vendredi 31 octobre 2025

J'AI LU : MEURTRES ET CARROT CAKE

 


Les Enquêtes d'Hannah Swensen
Tome 9
Meurtre et Carrot Cake
Joanne Fluke

Editons Points/Le Cherche-Midi

Policier - Cosy-Mystery

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

C'est toujours un plaisir de se retrouver à Lake Eden en compagnie d'Hannah, notre pâtissière préférée, et de tout le village. On sait qu'un meurtre va être commis, et comme je ne regarde jamais les 4e de couverture afin de ne pas savoir qui sera tué, la surprise est totale, même si on s'en doute un petit peu cette fois-ci...  
Et ainsi va la vie à Lake Eden, on trouve un cadavre, on enquête, et on trouve le coupable. "On" c'est Hannah, ses soeurs Andréa et Michelle, son ami Norman Rhodes, et parfois Delorès, la maman des trois filles Swensen. Et bien entendu, on trouve toujours avant la police, parce qu'on est beaucoup plus efficace. La police, qui n'est autre que Mike Kingston, le second ami d'Hannah et Bill, le beau-frère de celle-ci. On prend énormément plus de risques, on est beaucoup plus téméraire et plus futé pour arriver à nos fins. De plus, celles et ceux qui ont quelque chose à dire se confient plus facilement à Hannah qu'à la police. Le scénario ne change pas et pourtant le lecteur adore et en redemande, même des facéties de Moshe le chat !
Par contre, chère Hannah, un jour, il faudra choisir, soit Mike le policier, soit Norman le dentiste. Mais il se pourrait peut-être qu'un troisième larron entre en scène et devienne l'élu du coeur d'Hannah, sinon à quoi rime ce triangle amoureux qui stagne et piétine ? Je n'aime pas les romances, donc c'est peut-être moi qui trouve ce détail soporifique.
Quant aux recettes si généreusement offertes entre les chapitres, oh my God ! Les tester oui, car elles sont gourmandes, mais sans utiliser les additifs et colorants recommandés dans la liste des ingrédients (ou même le sucre dans les sauces). Hannah Swensen est une pâtissière américaine, (avec les défauts de la cuisine américaine) pas anglaise, ni française, mais on l'aime bien quand même ! 

Quelle bizarrerie que ce titre avec le carrot cake, patisserie plutôt automnale, aux évocations épicées des merveilleux paysages et atmosphères de cette saison : mais non, le roman se déroule pendant l'été... Petite interrogation qui n'influe en rien sur mon avis.

vendredi 17 octobre 2025

J'AI LU : LE VOLEUR D'ART


Le Voleur d'Art
Une Histoire d'Amour et de Crimes
Michael Finkel

Editions Maschialy - 10/18

Biographie - Témoignage 


MON AVIS
(Sans Divulgâcher)
 

Un grand manteau et un couteau suisse pour dévisser, c'est tout ce dont ce voleur d'art a besoin pour déposséder les musées, les églises ou les châteaux de leurs trésors légitimement acquis. Un voleur dont la motivation est d'entasser, de voler pour entasser chez lui. Il vole tout et n'importe quoi, pourvu qu'il vole et ce triste sire existe, il se nomme Stéphane Breitwieser, assisté dans ses forfaits par sa compagne Anne-Catherine Kleinklaus. Pendant plusieurs années, ils ont dévalisé des musées de Suisse, de France, de Belgique, d'Allemagne et des Pays Bas, jusqu'au jour où l'OCBC fut enfin sur leurs traces. Sur la 4e de couverture on promet au lecteur "une enquête au scalpel et un sacré polar", fausses promesses, je me suis fait berner et me suis ennuyée de A à Z dans la "biographie" de ce voleur aussi inintéressant que dénué d'amour pour l'art. Il vole tout : des balances, des plats en faïence, des hallebardes, des tableaux de maîtres, des figurines, des tabatières... Son larcin disparaît dans les pans de son long manteau, on se dit que c'est un peu gros pour que personne ne s'en aperçoive, qu'une caméra va le repérer, ou un gardien à l'œil affûté, et bien non ! Ça passe. 

Quant à la mère de ce voleur qui jette des œuvres d'art dans un canal pour disculper son fils, c'est écœurant. Oui, si nos églises de campagne sont fermées, c'est à cause de gens comme eux, qui n'hésitent pas à voler des œuvres pies et à les balancer dans la nature pour ne pas qu'on les retrouve. Si vous vous attendiez aux aventures d'un Arsène Lupin doté de bon sens, d'élégance et de raffinement, passez votre chemin, achetez un autre livre, pas celui-ci. 

mercredi 15 octobre 2025

J'AI LU : LE CABINET DES ILLUSIONS : ENQUÊTE A VIENNE 1902


Le Cabinet des Illusions
Enquête à Vienne 1902
Jean-Luc Bizien
Editions Maison Pop

Roman Policier Historique - Thriller

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


Un roman aussi captivant méritait bien cette jolie couverture (inspirée par les véritables affiches de Chung Ling Soo), car il est aussi admirablement réussi qu'un tour de cartes ! 

L'histoire s'appuie sur la vie de personnages qui ont réellement existé, à commencer par le héros principal : William Ellsworth Robinson (1861-1918), un illusionniste américain qui, pour briller de manière magistrale dans ce monde impitoyable de la magie, se faisait passer pour un Chinois, et avait pris pour nom Chung Ling Soo (et ceci pour prétendre être aussi fort que le magicien chinois Ching Ling Foo 1854-1922, célèbre aux Etats-Unis, qu'il ne cessera de défier tout au long de leurs carrières respectives). 

Dès les premiers chapitres, on apprend la double vie du magicien qui a mis sa véritable identité de coté. Les renoncements sont son quotidien afin de devenir ce magistral artiste chinois si admiré. Tout s'emboite en faux-semblant, tout est artificiel, y compris sa famille, composée par Olive "Dot" Path Robinson (1872-1934), son épouse et partenaire sous le nom de Suee Seen, et "leur" enfant, qui est en réalité la fille de son régisseur, le magicien Frank Fukada Kametaro (1875-1946).

C'est à Vienne, dans la capitale autrichienne, que William Robinson a implanté son cabinet des illusions. Au fil des représentations, il suscite la fascination du public. Mais il devra prouver son innocence lorsqu'un horrible événement survient à la fin d'un de ses spectacles. Ce sera en compagnie de l'inspecteur Mayer, à qui il devra révéler son secret et sa véritable identité que William alias Chung Ling Soo, participera habilement aux investigations afin de se disculper. Il apportera ainsi son oeil perspicace habitué aux tours de magie, pour faire la lumière sur cet étrange assassinat. 

La narration est belle, fluide, riche et précise. Le roman est parfaitement documenté sur les lieux, la ville de Vienne, l'Histoire et les personnages historiques. La psychologie des protagonistes est méticuleusement épluchée, Les héros sont attachants, l'atmosphère est tendue, et même tragique lors d'un certain événement. Si la première partie est réservée à la présentation des personnages et du décor, c'est dans la seconde partie du roman que l'intrigue emporte magistralement le lecteur. 

Bref, le mystère est total, mais tout se rejoint à la fin de l'enquête, nous avons affaire à un superbe tour de passe-passe, que l'on pressent tout de même un peu avant le dénouement final. 
Ce roman est le premier d'une série d'enquêtes avec ce magicien et son équipe, je sais déjà que je n'en raterai aucune.

It's a kind of magic! 

jeudi 2 octobre 2025

J'AI LU : JULES ET LA CREATURE DU LAGON


Jules et la Créature du Lagon
Jean-Luc Marcastel

Didier Jeunesse Editions

Littérature Française - Steampunk - Littérature Jeunesse

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Un voyage très immersif, passionnant et touchant dans le Paris de 1900... 
L'aventure commence chez Lilou, une jeune adolescente dont le papa est décédé il y a peu de temps. Elle vit avec sa mère et le frère que personne n'aimerait avoir. Obligés de vendre leur appartement parisien, ils ont emménagé dans une ancienne maison de famille qui recèle des trésors que Lilou va avoir le bonheur de découvrir dans le grenier... Je ne vous dis pas comment... Et c'est avec elle, et grâce à elle, que le lecteur fera la connaissance de Jules, de son oncle Archibald et de Maurice, leur majordome mécanique, qui vécurent dans cette même maison au début du vingtième siècle. 
Jules et son oncle préparent une invention révolutionnaire pour l'Exposition Universelle d'avril 1900. Ce sera donc avec Jules que nous allons entrer dans une bien étrange aventure, où le courage du jeune garçon sera mis à l'épreuve, guidé par celui d'une curieuse jeune fille venue de très loin jusqu'au bord de la Seine, à la poursuite d'une statue cachée dans les pavillons des colonies. L'histoire est extrêmement bien documentée sur l'époque, sur les structures exubérantes de cette Exposition. Et le lecteur va être entrainé bien au-delà d'où il croit aller, avec toute la magie que l'auteur avait dans sa plume. 
Sur fond de réflexion sur le colonialisme, ses outrances et ses dégâts, on entre dans un récit fantastique aux belles valeurs, avec en passant, un extraordinaire hommage aux univers d'Howard Phillips Lovecraft, de Jules Verne, d'Herbert George Wells... Et l'on ne s'ennuie pas une seule seconde ! 
Et qui connait un petit peu l'auteur, ce dont j'ai l'immense honneur, comprend que l'un des personnages dont il parle au début de l'histoire, fait référence à son propre papa, qui lui a donné le goût de la lecture, et par delà, celui de l'écriture.
Pépite à lire de toute urgence, quel que soit votre âge ! 

samedi 27 septembre 2025

J'AI LU : LES FANTÔMES DE BRUGES


 Les Folles Aventures de Magritte et Georgette
Tome 3 
Les Fantômes de Bruges
Nadine Monfils

Editions Robert Laffont

Roman Policier - Cosy-Mystery

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

La plume de Nadine Monfils est excellente et l'intrigue est savoureuse. On ne perd pas une miette du périple de nos enquêteurs à Bruges, partis éclaircir le mystère d'un cadavre disparu chez leur voisin et découvert par Carmen, leur femme de ménage. 
Carmen, donc, a trouvé Charles Bogaert mort chez lui, mais le temps que la police arrive, le corps a disparu ainsi que le tableau de Magritte qui se trouvait dans sa maison. Or ce tableau appartenait à Edward James, habitant de Bruges et mécène de René Magritte. Comment cette oeuvre a-t-elle pu atterrir chez le voisin des Magritte ? C'est en partant dans la Venise du Nord que Georgette et René, accompagnés par leur fidèle Loulou, vont éclaircir ce mystère, en découvrir bien d'autres et réveiller les fantômes de Bruges cachés au fil des canaux. Bruges,  où nous allons faire la connaissance d'une drôle de famille... Et chez ces gens-là, mesdames, messieurs, on ne rigole pas... (Les chansons de Brel sont aussi de la partie...).

La plume est immersive, l'histoire est truffée d'anecdotes réelles, (pour rappel, l'écrivaine connaissait les Magritte) le suspense est captivant et on rit, c'est léger, poétique, érudit, et quel merveilleux voyage en compagnie du couple Magritte qui n'est pas dénué de bon sens. Et le twist final alors là, je ne l'avais pas vu venir ! 
J'avais lu le tome 7 dont l'action se déroulait à Montmartre, et j'avoue que cette enquête à Bruges en plein hiver est encore meilleure. Je vais me procurer toute la série. Un véritable plaisir de lecture où l'on apprend nombre d'expressions belges, en plus de suivre une enquête savamment bien tricotée.
A ne pas manquer ! Je qualifierai même ce roman de piquant "petit bijou".


Extraits : 

La ville en robe du soir claquait sous les sabots des chevaux tirant, en mode Saint-Nicolas, des calèches qui semblaient disparaître dans la brume. Les canaux se poudraient de ce charme suranné des vieilles comtesses emprisonnées dans les vieilles dentelles de leur vie d'apparat. Que reste-t-il de nos atours ? Je vous le demande... Juste un fil de soi, un p'tit rien du tout. Trois petits tours et on s'en va.


René n'avait jamais fait confiance à sa femme de ménage, mais de là à la croire machiavélique - ce qui demande un certain niveau d'intelligence -, il en doutait. Carmen avait un QI de plumeau. Et encore, elle n'allait pas dans les coins ! 

vendredi 19 septembre 2025

J'AI LU : LE MURDER CLUB DU JEUDI


Le Murder Club du Jeudi
Richard Osman
Editions le Livre de Poche

Cosy-mystery - Policier

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


Quatre octogénaires, résidents de Coopers Chase, un village de maisons de retraite au milieu du charme bucolique de la campagne du Kent, ont formé le Murder Club du Jeudi afin de résoudre des enquêtes criminelles non élucidées par la police. Pourquoi le jeudi ? Ce jour-là, la salle des puzzles est libre pendant deux heures. Il y a la mystérieuse et très futée Elizabeth Best, tête pensante de la bande, dont le passé n'est pas très éloigné des Services Secrets, puis Ron Ritchie, l'ancien dirigeant syndicaliste, ensuite Ibrahim Arif, le psychanalyste à la retraite (mais qui a toujours une patientèle) et enfin Joyce Meadowcroft qui vient d'intégrer le groupe, une femme un peu style "mamie confitures" qui gratifie le lecteur de sa vision des choses, se confie à lui façon journal intime, entre deux chapitres de l'histoire. 
L'équipe se penche sur des cold cases, mais un jour, un crime vient d'être commis près de leur résidence : l'associé du promoteur véreux de Coopers Chase a été retrouvé mort. Les voilà déjà en train de mener une enquête parallèle à celle de la police. Et pour faciliter les choses, ils ont accès au dossier grâce à l'aide de l'agente Donna de Freitas. Et comme ils ont vu le promoteur et son associé se disputer à la sortie d'une réunion, ils sont donc également des témoins... Leur perspicacité, surtout celle d'Élisabeth, va faire avancer l'enquête mais... Si l'on s'ennuie un petit peu dans la première partie du roman, poussive et éparpillée, l'intrigue décolle grâce à un rebondissement au début de la 2e partie et l'enquête avance enfin, pour ne pas relâcher l'intérêt du lecteur grâce à des tiroirs qui s'ouvrent, des méandres où il faut s'infiltrer, et quelques événements passés quelque peu emberlificotés mais le tout tient la route et j'ai bien aimé ma lecture. Quand je ne lâche plus mon livre, c'est bon signe ! 
Une lecture assez sympathique, surtout grâce aux personnages principaux, très attachants.

Un mot sur la traduction... La première partie de ce roman est un ramassis de répétitions et de fautes de français, (cela s'arrange dans la 2e) sans aucune recherche de vocabulaire pour de beaux accords en français. Exemple (entre autres) : page 134 (celui-là il est corsé) "il y a une table de ping pong et des boissons que l'on peut se servir librement" au lieu de "dont on peut se servir". Un livre, ce n'est pas un brouillon, on le considère quand on l'écrit et quand on le traduit, ce qui revient à respecter l'auteur et le lecteur. 

jeudi 18 septembre 2025

J'AI LU : LE JUGE TI ET LE POETE REVOLUTIONNAIRE


Le Juge Ti et le Poète Révolutionnaire
Qiu Xiaolong
144 pages
Editions Liana Levi /Piccolo Noir

Policier Historique

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)



Sous la dynastie Tang, Le juge Ti, ministre de la détestable impératrice Wu Zetian, doit, sur ordre de celle-ci, partir à la recherche du poète Luo Binwang. Ce talentueux homme de lettres avait appelé aux armes par un poème qui avait soulevé une rébellion, à laquelle l'armée de l'impératrice avait mit fin par un massacre. Le poète avait mystérieusement disparu lors de la bataille. Avec l'aide de Yang, son fidèle serviteur, le juge Ti parcours donc le pays à la recherche de Luo, mais force est de constater que chaque fois qu'il parvient à soutirer des renseignements à de potentiels témoins sur ce qui a pu arriver à Luo Binwang, les personnes qui ont aidé le juge Ti se font tuer...

Un style poétique, une plume experte, font de ce policier historique un roman agréable à lire, mais le final est singulier... On comprends mieux l'importance des poètes et hommes de lettres dans la politique de la Chine sous la dynastie Tang (618-907) pendant laquelle l'impératrice Wu Zetian avait commencé à fonder sa propre dynastie (Zhou) en usurpant le trône des Tang. L'atmosphère du roman est immersive grâce aux descriptions très réussies des situations, des ambiances, de plus, l'auteur est sûrement très gourmand...
 

dimanche 7 septembre 2025

J'AI LU : COMMENT VOYAGER DANS LES TERRES OUBLIEES


Comment Voyager dans les Terres Oubliées
Sarah Brooks
Editions 10/18

Uchronie - Thriller- Weird Fiction - Littérature Anglaise

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Nous sommes en 1899, le Transsibérien Express reprend ses voyages entre Pékin et Moscou après une période d'arrêt, et d'emblée, le lecteur est lui aussi happé dans cette traversée mystérieuse, car il ne sait pas ce qui l'attend...
La plume est travaillée et immersive au début du roman, malgré un style alourdi par quelques longueurs dues aux descriptions des atmosphères, à la fois psychologiques et particulières. Les premiers chapitres nous présentent chaque voyageur important de ce train blindé et incroyablement moderne qui va les emmener de Pékin à Moscou, à travers la Sibérie. Il y a Marya, qui voyage sous une fausse identité, le professeur Grey, la Comtesse, Wei-Wei, une adolescente née dans le train qui travaille pour la Compagnie transsibérienne, Compagnie qui elle même ment à tout le monde pour dissimuler des événements passés lors du voyage précédent et dont personne ne se souvient. Mais tout le monde est là pour tenter de le savoir par tous les moyens. 
J'ai regretté que l'intrigue soit vraiment trop longue à venir. Le fantastique se faufile progressivement dans ce roman, au fil des pages, sans prendre la vitesse du train, mais je n'ai pas vu l'intrigue devenir plus palpitante pour autant, car nébuleuse à l'excès, et même poisseuse, oui nous sommes dans un roman de weird fiction, où le glauque surgit petit à petit, mais dans ce roman, outre une atmosphère pesante le récit manque tellement de peps, de nerf, de surprises, de tension, que mon intérêt s'est perdu. L'effet est donc tombé à plat car rien n'est abouti, tout est seulement ébauché, abscons, incohérent, et je me suis ennuyée ferme. Je suis allée au bout, cependant, (et par moment en diagonale) mais mon enthousiasme de lectrice était retombé depuis longtemps. Je suis restée sur le quai de ce transsibérien, sans avoir vraiment embarqué, ou alors, vu mon entrain du début de la lecture, le train m'a débarquée... Cela doit être ça... 

jeudi 4 septembre 2025

J'AI LU : FRAYEUR EN LOUISIANE


 Glory Broussard Enquête
Tome 1
Frayeur en Louisiane
Danielle Arceneaux

Editions Robert Laffont/La Bête Noire

Policier- Cosy-Mystery

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Une assez bonne surprise que cette nouvelle série de policier outre-atlantique (je ne la classe pas parmi les cosy-murders). Glory Broussard est afro-américaine, native de la Louisiane, elle habite à Lafayette. Le personnage est sympathique au lecteur, malgré son caractère renfrogné qui ne lui confère pas toujours la patience et parfois une part de discernement. Mais Glory, notre héroïne, souffre du syndrome de Diogène qui l'oblige à accumuler tout un tas d'objets, elle est donc une collectionneuse patentée qui fréquente les vide-greniers, sans oublier qu'elle prend des paris illégaux au café du coin le dimanche matin, après la messe, pour arrondir ses fins de mois et surtout elle adore le cappucino.

Mais on assassine quelqu'un qu'elle aime beaucoup. Un meurtre, c'est du moins ce dont elle est persuadée, or la police conclut à un suicide. C'est donc en compagnie de sa fille, Delphine, brillante avocate à New-York, que notre sexagénaire va mener l'enquête pour découvrir le coupable, mais ce ne sera pas sans danger... 

Si l'histoire tient parfaitement la route avec une intrigue bien ficelée, il ne faut pas se fier à la phrase de la 4e de couverture qui vante "évasion et rires au rendez-vous", l'évasion au pays cajun est bien présente, mais je ne vois pas où est l'humour. Non, on ne rit pas du tout car rien ne prête à sourire, d'autant plus que Glory et Delphine, nos deux enquêtrices, bien qu'elles fassent preuve de bon sens, ne sont pas à l'abri de quelques esprits machiavéliques qui n'hésitent devant rien pour les dissuader d'arrêter de chercher la vérité. Il n'y a pas que des bayous en Louisiane, on est au pays des croyances ésotériques, le racisme est hélas encore présent, et dans ce contexte on parle de violences envers les animaux, de pollution, de réinsertion d'ex-prisonniers, de lutte contre la drogue... Quand je vous disais qu'il n'y avait absolument rien de drôle dans ce roman. 
Mais ce fut néanmoins une assez bonne lecture...

jeudi 28 août 2025

J'AI LU : MEURTRE SOUS LES ETOILES


Le Club des Amateurs de Romans Policiers
Tome 3
Meurtre sous les Etoiles
C.A. Larmer
Editions Pocket

Policier - Cosy-Mystery

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


Alicia, Lynette, Perry, Missy, Claire et Anders, les six membres du Club des Amateurs de Romans Policiers se retrouvent au cinéma en plein air, pour voir une adaptation d'un roman d'Agatha Christie. La séance se déroule dans un parc où l'on peut pique niquer, où l'on est entouré d'autres spectateurs, où certains sont concentrés et d'autres moins... Et c'est là que tout commence... Là où le lecteur doit être attentif à ce qui se déroule au fur et à mesure des événements. J'adore ce suspense-là. 
L'intrigue tient tellement la route que l'intensité ne retombe pas d'un iota car l'enquête est menée par les policiers d'une part, (dont l'inspecteur Liam Jackson, petit ami d'Alicia) avec le concours (et la complicité) des membres du club, puis les membres du club prennent l'ascendant dans les investigations. L'intérêt ne se relâche pas, le suspense non plus et l'autrice nous emmène là où elle veut, j'ai vraiment aimé cette enquête, elle m'a fait l'effet d'un petit page-turner, plus j'avançais dans ma lecture, plus je voulais savoir, et franchement, le dénouement est top !

Juste un petit, tout petit bémol : on ne sent pas vraiment que l'on se trouve à Sydney en Australie, petit manque identitaire et descriptif, mais vraiment là, je cherche "du poil sur les oeufs" tellement ce tome là fait passer un excellent moment de lecture.
Et comme dirai une célébrité de la télé : "ça j'achète !"
 

jeudi 21 août 2025

J'AI LU : LE PALAIS DE L'INFORTUNE

 


Le Palais de l'Infortune
32e Enquête du Commissaire Brunetti
Donna Leon
Editions Calmann-Levy

Policier

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


Un samedi après-midi, Guido Brunetti fait du tri dans sa bibliothèque lorsque son ami l'inspecteur Vianello l'appelle pour aller chercher l'un de leurs subordonnés en difficulté à Trevise. Ensuite, un certain pallazzo serait sur le point d'être vendu, pour en avoir le coeur net et ainsi rapporter l'information à son beau-père, Guido ira chercher le renseignement en personne. Les petites actions s'enchaînent jusqu'à ce qu'elles aient un lien entre elles, (ou à peu près...) après la découverte d'un cadavre flottant dans un canal, un soir à minuit. 

Donna Leon met encore le doigt là où ça fait mal sur le comportement des individus, le monde est loin d'être parfait... Une enquête sur fond de trame sociale peu reluisante, mêlant des souvenirs du commissaire aux investigations. On va dans le passé, on fouille, on observe, on réfléchit, pour enfin s'engouffrer vers la bonne piste. 

Dès que l'on ouvre cette enquête du commissario Brunetti, on ne la lâche plus, elle ne ramollit pas, l'intérêt et l'intensité sont toujours présents, même si l'on sait pertinemment, lorsque l'on est un lecteur ou une lectrice habitué(e) aux enquêtes de Brunetti, que l'on est à Venise et que tout va au rythme du clapotis de l'eau dans les canaux, du café que l'on va prendre en sortant de la Questure, que l'on est souvent dans l'esprit de Brunetti qui arpente les calli, les campi et les campielli. Atmosphère, atmosphère... parfois on se perd, mais on aime se perdre à Venise.
J'ai aimé cette enquête, je m'ennuie rarement avec Brunetti.

samedi 16 août 2025

J'AI LU : DICTIONNAIRE INSOLITE DE L'IRLANDE


Dictionnaire Insolite de l'Irlande
Alain Pozzuoli
Editions Cosmopole

Dictionnaire - Anecdotes - Irlande - Tourisme - Histoire - Traditions - Légendes

MON AVIS

Un petit dictionnaire original et fourre-tout de l'Irlande sur une foule de sujets, des acteurs contemporains aux instruments de musique, en passant par les spécialités culinaires jusqu'aux poètes et aux écrivains, Stocker, Le Fanu, Wilde, Yeats... Des Corrs à la talentueuse Enya. Il fonctionne comme un dico classique mais fait office d'ouvrage à part entière dans lequel on pioche une foultitude  d'anecdotes insolites, drôles, ou inattendues sur l'Irlande et les Irlandais, l'orthographe et la Guiness, l'Histoire, les traditions, les légendes, mais à ce propos, il m'a manqué des éléments, je n'ai rien appris que je ne savais déjà sur le sujet et il n'y avait pas ce que j'y cherchais, même le sujet sur les leprechaunes est fragmentaire.
Bémol également en ce qui concerne la rédaction, le style manque de saveur et trop énumératif par moments, c'est dommage.

 

jeudi 14 août 2025

J'AI LU : MYTHES CELTIQUES


Mythes Celtiques
Miranda Jane Green
Editions Points

Légendes - Mythologie

MON AVIS

Les anciens Celtes peuplèrent l'Europe entre 600 et 400  après J-C, et communiquaient avec le surnaturel, il n'existe pas d'écrits de leur vécu, mais une foule de témoignages de leurs croyances et de leur mythologie est parvenue jusqu'à nous. 
C'est ce qu'explique avec beaucoup d'érudition et de passion Miranda Jane Green, professeure d'archéologie à l'université de Cardiff et présidente de la Prehistoric Society. Je me suis intéressée à ce livre surtout pour connaitre l'origine des différentes légendes irlandaises, et j'ai découvert et glané une foule d'informations sur le sujet.
Il faut savoir que ce furent les scribes chrétiens qui consignèrent les légendes du Pays de Galles et de l'Irlande dans lesquelles s'expliquent certains rites païens. Je ne m'intéresse pas au paganisme, mais aux légendes folkloriques et mythiques des Celtes d'Irlande, et à l'imaginaire qu'ils ont inspiré, et dans ce livre, l'autrice fait le lien avec l'Histoire et le christianisme, ce qui a été transposé dans la religion. Elle explique les symboliques, les éléments, les fêtes... 
L'ouvrage est très bien documenté, cependant limité aux îles britanniques et à l'Irlande, or il ne faut pas oublier que les Celtes étaient originaires d'Europe Centrale, il vivaient de l'Autriche à l'Espagne, en passant par la Gaule, en tout cas, parler un petit peu des légendes celtiques de ces pays-là  n'aurait pas été superflu.
A lire absolument si vous voulez découvrir la mythologie celtique avec précision. Les Celtes étaient un peuple très "connecté" avec la nature et tout ce qui les entouraient.

mercredi 13 août 2025

J'AI LU : NEIGE SUR BALLYGLASS HOUSE


Neige sur BallyGlass House
John Banville
Editions Pavillons Poche/Robert Laffont
Policier - Littérature Irlandaise

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

On commence par un clin d'oeil à Agatha Christie...  On retrouve un cadavre dans la bibliothèque du manoir de Ballyglass House, dans le comté de Wexford, au sud-est de l'Irlande. Il neige à plein temps, les routes sont difficilement praticables, on envoie l'aristocratique inspecteur Stratfford depuis Dublin. Nous sommes en 1957, les choses sont loin d'être claires entre catholiques et protestants, l'IRA veille au grain, et c'est un prêtre catholique qui a été assassiné chez le colonel Osborne (un colonel, comme Prothero ou Bantry, l'hommage à Agatha continue...) dont la famille protestante était amie avec ce prêtre amateur de chevaux. L'enquête doit-elle se limiter aux seuls occupants du manoir, au vu de la météo hivernale ? Car qui peut bien en vouloir à un prêtre dans la république d'Irlande ? 
Il va falloir retourner en amont, dans la vie du prêtre Lawless, mais l'inspecteur Strafford et son adjoint, le sergeant Jenckins, vont devoir supporter la censure de l'Eglise, qui ne tolère aucun scandale autour du meurtre d'un prêtre, ainsi que tous les secrets de tout un chacun qui doivent être protégés par dessus tout... Et si l'on s'approche trop près de la vérité, pourrait-on disparaitre à son tour ? 
Prometteur, presque jubilatoire... Mais le soufflé retombe très vite, hélas.
Le rythme est lent, très lent, il y a peu d'action, uniquement les questions et observations de l'inspector Stradfford, qui cherche la vérité à travers les informations que l'on veut bien lui distiller. Il ne se passe donc pas grand chose jusqu'à plus de la moitié du roman... Ensuite quelques pistes se précisent, jusqu'au dénouement qui, finalement, ne surprend pas. 
La plume est agréable à lire car elle est plutôt talentueuse, bien que de temps à autre, elle devienne plus "crue", moins élégante, donc plus ordinaire, déplaisante à la fois dans ses propos et dans les actions des protagonistes, ce qui, à mon goût, n'est absolument pas indispensable dans un policier. Oui, je sais, nous sommes dans un polar, pas un cosy-murder. Et donc, l'inspector Stratfford, pour qui j'éprouvais déjà peu de sympathie, n'a vraiment pas contribué au charme de ce roman. 
Au final, ce ne fut pas une déception, non, mais une lecture mitigée. A découvrir néanmoins...

mardi 12 août 2025

J'AI LU : LE DERNIER THE DE MAÎTRE SOHO


Le Dernier Thé de Maître Soho
Cyril Gély
Editions Points

Roman historique

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


Un roman tout en délicatesse, comme un conte...
Nous sommes au Japon, en 1875, époque où les samouraïs ne sont plus à la mode, l'ère Meiji  ouvre le Japon au commerce international et permet aux étrangers de s'établir dans le pays qui n'a plus besoin des samouraïs pour le défendre. Ibuki est la fille d'un brasseur de saké, celui-ci voudrait que sa fille reprenne l'affaire familiale, mais pour la jeune femme, il n'en est pas question, elle veut devenir samouraï. La voici sur les routes afin de rejoindre Maitre Soho, afin qu'il lui enseigne les voies du sabre. Cet ancien samouraï ne cherchera qu'à lui apprendre l'art du thé. Ce roman, c'est de la poésie, tout est en sensibilité, en subtilité, en élégance, en respect, presque en tendresse. Et au passage, j'en apprends un peu plus sur l'histoire de l'une de mes marques de thé préférées, une marque française.
Le roman est écrit par un auteur occidental, mais on ressent presque la plume d'un auteur japonais, tellement la philosophie asiatique est présente. J'ai beaucoup aimé cette lecture.
C'est un très joli conte... 



Le Dernier Thé de Maître Soho
Cyril Gély
Editions Points
Thé Dammann Frères : l'Exotic
Estampe Ukiyo-E : 
Kawase Hasui - Neige à Sakujin

samedi 2 août 2025

J'AI LU : LES CHRONIQUES DE L'ERABLE ET DU CERISIER


Les Chroniques de l'Erable et du Cerisier
Tome 1
Le Masque de Nô
Camille Monceaux
Gallimard Jeunesse

Roman - Littérature Française - Japon Féodal

MON AVIS

(Sans Divulgâcher)


Les pages filent vite dès que l'on commence ce roman, il est magnifiquement écrit. La plume est jolie, poétique, bien documentée, elle distille, sans ostentation, une érudition précise sur le Japon médiéval sans non plus charger inutilement l'histoire. On aime tout de suite Ichiro, notre petit héros. 
Après une enfance rendue la plus douce possible par la brave Oba et les leçons d'armes de son père adoptif, Ichiro, devenu orphelin, devra survivre dans les rues d'Edo, avant d'être embauché dans un théâtre. 
Le fil rouge de l'histoire est la découverte de la véritable identité d'Ichiro, et le secret de sa naissance, lui qui portait une feuille d'érable en bijou lorsque son maître le trouva un jour d'hiver, et l'éleva comme son fils, lui apprit le maniement des armes tout en le surprotégeant. Le roman est plutôt sombre, et même violent par moment, mais l'on suit la quête d'Ichiro comme une fresque historique, le Japon vivait politiquement des heures sombres, et le milieu des théâtres nô et kabuki n'était guère plus tendre que les affres de la rue où lchiro vivra avant d'être recueilli par un poète et se faire de vrais amis. L'autrice ne ménage pas son héros avant une fin mouvementée et haletante, qui laisse au lecteur l'envie de lire les tomes suivants, car la suite semble très prometteuse. Cependant, je m'attendais à quelques révélations qui ne sont hélas pas dans ce premier tome... 

vendredi 1 août 2025

J'AI LU : LES GARDIENS DU PHARE




Les Gardiens du Phare
Emma Stonex
Editions Stock/Le Livre de Poche
Policier - Littérature Anglaise

MON AVIS
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1972, les trois gardiens du phare de Maiden Rock dans les Cornouailles anglaises disparaissent mystérieusement, en laissant le thé encore fumant dans la théière et le repas prêt, la porte verrouillée de l'intérieur et les horloges arrêtées à la même heure. 1992, un écrivain célèbre tente de résoudre l'énigme en interrogeant les épouses des disparus. Le lecteur vit des aller et retours entre le passé et le présent, à la découverte de secrets de manipulation, de non-dits et de mystère, tout en flirtant avec les frontières du fantastique.
Le récit est inspiré d'une histoire vraie qui eut lieu en 1900 au large de l'Ecosse. Je n'ai trouvé aucun suspense à ce roman au rythme trop lent, que j'ai failli abandonner plusieurs fois, fatiguée par des longueurs pesantes sur la vie dans les phares et la vie de famille des protagonistes. On me l'avait vanté comme génial, je l'ai trouvé sombre et ennuyeux. Peut-être suis-je passée à côté, mais ce roman, pourtant bien écrit, n'était pas fait pour moi.



Les Gardiens du Phare
Couverture Poche

 

vendredi 25 juillet 2025

J'AI LU : HISTOIRES SECRETES DE SHERLOCK HOLMES


 Histoires Secrètes de Sherlock Holmes
René Reouven
Editions Poche - Folio Policier
Policier Historique

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Il y a les enquêtes de Sherlock Holmes écrites par leur créateur, Sir Arthur Conan Doyle, puis il y a celles que Watson a "évoquées sans les raconter" et celles que "Watson n'a jamais oser évoquer" que différents auteurs fans du personnage se sont empressés de narrer, et c'est le cas pour ce recueil, signé René Reouven, avec le plus grand respect envers les caractères et personnalités des héros de référence, c'est à dire le "Canon".

On retrouve donc Holmes qui nous fait part de ses ascendances françaises dans la première histoire, l'assassin du Boulevard, et rend visite à sa cousine Irène. Bien entendu, il parle un français impeccable, ce qui lui permet de jouer et se grimer en plusieurs personnages dont il a l'art et le secret, et d'avoir ses entrées à la Direction des Dons et Legs où il se passe de drôles de choses. Une affaire louche entre Londres et Paris, dont Sherlock déliera les ficelles avec brio. Son sens très affûté de l'intuition fait mouche dans toutes les aventures qui suivent, même si j'ai préféré certaines à d'autres que j'ai moins aimées, comme celles du Bestiaire, sauf pour le Cormoran, une affaire d'espionnage entre Londres et l'Ecosse qui m'a passionnée. Dans "les passes-temps de Sherlock" j'ai trouvé L'affaire des Parchemins captivante, d'autres moins passionnantes, mais toutes érudites et bien écrites, même si certaines comportent quelques longueurs ou un intérêt moindre. Toutes les histoires ne sont pas contées par Watson et le lecteur y rencontre des protagonistes tels que Sir Arthur Conan Doyle lui-même ou encore Jack l'Eventreur, et même Edgar Allan Poe ou Vidocq, ce qui implique des voyages dans le temps...
Je conseille néanmoins cet énorme pavé de 1132 pages à tous les fans et amateurs d'enquêtes et aventures de Sherlock Holmes, une lecture plutôt jubilatoire, même si le suspense est très inégal, cela m'a donné envie de relire celles de Sir Arthur Conan Doyle. 

jeudi 26 juin 2025

J'AI LU : HAUTE-COUTURE


 Haute-Couture
Colette Maciet
Editions Michel Lafon Poche

Autobiographie, Biographie

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Il est clair que l'on ne va pas s'appesantir sur le style littéraire, il aurait pu être mieux travaillé, mais ce livre est écrit avec le cœur, et avec sincérité. J'ai aimé lire les souvenirs que Colette Maciet, talentueuse Première d'atelier, fait partager au lecteur : de ses débuts d'apprentie à sa rapide consécration, la confiance que lui accordaient les grands couturiers pour qui elle a travaillé. La Haute Couture est plus qu'un métier, c'est de l'art.
On pénètre dans les ateliers des célèbres maisons de Haute-Couture, on découvre leur fonctionnement, c'est comme des secrets que l'on nous révèle, des moments partagés, des confidences, des découvertes sur les célébrités de la mode et de l'élégance, des moments de joie mais aussi des jalousies, des crocs en jambes et des injustices. Et l'on en apprend davantage sur la création d'un modèle, d'un vêtement, du croquis à sa réalisation, en passant par sa conception. 
Le métier de Première d'atelier ne consiste pas seulement à couper et coudre des modèles dans un atelier parisien mais aussi à se retrouver à Tokyo, Rio de Janeiro, Genève, Londres ou New-York pour présenter une collection et partager le quotidien des top models. Il y a le labeur mais aussi les paillettes, les palmes de la renommée dans le milieu feutré de la Haute-Couture. On y apprend que les maisons Lesage et Lemarié, illustres brodeur et plumassier de Paris, que je connais bien, ont étés rachetées par Chanel. C'est passionnant, d'autant plus que l'on en sait un peu plus sur la manière de travailler de Karl Lagerfeld ou totalement à l'opposé, de Coco Chanel ou encore l'exquis savoir-vivre d'Hubert de Givenchy ou la délicatesse d'Yves Saint Laurent, la bonne humeur de Jean-Paul Gaultier, entre autres, et leur exigence de la perfection. On en apprend ainsi sur leurs bons et parfois mauvais côtés, comme pour le très mal élevé et goujat Alexander McQueen. 
Et puis l'arrivée des groupes financiers qui peuvent n'avoir aucun respect et aucun sentiment vis à vis d'un grand couturier de renom. On voit cela aussi dans la Haute-Couture qui, dans un certain sens, n'est plus ce qu'elle était...
Inès de la Fressange signe la préface, comme un hommage amical et respectueux à Colette Maciet, dont elle fut, par deux fois, la bonne fée...
Un ouvrage à découvrir, parce qu'il est joli, et même touchant par moments : c'est une belle histoire que la vie professionnelle de Colette Maciet.

dimanche 22 juin 2025

J'AI LU : LES FANTÔMES DU FINISTERE


 Une Enquête du Commissaire Dupin
Les Fantômes du Finistère
Jean-Luc Bannalec
Editions Pocket

Policier - Littérature Allemande

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Cette fois, Dupin se rend dans le Finistère, au bord de l'Aber Wrac'h, où l'un de ses collaborateurs, le lieutenant Labat s'est fait agresser dans le jardin de l'abbaye de sa tante, Joëlle Contel, récemment décédée. 
Notre commissaire veut faire la lumière sur l'affaire, on ne s'en prend pas comme ça à son équipe ! La famille de Labat et les proches de sa tante, sont dans le collimateur de Dupin, chaque membre est suspect, d'autant plus qu'un assassinat va très vite avoir lieu. 
Enquête érudite sur fond d'ornithologie pour le commissaire, assisté par Le Ber, et l'équipe de la commandante Carman de la Gendarmerie de Brest, sans oublier la très efficace Nolwenn, qui, pour une fois, reste peu présente sur cette intrigue. Quant à la bêtise récurrente du préfet Gueuneugues, elle ne m'a pas manqué. 
Ce n'est pas le coupable qui est très intéressant à déterminer dans cette enquête, c'est la manière dont se poursuivent les investigations, les réflexions de Dupin. Le suspense est bien dosé, et monte crescendo dans la dernière partie du roman. J'ai passé un bon moment de lecture, malgré la plume de l'auteur qui ne travaille pas toutes ses phrases. J'ai toujours le même regret à ce propos.

C'est à chaque fois un plaisir de se retrouver en Bretagne en compagnie du commissaire Dupin. A chaque tome, on peut chercher les lieux sur Google Map, si on ne les connait pas déjà,  car les monuments existent vraiment. Cette fois, c'est l'Abbaye Notre Dame des Anges de Landéda, près de Prat-Ar-Coum et de l'Aber Benoit, des endroits que j'affectionne particulièrement. 
Et puis, dans une enquête de Dupin, on entend toujours "bretonner" la Bretagne, et ça... j'adore !

dimanche 15 juin 2025

J'AI LU : MYSTERE RUE DES SAINTS PERES


Les Enquêtes de Victor Legris, Libraire
Mystère rue des Saints-Pères
Claude Izner
Editions 10/18 - Grands Détectives

Policier Historique

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Paris, juin 1889, une femme emmène ses trois neveux à l'Exposition Universelle pour visiter la Tour Eiffel, elle meurt d'une étrange piqûre, d'abeille, dit-on, exactement comme une victime à l'arrivée de Buffalo Bill à Paris quelques semaines auparavant. Victor Legris, libraire rue des Saints-Pères, lui aussi au premier étage de la Tour Eiffel en compagnie de son associé Kenji Mori et de son ami le journaliste Marius Bonnet, prend connaissance de ce qu'il vient d'arriver quasiment sous ses yeux. Il va s'ensuivre une série de meurtres dans Paris, avec le même modus operandi : des piqûres d'abeille : l'assassin a une logique inquiétante... Des événements vont contraindre Victor Legris à s'y intéresser de près, ce qui va entrainer et marquer ses débuts d'enquêteur.

Ce roman trainait dans ma pile à lire depuis un petit moment, et j'ai bien fait de l'avoir choisi. 
J'ai beaucoup aimé ce roman policier très érudit, vivant, élégamment écrit, dont l'atmosphère de la fin du 19e siècle parisien et de l'Exposition Universelle de 1889 est particulièrement bien retranscrite, réaliste et réussie. On déambule dans Paris où l'on peut suivre les personnages au fil du mystère, comme un voyage dans le temps, car c'est fort bien décrit. Un suspense modéré, un déroulé un peu lent, mais vivant, tiennent tout de même en haleine jusqu'à la toute fin du roman, même si c'est le hasard qui mène notre libraire à devenir enquêteur. Certes, par moments l'intrigue égare un peu le lecteur, mais tout est néanmoins cohérent. 
Le nom de l'auteur, Claude Izner, cache en réalité deux autrices, deux soeurs dont l'autre métier est bouquiniste, d'où cet intérêt pour l'histoire, ces connaissances sur le Paris ancien, pour le plus grand plaisir du lecteur.
Il y a des romans comme des friandises cachées dans les bibliothèques, qui se révèlent d'excellentes lectures le jour où on décide de les découvrir, et j'ai prévu de lire la série complète des enquêtes de Victor Legris.
 

mardi 10 juin 2025

J'AI LU : FLAMBOYANTE ZOLA

 


Flamboyante Zola
Jean-Louis Milesi
Editions Presses de la Cité

Roman Biographique

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Le lecteur entre tout de suite dans un tourbillon d'émotions : celles d'Alexandrine Zola, quand elle découvre la tromperie d'Emile. Et comble du malheur : deux enfants sont nés de cet adultère. Avant de devenir Madame Alexandrine Zola, elle fut Eléonore, puis Gabrielle, modèle pour Edouard Manet et ses amis impressionnistes. Il lui a fallu avant tout être une femme courageuse, pour endurer les défis du destin, pas tendre avec elle. Elle fut le roc d'Emile Zola, son pilier, sans elle, serait-il devenu l'écrivain de génie qu'il fut ? Certes, le talent était là, mais il devait à Alexandrine la ténacité d'avoir pu mener à bien ses combats, notamment les années noires de l'Affaire Dreyfus pendant lesquelles la presse, les gens n'hésitaient pas à lui faire peur.
Alexandrine a eu besoin de Gabrielle, l'effrontée, pour faire face à l'affront, à l'injustice, aux salissures, elle a eu besoin d'Eléonore aussi, la mal née, dont elle n'a pas eu honte. Le courage, elle connait.
Alexandrine va se relever. Elle s'est relevée, et d'une façon élégante.
Jean-Louis Milesi a su, par sa plume efficace et son style impressionniste qui nous parachute  à divers moments de la vie d'Alexandrine et du couple Zola, nous faire pénétrer dans son intimité : Emile, pas vraiment montré sous son meilleur jour et Alexandrine, la combattante, tous deux figures de l'Histoire, mais aussi simples êtres humains, si exceptionnels par leurs qualités, et leurs défauts.
Ce roman, c'est juste la vie de quelques personnages célèbres, mais c'est beau. Alexandrine Zola était surtout une femme qui aimait profondément son époux, elle fit preuve d'abnégation, d'un respect infini, et malgré les affronts, même si Emile était talentueux (il est mon écrivain classique préféré), c'est elle, la Flamboyante.