 4

 


Les Mystères de Honeychurch 
Tome 4
Les Morts ont du Souci à se Faire
Hannah Dennison
City Editions

Policier - Cosy-Mystery

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

J'en suis beaucoup plus loin dans les enquêtes de Kat Stanford à Honeychurch, mais il me manquait la lecture du tome 4, la lacune est désormais comblée. Et je ne me suis pas ennuyée une seconde malgré une intrigue à l'évolution un peu lente et dispersée.
Cette fois, toute la population de Honeychurch et de Little Dipperton est accaparée par une reconstitution historique au manoir, une "Echauffourée" qui eut lieu au cours de la Première Révolution anglaise au 17e siècle, entre les Royalistes, partisans du roi Charles 1er et les Têtes Rondes dirigées par Cromwell. Et c'est en perçant une canalisation qu'Eric, habitant du domaine, découvre un squelette vieux de plusieurs siècles qui semble avoir été torturé, avec une dague aux armoiries des Honeychurch, plantée dans la cage thoracique. Qui était ce cadavre ?
Parallèlement, plusieurs objets disparaissent dans le village, dont un manuscrit que Kristalle Storm, c'est à dire Iris (mère de Kat et grande autrice de romances dont le secret commence à être suspecté) avait déposé au bureau de poste. C'est aussitôt le signal pour Kat de renfiler sa panoplie d'enquêtrice, cependant, je n'ai pas trouvé que cette enquête en était vraiment une, ce serait plutôt une épique tranche de vie à Honeychurch, avec ses mystères, ses manigances, ses scandales, ses aventures teintées d'humour, de mensonges, sans oublier une fois n'est pas coutume : une part d'étrange. Et, même si le suspense n'est pas intense, on prend un réel plaisir à se retrouver à Honeychurch, parce que j'adore cette série avec ses personnages hauts en couleurs et leurs histoires. 

Prière auprès de l'éditeur : confier le travail à un ou une correctrice compétente pour éviter les coquilles orthographiques. C'est fortement déplaisant à lire.


jeudi 5 juin 2025

J'AI LU : L'ENIGME DU PARC


L'Enigme du Parc
Une Enquête de Richard Jury
Martha Grimes
Editions Pocket

Policier

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Le commissaire Jury, assis dans un bus londonien, remarque une femme au comportement insolite. Elle monte, puis descend, puis remonte deux stations plus loin, le bus étant ralenti par la circulation, il est facile pour Jury de suivre le circuit de cette femme au manteau de zibeline. Puis, elle redescend à nouveau et cette fois, il la suit, jusqu'à Fulham Palace, mais il n'entre pas dans le parc. Le lendemain, il apprend qu'un cadavre de femme a été découvert, une femme au manteau de zibeline. Lorsqu'il arrive à la morgue, si le manteau est bien celui de son inconnue, il ne s'agit pas du cadavre de cette femme.

J'avais lu ce roman il y a quelques années, je l'ai relu avec curiosité, le titre est tellement inspirant...  Je ne me souviens pas de ce que j'en avais pensé à l'époque, (il y a une dizaine d'années...) mais j'ai trouvé énormément de longueurs inutiles, bien qu'elles déterminent le style narratif de l'autrice. Le lecteur se perd un peu trop dans les pensées du commissaire Jury et de son ami Melrose Plant qui jardine, cuisine, discute avec son épouse... Et tout ceci sans aucun rapport avec les investigations. De plus, ce n'est pas Jury qui mène vraiment l'enquête mais Melrose, qui s'égare dans diverses conjonctures, de plus, il y a beaucoup de personnages  dans ce roman. De toutes façon, l'intrigue est emmêlée, bien qu'elle soit intéressante, car originale, mais je me suis ennuyée plus d'une fois. Je n'ai pas accroché, cela arrive...

 

mercredi 21 mai 2025

J'AI LU : JULES VERNE CONTRE NEMO


Jules Verne Contre Nemo
Céline Ghys
Editions Fayard

Policier Historique 

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Une pépite jubilatoire que je recommande à tout amatrice/teur de bon polar! 
Une actrice se fait assassiner en rentrant du théâtre, tard le soir, dans un recoin sombre d'une rue d'Amiens... Quelques jours plus tard, un évêque subit le même sort en ce mois de novembre 1882. C'est ce qu'apprend Jules Verne, en lisant son journal, juste avant d'aller chercher sa nièce à la gare.
On entre tout de suite dans l'action, et l'intérêt pour l'intrigue s'enclenche très vite, tous les personnages qui entrent en scène sont intéressants, soit pour l'intrigue principale, soit pour une intrigue secondaire, et Claudine, la nièce de Jules, révoltée par la condition feminine des années 1880,n'est pas en reste... 
L'enquête pour retrouver cet assassin qui se fait appeler Nemo, comme le capitaine de Vingt-Mille Lieues sous les Mers de Jules Vernes, va être menée par le commissaire Gaston Chastagnol, un jeune policier très sérieux et efficace, avec les moyens de l'époque mais néanmoins de manière très pointue façon "les Experts Manhattan". La chimie doublée de l'intelligence et de la perspicacité humaines vont s'unir pour le meilleur. En cela, Jules Verne sera très impressionné et apportera son grain de sel de connaisseur scientifique, car il sera introduit sur l'enquête par un jeune journaliste du nom de Claude Delafuye qui lui, reçoit des courriers de la part de Nemo. Et après tout, un assassin utilise le nom du héros de Jules pour défier la police, personne ne trouve à redire que l'auteur apporte la lumière de sa lanterne sur l'enquête.
L'intervention de l'écrivain est strictement fictive, mais on prend un réel plaisir à lire les investigations de nos trois enquêteurs, le suspense est intense et le roman érudit et fichtrement bien cousu, pour un  grand plaisir de lecture. 
Qui est Nemo ? On ne le devine pas tout de suite, mais on le devine un petit peu avant les enquêteurs, et la partie du roman où ceux-ci doivent tendre un piège à Nemo afin de le démasquer est toute aussi passionnante que la partie purement investigatrice. De plus, ce roman est plein de surprises. Une pépite, je vous dis ! 

Je lirai les autres ouvrages de Céline Ghys, ils doivent être tout aussi passionnants, d'ailleurs une nouvelle enquête de Jules Verne vient de paraître... 



- Qu'attend-il de moi ? 
- Que vous l'aidiez à analyser la tache sous la signature de Nemo, grâce à la chimie. 
- Nous pouvons faire cela ? 
- Bien sûr ! Savez vous que le grand chimiste belge Jean Servais Stas a prouvé qu'un assassin avait empoisonné sa victime ? C'était il y a un peu plus de trente ans, et depuis, nous avons encore progressé ! 


Après un couloir, ils débouchèrent sur un vaste entrepôt vitré. Autour d’établis de bois, le journaliste compta six personnes affairées à des occupations qui semblaient toutes différentes. Chastagnol expliqua : 
- Nous appelons cet endroit le «laboratoire». Nous utilisons toutes les sciences auxquelles je crois. Ici, la chimie nous permet d’analyser les indices. Là, nous nous servons des mathématiques et de la géométrie. Nous calculons les angles des coups. Nous dessinons l’arme avec laquelle le meurtrier a tué. Là, nous examinons les photographies des scènes où le crime s’est déroulé. Ici, nous isolons des empreintes et des traces humaines… Perrin analyse l’enveloppe et l’étiquette. Il s’est attelé, depuis des heures, à la décoller minutieusement. Nous avons longuement discuté et nous n’avons pas choisi d’utiliser la vapeur… Celle-ci aurait endommagé l’encre. 


- Gaston, pourquoi as-tu rédigé un message tout à l'heure à l'Hôtel de Ville ? demanda Claudine. 
- J'ai ordonné la surveillance discrète du bureau de Fisquet. 
- Vous voulez capturer Némo quand il viendra chercher le trésor ! C'est astucieux ! 
- C'est élémentaire, mon cher Jules ! fit Gaston. 
- Quelle jolie formule ! Elle pourrait séduire un écrivain !

mardi 13 mai 2025

J'AI LU : UN NOËL A NEW-YORK


Un Noël à New-York
Anne Perry
Editions 10/18

Policier Historique

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Nous sommes en 1904, et Jemina Pitt, (fille du célèbre directeur de la Special Branch de la série Charlotte et Thomas Pitt), est l'héroïne de ce Noël à New-York. Elle y accompagne son amie Delphinia Cardew qui doit prochainement épouser Brent Albright, fils d'un associé de son père, elle découvre une haute Société Newyorkaise toute aussi codifiée que celle de Londres, et la condition féminine y est tout aussi déplorable qu'en Europe. 
Le père de Delphinia n'a pu se rendre à New-York, pour cause de maladie, c'est pourquoi Jemina joue les chaperons, car son amie fut abandonnée par sa propre mère, lorsqu'elle était  enfant. Harley, le futur beau-frère de Delphinia, demande à Jemina de rechercher avec lui la mère de son amie, car d'après lui, elle serait à New-York...  Cette femme est personna non gratta dans la famille du futur marié, et toute la famille craint qu'elle vienne créer un scandale le jour du mariage. Le lecteur est comme Jemina : elle ne comprend pas pourquoi on déteste autant la mère de Delphinia. 
Le séjour new-yorkais va se révéler très ennuyeux pour Jemina Pitt, après la découverte d'un cadavre, elle va devoir se charger elle-même de l'enquête en compagnie d'un jeune policier. Mais les découvertes qu'elle va faire seront très étranges... 
Le mystère des raisons du bannissement de la mère de Delphinia tient le lecteur en haleine, et l'on découvre au fil de la lecture toute une histoire bien ficelée. Le surprenant twist final rattrape un peu le fait que l'on devine assez vite le vrai coupable.


lundi 12 mai 2025

J'AI LU : KLIMT FEMMES


Klimt
Femmes

Angelika Baümer
Editions Hazan

Beaux-Arts, Livre d'Art

MON AVIS

Nouvelle édition pour ce superbe ouvrage, le travail éditorial d'une belle qualité met en lumière les oeuvres, les femmes, les modèles de l'artiste, comme dans un écrin doré, dans un style très Jugendstil, très Sécession Viennoise, comme pour rappeler les particularités du cycle d'or de Klimt.
Les tableaux sont tous en couleur, pages dorées pour la partie iconographique, avec également des citations de l'artiste, et pages noires imprimées en blanc, pour la partie texte "Klimt et ses Portraits de Femmes", en 2e partie du livre. 
A recommander aux amateurs de la peinture de Klimt, dont je fais partie.

Klimt aimait pendre les femmes, sur bien des oeuvres, il les a entourées d'auras d'or et ce livre regroupe les portraits de femmes anonymes ou des muses qui l'on inspiré, Adèle Block Bauer ou Emilie Flöge, elles ont prêté leurs traits à Danaé ou Salomé, aux ondines ou à la Musique... Quelle merveille que ce livre !

samedi 10 mai 2025

J'AI LU : UN NOËL EN SICILE


Un Noël en Sicile
Anne Perry
Editions 10/18

Policier Historique - Cosy-Mystery

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


C'est sur l'Île de Stromboli que James Latterly, un jeune veuf anglais, arrive pour passer trois semaines loin de Londres, et y fait la connaissance des autres clients de la pension du chaleureux Stefano, excellent cuisinier et hôte des plus agréables. Il se lie particulièrement avec la jeune Candace et avec son grand-oncle.

Mais le volcan gronde et rugit, et avec lui un assassin a des motifs bien sybillins pour agir et masquer son crime... Les protagonistes de l'histoire devront songer à leur survie, plutôt qu'à enquêter. Cependant, les événements vont aller si vite que le coupable sera démaqué et puni. 

Bien que ce roman ne soit pas le meilleur d'Anne Perry, il se lit néanmoins très vite et le dénouement, pour le moins inattendu, apporte une certaine satisfaction au lecteur. J'ai tout de même passé un bon moment de lecture avec ce huis clos. Le seul bémol est que l'on ne ressent absolument pas une atmosphère de Noël.


mercredi 7 mai 2025

J'AI LU : LES ENFANTS PERDUS


Les Aventures de Thomas More
Livre 1
Les Enfants Perdus
François Sureau
Editions Gallimard

Policier Historique

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


Tout commence par une énumération, des phrases de trois mots, parfois sans verbe, pour situer le récit, et pour résumer ce qu'il se passe dans le chapitre, je n'aime pas ce principe. Il en va ainsi avant chaque chapitre. 
Le récit débute après la défaite de Sedan, en pleins massacres de la guerre de 1870, surtout en ce qui concerne les chevaux qui n'avaient rien demandé, et certainement pas à devenir fous de vivre tant d'horreur. Je ne suis pas fan du contexte. Mais le personnage central, Thomas More est intriguant, alors j'ai continué ma lecture... On trouve un cadavre, on fait appel à More, commissaire spécial à la Sûreté, puis on n'entend plus parler de cette victime car notre enquêteur se fait recruter par le roi de Prusse qui va lui ordonner d'investiguer dans le château de Bellevue, quartier de l'état-major prussien, suite à la découverte du cadavre d'une jeune fille vêtue d'une tenue de carmélite, les discours de Bismarck sur les genoux. More trouve quelques indices qui le font aussitôt partir quelques jours avec son acolyte, Seligmann. Puis d'autres crimes à résoudre sur la route... Mais avant, ils vont faire un bon repas au restaurant...
Le style de l'auteur, pourtant membre de l'Académie Française, est haché, décousu, abrupt, abscons, en peine de fluidité. Je ne l'ai pas trouvé agréable, passant sans détail du coq à l'âne pour revenir au coq, et oublier l'âne. Il égare le lecteur dans des interrogations dont certaines restent peu ou prou sans réponses. Et c'est ce style décousu qui m'a désintéressée du récit pourtant égrené d'érudition (l'auteur fait même référence à Émile Gaboriau, le premier auteur de polar et bien d'autres allusions). Je suis curieuse : je continue... Mais ça ne le fait toujours pas. Je m'ennuie, c'est indigeste, les phrases s'enchaînent, ne créent aucune jubilation de lecture, et parfois, n'amènent à rien. Si j'avais su, je n'aurais jamais acheté ce livre : 19 euros pour 154 pages ! 
Thomas More serait un détective voyageur dans le temps, une sorte de Dr Who, visionnaire et talentueux, c'est ce qui m'avait attirée, avec le côté policier. Mais je ne lirai pas les tomes suivants. 

mardi 6 mai 2025

J'AI LU : LE CERCLE DES DERNIERS LIBRAIRES TOME 2


Le Cercle des Derniers Libraires
Tome 2
La Librairie de Tante Emma
Sylvie Baron
Editions J'AI LU

Policier - Littérature Française

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Dans la librairie d'Emma, notre chère libraire Sanfloraine du tome 1, nous allons faire la connaissance de Miranda Pélissier, sa nièce, car c'est avec elle que nous allons passer cette aventure dans la librairie des Livres Penseurs, le temps pour Emma de partir quelques temps aux Antilles avec son mari. C'est donc une Miranda, à la fois candide et fantasque et peu expérimentée que nous retrouvons aux commandes de la librairie, elle est amoureuse des livres et amoureuse des chats, ce qui a tout pour me la rendre sympathique. Elle sera secondée par un "libraire volant" prévu par sa tante, un personnage bien singulier car ce n'est pas la personne envisagée qui se présentera à elle, mais un imposteur. Elle en est certaine, car elle l'a vu le matin même se conduire bizarrement à coté de la gare.  Et bien entendu, il a une explication tout à fait plausible...  Alors va commencer une enquête sur une drôle d'affaire, au péril de la vie de Miranda... 

J'ai été ravie de retrouver la plume élégante et érudite de Sylvie Baron dans ce tome 2 où plane l'ombre de Rimbaud, car l'intrigue est centrée sur des manuscrits du poète. Si la jeunesse de notre héroïne l'empêche parfois d'agir avec réflexion, elle n'est pas si folle la guêpe ! Elle se débrouille plutôt bien. Miranda aime l'aventure, elle va être servie... Et puis, elle ne sera pas seule pour affronter les périls que vont entrainer cette étrange enquête au coeur de février dans le Cantal. On ne devine pas tout de suite qui est le coupable, et le suspense monte de page en page. 
Rimbaud est le centre du roman, certes, mais la plume de Sylvie Baron n'est pas dénuée de poésie, c'est un véritable plaisir de la lire, elle aime les libraires, les passeurs de culture qui font leur métier par passion, comme elle-même écrit par passion. Et cela se ressent merveilleusement pendant toute la lecture.

lundi 5 mai 2025

J'AI LU : L'AUTOMNE PAR LES GRANDS MAITRES DE L'ESTAMPE JAPONAISE


L'Automne par les Grands Maitres de l'Estampe Japonaise

Anne Séfrioui
Chefs d'Oeuvre de l'Estampe Japonaise
Editions Hazan

Ukiyo-e - Livre d'Art - Beaux-Arts

MON AVIS

Une merveilleuse célébration de l'automne exprimée par les grands maitres de l'ukiyo-e, la communion avec la Nature est représentée dans ces extraordinaires estampes à la fois par leur symbolique, par leur force spirituelle ainsi que par leur fantastiques camaïeux de couleurs. C'est la poésie de l'éphémère, celle de l'automne, un hommage à la beauté de la nature, si poétiquement traduite... Ouvrir ce coffret est un joli voyage...
Comme le recueil de la Neige, celui de l'Automne est aussi conçu en leporello (c'est à dire en accordéon), accompagné d'un livret explicatif (petit bémol lors de la consultation : on est obligé de chercher l'oeuvre sur le lexique pour connaitre son titre et son artiste), mais malgré cela, le coffret est un très bel ouvrage.
Beaucoup d'oeuvres d'Hokusai, d'Hirosighe, pas assez à mon gout de celles de Kawase Hasui, mais le tout est tellement beau qu'il n'y a pas de reproche à faire à cet ouvrage.





 

dimanche 4 mai 2025

J'AI LU : LA NEIGE PAR LES GRANDS MAITRES DE L'ESTAMPE JAPONAISE


 La Neige
Par les Grands Maîtres de l'Estampe Japonaise
Jocelyn Bouquillard

Chefs d'Oeuvre de l'Estampe Japonaise
Editions Hazan

Livre d'Art - Beaux-Arts - Ukiyo-e - Art Japonais

MON AVIS

Contemplation de la nature, paysages de neige empreints de sérénité et de parfaite observation, mais surtout une grande poésie et un infini raffinement : tout est magnifique dans ce coffret où est présenté un recueil d'estampes en leporello, (c'est à dire en accordéon)  ce qui n'est pas très pratique lors de la consultation pour connaitre le nom de l'oeuvre et son artiste, accompagné par un lexique explicatif où sont répertoriées les oeuvres, en noir et blanc.

On y trouve des oeuvres d'Hokusai, d'Harunobu, d'Hiroshige entre autres, et de Kawase Hasui, pas assez à mon goût en ce qui concerne cet artiste car il est mon préféré de la période Shin-Hanga (xxe siècle), mais j'aurais également aimé y voir plusieurs oeuvres emblématiques et absolument superbes comme "Jour d'Hiver au Temple Asakusa" de Tsushiya Koitsu, ou encore "la Neige au Sanctuaire Kamigamo" de Takeji Asano.





Kawase Hasui 
Neige au Temple Zojo-ji - 1929



dimanche 27 avril 2025

J'AI LU : MEURTRE SUR LA TAMISE


Les Dames de Marlow Enquêtent
Tome 4
Meurtre sur la Tamise
Robert Thogorood

Editions de la Martinière

Policier - Cosy-Mystery - Littérature Anglaise

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

De retour à Marlow, cette charmante petite ville à l'Est de Londres où habitent Judith, la retraitée passionnée de mots croisés, Becks, la femme du vicaire et Suzie, la promeneuse de toutous. On a retrouvé le cadavre du fondateur d'une troupe de théâtre au bord de la Tamise, et c'est Judith que choisit Verity Beresford, l'épouse de la victime, pour l'emmener à bord de son bateau afin de rejoindre la scène du crime. Judith fait aussitôt appel à Becks et à Suzie, et nos trois enquêtrices vont mener plus ou moins discrètement, mais toujours avec succès, le chantier des investigations... Et Tanika, leur amie inspectrice de police, leur en sera reconnaissante afin de faire avancer l'enquête officielle. 
Tous les suspects avaient une bonne raison d'assassiner Oliver Beresford, mais lequel d'entre eux l'a tué ? 
Le lecteur est tout de suite pris dans l'action, l'intérêt ne cesse de grandir, le suspense commence tout doucement à s'installer dès les première pages. C'est épineux, plein de rebondissements jusqu'au final resplendissant et inattendu. Un régal ! 
J'ai trouvé ce quatrième tome excellent, c'est pour moi le meilleur des quatre publiés jusqu'à présent. Et cerise sur le cupcake : les mots croisés de Judith qui jalonnent les chapitres.



 

jeudi 17 avril 2025

J'AI LU : LES GOUVERNANTES


Les Gouvernantes
Alex Hay
Editions le Livre de Poche

Policier Historique

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

 

"Quand Downton Abbey rencontre Ocean's Eleven" ce roman est exactement ce que nous propose cette mise en bouche de la part de l'éditorial : l'ambiance d'une grande maison londonienne à la Belle Epoque avec un cambriolage de grande envergure à la clé, mis en place par des femmes, anciennes domestique de cette famille, pour la plupart des protagonistes. 

La plume est élégante et agréable à lire, on plonge tout de suite dans cette atmosphère londonienne de 1905 particulièrement bien retranscrite.
Mrs King est gouvernante depuis vingt ans chez la famille de Vries, dans un grand hotel particulier de sept étages sur Park Lane à Londres. Mais voilà, elle aurait commis une faute et on la limoge froidement, sans préavis. Et c'est là que tout commence...
Mrs King recrute de la main d'oeuvre et des amies, artistes de cirque, actrice, contrebandière..; car a germé en elle une fabuleuse idée pour une vengeance bien orchestrée :  elle va entièrement vider la maison des propriétaires de ses biens richissimes, et ceci à la vue de tous ! Pour cela, elle va profiter d'un bal masqué où sera invité le tout Londres.
Le lecteur suit toute la préparation de l'opération, Mrs King a des relations, Mrs King est intelligente et pense à tout (j'ai juste trouvé qu'il manquait néanmoins un petit peu de chaleur à ce personnage). Ses principales associées s'approprient les chapitres, et laissent découvrir au passage un brin de leur propre histoire en y apportant leur grain de sel. Tout en découvrant la préparation de cette opération qui nécessite une parfaite organisation et beaucoup de main d'oeuvre, le lecteur est pris dans un suspense extraordinaire. 
Mais j'ai trouvé la préparation plus jubilatoire à lire que la réalisation. Peut-on tout maitriser dans ce genre de casse ? Il y a toujours des imprévus... Une maison à vider en deux heures de temps, cela parait insensé. Le déroulement du cambriolage par lui-même est un peu... nébuleux, fouillis. On a du mal à visualiser les scènes qui, pour certaines, ne sont pas crédibles, malgré ou justement à cause des trapèzes et poulies, (cela aurait dû faire du bruit pour les installer...entre autres incohérences) et on ne sait pas toujours qui fait quoi, qui parle, la pagaille est souhaitée par les cambrioleuses, mais elle l'est pour le lecteur également. L'ensemble reste cependant divertissant, d'autant plus que quelques secrets nous sont révélés. 



mardi 8 avril 2025

J'AI LU : LE SECRET DE VAN GOGH


 Le Secret de Van Gogh
Eric Mercier
Editions Harper & Collins Poche

Policier Historique - Art

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


En 1888, Van Gogh et Gauguin vivent en collocation à Arles, au cours de laquelle ils auraient pris le temps d'associer leurs styles sur une même oeuvre. Mais comme l'on sait, de leur cohabitation n'a résulté que mésententes et désaccords, Gauguin ne supportant plus les troubles de la personnalité de Van Gogh qui se coupera l'oreille à la suite d'une ultime dispute avec son ami, et deux ans plus tard, il se suicidera à Auvers sur Oise (d'après une théorie, on sait depuis qu'il aurait été assassiné par deux adolescents qui jouaient avec une arme, l'artiste n'aurait rien dit pour les protéger. Il y a eu des témoignages, mais aucune enquête médico-légale). 
En 2008, on retrouve un entrepreneur assassiné chez lui. On lui a coupé l'oreille gauche, comme Van Gogh. Quel est le rapport entre cet homme et l'artiste ? Un couple d'inspecteurs va remonter la piste : Fréderic Vicaux, commandant de police judiciaire au Bastion avec son équipe d'OPJ, sera secondé par sa compagne, Anne, une experte qui gravite dans le monde de l'art, son concours lui sera précieux pour élucider cette étrange affaire. 
Un vrai suspense au cours de cette enquête à tiroirs, au dénouement inattendu ! 
J'ai tout de suite aimé ma lecture, happée par le récit, plongée dans ce polar (pol'art !) à la française. L'enquêteur parle au présent, c'est lui que le lecteur suit, sauf dans les chapitres consacrés à Anne. L'intrigue est efficace malgré quelques longueurs en cours de route, sur la vie personnelle de notre policier, éléments futiles qui n'ont aucun rapport avec les investigations. 
J'ai beaucoup apprécié le ton professionnel à propos des termes artistiques et techniques dont l'auteur ne s'est pas privé, on est en immersion totale dans les rouages de l'exploitation des oeuvres d'art. Tout est abordé avec clarté, et l'enquête rigoureuse et compliquée, pousse nos limiers à sans cesse rebattre les cartes pour enfin faire la lumière sur cette étrange affaire, très "emberlificotée" mais vraiment jubilatoire.
Un must.
A découvrir de toute urgence ! 

"Aucune piste n'a mené au coupable, mais cette fois, une petite musique composée de trilles et de croches m'indique que la vérité se rapproche. Je l'écoute sans pour autant perdre de vue que les enquêtes policières partagent avec les poupées russes de réserver bien des surprises."

samedi 5 avril 2025

J'AI LU : MEURTRES A ALDERMERE HOUSE


 Les Trois Dahlia
Tome 1
Meurtres à Aldermere House
Katy Watson
Editions 10/18 - Le Cherche-Midi

Policier - Thriller

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Comme un Cluedo en hommage à Agatha Christie !  Dans la campagne anglaise, Aldermere House était la demeure de Lettice Daventport, une célèbre autrice de romans policiers, dont la famille accueille une convention de fans dans l'enceinte de la propriété. Cet événement a lieu en vue du prochain tournage d'un film dans lequel Posy Starling sera la nouvelle actrice qui campera Dahlia Lively, détective des années 30. Cependant Rosalind, la première actrice à avoir précédemment incarné Dahlia dans les films ainsi que Caro, celle qui fut Dahlia dans la série télé, sont présentes également, avec toute l'équipe du futur tournage. Et ce qui s'annonce comme un week-end intense mais détendu, sera le cadre d'un meurtre mis en scène selon un roman de Lettice Davenport. Et pour résoudre l'enquête, qui de mieux que les trois interprètes de Dahlia, chacune d'une génération différente, dont la perspicacité sera tout aussi affutée que celle de l'héroïne des livres de Lettice. Le roman se divise en trois parties, le lecteur suit l'intrigue à travers chaque Dahlia.

L'histoire se déroule sur un week-end, du samedi au mardi matin, mais comme beaucoup d'événements se déroulent en même temps, ou successivement, le lecteur a un petit peu l'impression que la durée est plus étirée. De plus, les personnages sont nombreux et  l'on ne ressent pas toujours l'intense ambiance d'une convention, mais le récit fait mouche et le suspense est assez efficace, bien qu'entre tous ces éléments, il soit un peu noyé et n'apparaisse surtout qu'en seconde partie de l'intrigue, à un moment où le mystère s'épaissit intensément. Et l'ultime rebondissement est un atout de plus à cette très plaisante lecture.

Le lecteur peut facilement avoir une parfaite visualisation du manoir et des jardins grâce aux plans de chaque étage au début du livre, utiles au fil de la lecture.
Si j'ai aimé ? Oui ! Lirai-je les tomes suivants ? Avec un grand plaisir !

lundi 24 mars 2025

J'AI LU : LE MEURTRE DE LA CRIQUE


Les Mystères de la Côte
Tome 2
Le Meurtre de la Crique
L.J. Ross
City Editions

Policier - Cosy-Mystery - Littérature Anglaise

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

L'illustration de la couverture est vraiment très réussie, très belle. Le roman commence à Edimbourg, avec Kate, qui se sauve en pleine nuit de chez elle avec son enfant de quatre ans, pour échapper à son mari, un acteur à la personnalité maniaque et perverse qui considère son épouse comme sa possession et sa propriété, sans omettre de la dévaloriser sans cesse. Pour échapper à cet individu, elle se rend chez son grand-père, à l'autre bout du Royaume Uni, en Cornouailles, où elle passait ses vacances d'adolescente, avant la mort de ses parents.
J'ai abandonné ma lecture, après avoir fini par lire en diagonale. Je ne me suis pas du tout intéressée à l'histoire, celle d'une femme harcelée par un mari pervers narcissique, avec tout ce qu'implique ce récit. L'horrible mari retrouve femme et enfant, et en feuilletant les pages j'ai vu que cette situation durait jusqu'à la fin du livre. Je n'ai pas trouvé que ce roman était classable parmi les cosy-mysteries, je lui ai trouvé un coté feel-good très prononcé, je me suis très vite ennuyée, il n'y avait pas de rebondissements, juste une descente aux enfers pour cette jeune femme harcelée et prise au piège qui est heureusement bien entourée d'amis d'enfance sur qui elle peut compter. Désintérêt, donc abandon. Cela m'arrive rarement, mais je m'ennuyais trop dans cette lecture. Ceci dit, ce roman est bien écrit, il est tout à fait digne d'intérêt.

samedi 22 mars 2025

J'AI LU : MEURTRES ET TARTE AU CITRON VERT


 Les Enquêtes d'Hannah Swensen
Tome 8
Meurtres et Tarte au Citron Vert
Joanne Fluke
Editions Points

Cosy-Mystery - Roman Policier - Littérature Américaine

MON AVIS
(Sans Dibulgâcher)

Cette saga est comme un petit bonbon, une patisserie du Cookie Jar... C'est toujours un plaisir pour la lectrice que je suis, de me retrouver à Lake Eden en compagnie d'Hannah Swensen (juste signaler à la traductrice ou au responsable de cette faute, que les apostrophes sont de rigueur avec un prénom en H, c'est vraiment agaçant de lire les "de Hannah") cette fois, nous sommes en juin, en pleine Foire des Trois Comtés, Hannah est jurée dans un concours de patisseries.
Le noeud de l'intrigue est un peu long à se préciser, l'histoire piétine avant de se mettre en place, mais une fois que le meurtre est commis, on plonge dans l'enquête et on n'a plus envie de lâcher le roman. On a quelques frayeurs en compagnie d'Hannah qui n'hésite devant rien pour trouver le meurtrier. Elle est heureusement assistée par ses soeurs, Andréa et Michelle, par le très efficace Norman, et par quelques habitants de Lake Eden qui, dès qu'ils le peuvent,  sont ravis d'aider notre enquêtrice surdouée, même Mike vient chercher des infos pour l'enquête officielle en lâchant quelques informations confidentielles à Hannah, ce qui l'aide un tant soit peu à avancer.
Il y a des mystères à fouiller, des secrets à découvrir, des sueurs froides, des courses poursuites pour semer de sournoises voitures suiveuses, de périlleuses visites nocturnes pour chercher des éléments utiles à l'enquête... Du pur Hannah Swensen ! Quant à Moshe, le chat, pourquoi est il si obnubilé par les fenêtres des voisines, jusqu'à avoir l'appétit en berne ? 

Toujours des recettes généreusement dévoilées par l'autrice, entre les chapitres, mais les barres chocolatées frites de la foire des Trois Comtés ne me font absolument pas envie, contrairement à notre héroïne qui passe son enquête à tenter d'en gouter une ! D'où une telle idée peut-elle surgir ? C'est LE bémol de l'histoire, si je puis en émettre un, avec humour  !  A part cela, j'ai passé un excellent moment de lecture, comme lors de chaque enquête d'Hannah Swensen. 

jeudi 13 mars 2025

J'AI LU : LES OMBRES DE BIG BEN


 Les Ombres de Big Ben
Une Enquête d'Iris Woodmore

Michelle Salter
Editions L'Archipel/Archipoche

Roman Policier - Policier Historique - Suspense

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

1914 à Londres, Violet Woodmore, une suffragette militante très active tombe dans la Tamise. Six ans plus tard, sa fille, la toute jeune journaliste Iris Woodmore mène l'enquête après avoir parlé au marin qui a repêché sa mère et appris la disparition d'une amie de celle-ci.

L'histoire se déroule en 1920, au moment où les femmes commençaient à pouvoir siéger au Parlement anglais après les batailles des Suffragettes du WSPU pour le vote des femmes, mais encore sous l'omniprésence des pouvoirs ancestraux des hommes, avec cependant la modernité qui commençait tout juste à poindre le bout de son nez. 
Au début de ce roman, deux femmes s'affrontent pour pourvoir un siège de député. 

Plusieurs mystères jalonnent ce roman, et notre héroïne rencontre difficultés et confusions pour arriver à faire la lumière sur d'étonnants secrets. Entre Thriller et policier historique, ce roman à rebondissements est bien construit, et bien écrit, mais la première partie du roman est lente, les événements sont longs à se préciser. 
La seconde partie du roman est plus vigoureuse, les événements qui s'y enchainent apportent plus de nerf dans le récit. Le suspense est bien présent et les surprises vont jusqu'à la dernière page.
L'ambiance est parfaitement décrite, les lieux également, mis à part l'aspect des grilles de la galerie des dames, qu'il m'a fallu chercher sur Google pour me rendre compte, car je ne pouvais m'en faire une idée précise selon les descriptions abstraites de l'autrice.

Au niveau documentation historique vestimentaire ce roman est truffé d'erreurs et d'ignorance. Je me permets de souligner ces détails car mes études sur l'histoire de la mode et du costume ne sont pas si loin : en ce qui concerne le port du pantalon féminin en 1920 : dans le cas de notre héroïne journaliste qui gravite dans les couches d'une société huppée, c'est discutable.  Joddpur ou pantalon large, en vigueur à cette époque, n'étaient pas du meilleur effet pour pénétrer à la Chambre des Communes ou côtoyer les députés, même par modernité et non-conformisme. La silhouette 1920, c'est chapeau cloche, taille descendue sur les hanches, veste ou manteau large, certaines robes près du corps et tailles marquées décrites sont inexactes. 

D'autre part, les femmes étaient toujours coiffées, elles ne portaient pas les cheveux longs dans le dos, d'autant plus les domestiques qui obéissaient à des codes de bienséance et d'hygiene. Les chignons décrits portés haut sur la tête, c'est également une erreur : en 1920, le chignon se portait sur la nuque. 
Ensuite, concernant les hommes, il est impossible qu'en 1920,un homme ne porte pas de chapeau, de canotier, ni de veste en juin dans Hyde Park. En 1920, on ne se baladait pas en chemise déboutonnée et nue tête, or le personnage de Percy ne porte jamais de chapeau. C'est une erreur dans le milieu bourgeois où il vit. 
Au niveau documentation historique vestimentaire, ce roman est truffé d'erreurs. 

jeudi 6 mars 2025

J'AI LU : PAS DE FUMEE SANS FEU


Hamish Macbeth
Tome 26
Pas de Fumée sans Feu
MC Beaton
Editions Albin Michel
Cosy-Mystery - Roman Policier


MON AVIS
(Sans Divulgâcher)
 
Encore une enquête absolument géniale d'Hamish Macbeth !  On découvre un corps dans une cheminée, et celui du ramoneur plus loin dans la lande. Les éléments vont s'imbriquer tout doucement pour Hamish, (le calme avant la tempête...) mais son sixième sens de fin limier fait qu'il se méfie particulièrement d'une poignée de suspects, parmi lesquels se trouve l'assassin qui va sans cesse lui filer entre les doigts, sans pour autant le lâcher lui, Hamish Macbeth, sa cible ! Dans cette palpitante enquête, Hamish va beaucoup bouger, de Lochdubh, à Drim, Strathbane, en passant par Glasgow et Edimbourg, le lecteur va même partir en Amérique du Sud, et même naviguer dans les travers de l'âme humaine... Le récit est aussi trépidant que l'intrigue, c'est enjoué, c'est dynamique, il n'y a pas de temps mort. 
Heureusement Hamish n'est pas seul pour faire face au machiavélisme d'un assassin sans scrupules, qui ne recule devant rien, ses amis sont là, Jimmy, Angela, Elspeth, Priscilla aussi, sans oublier Lugs et Sonzie, et même les soeurs Curie ! Quand on tient une enquête d'Hamish Macbeth entre ses mains, on ne l'interrompt pas, on ne peut pas, on va jusqu'au bout, d'un seul trait ! L'autrice ne s'attarde pas sur certaines psychologies, mais l'essentiel est là, on suit parfaitement les motifs et les enjeux de chaque personnage. Seul Blair est toujours aussi navrant.
Coup de coeur ? Oui, encore un, mais toute la série Hamish Macbeth est un coup de coeur pour moi.

mardi 4 mars 2025

J'AI LU : AUTUMN


 Autumn
Philippe Delerm
Editions Folio
Roman Historique - Biographie

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Tragique... Tel est le mot pour qualifier à la fois ce roman, noir, mais magnifiquement écrit, et la vie d'Elizabeth Siddal, artiste préraphaélite, muse et très brièvement épouse de Dante Gabriel Rossetti, le coureur de jupons, maitre dans l'art de la tromperie, de la malhonnêteté affective.
C'est surtout cet artiste que l'on suit dans ce roman qui dépeint la confrérie des Préraphaélites (PRB : Préraphaélite Brothehood), mais on y retrouve aussi tous les artistes du mouvement, à un moment ou à un autre du récit : Rossetti, Millais, Ruskin, Siddal, Hunt, Burne-Jones, Morris… Un mouvement, des oeuvres auxquelles je me suis beaucoup intéressée lorsque je suivais les cours d'Histoire de l'Art de mon école de dessin parisienne.

Autumn, automne... Couleurs d'automne, comme la chevelure de Lizzie Siddal, comme les atmosphères du roman, empreintes de trop de tristesse. Les artistes féminines de cette époque n'avaient pas beaucoup de chance de percer et devenir aussi célèbres que leurs homologues masculins, malgré leur talent. Automne donc, pour quelqu'un qui trouve cette saison annonciatrice de ténèbres, ce qui est loin d'être mon cas.

Je savais qu'Elizabeth Siddal était morte jeune, à cause de l'eau glacée de la baignoire où elle posait pour l'Ophélie de Millais, sans que celui-ci ne s'aperçoive de quoi que ce soit. Voilà le sort des muses et des modèles de ce siècle ignoble envers les femmes qu'était le dix-neuvième.
Voici l'atmosphère de ce roman, bien qu'infiniment subtil, brillamment écrit, avec la passion et le talent que l'on connait à Philippe Delerm, j'avais hâte de le terminer, contrairement à "Sundborn ou les Jours de Lumière" que je considère comme un bijou. 
Conclusion : un roman vraiment brillant mais trop de noirceur pour la lectrice que je suis.