mardi 27 août 2024

J'AI LU : TUER EST UN ART

 


Tuer est un Art
Une Enquête d'Hippolyte Salvignac
Tome 3
Philippe Grandcoing
Editions de Borée EDS
Policier Historique

MON AVIS
(sans divulgâcher)

Si vous souhaitez voyager à travers l'Histoire et rencontrer quelques personnages qui ont marqué la France, les arts ou la littérature, plus qu'une intrigue trépidante de suspense, c'est bien une enquête d'Hippolyte Salvignac qu'il vous faut lire ! 
Notre enquêteur est un antiquaire, ami de l'inspecteur Lerouet de la police judiciaire, et ami de Georges Clémenceau. Il se voit confier, par le Tigre en personne, la mission de faire la lumière sur deux meurtres, qui n'ont, à priori, rien en commun. Le premier cadavre fut trouvé à proximité du jardin de Claude Monet à Giverny, et l'autre, dans l'appartement d'un artiste parisien. 
Plusieurs personnages historiques vont se croiser au fil des pages, on trouve même des aspects politiques à l'intrigue puisque l'affaire Dreyfus ressurgit lors de l'entrée au Panthéon d'Emile Zola, ce qui avait engendré des tumultes qui divisèrent à nouveau le peuple français. Le roman est particulièrement bien documenté, (l'auteur est historien), il est bien écrit, les descriptions des lieux sont minutieuses, et pourtant on ne s'immerge pas tout de suite et peut-être pas vraiment dans le récit, un peu surchargé en rappels historiques et en longueurs (et à mon humble avis, manque d'un peu plus de dialogues afin de le rendre plus vivant). Mais ce fut un bonheur d'entrer chez Claude Monet, en compagnie d'Hippolyte Salvignac et Maurice Leblanc, l'intrépide et très futé auteur d'Arsène Lupin, qui fait équipe avec notre antiquaire à un moment du récit. Il m'a juste manqué un petit peu de sel dans cette pourtant excellente idée d'intrigue à travers les oeuvres de Claude Monet.

Pour découvrir cette série policière, j'avais choisi ce tome 3 tout particulièrement parce que l'on y parle d'art, et que les noms de Monet et Giverny m'avaient attirée. La lecture est semblable à une carte postale historique, mais il est dommage que l'enquête soit placée au second plan, que le héros lui-même soit un peu trop centré sur sa vie personnelle, ce qui intéresse moins le lecteur, disperse le sujet central et rend l'histoire un peu hétéroclite...


Un mot sur le choix de l'illustration de couverture :
(voir le tableau dans son entièreté, plus bas ci-dessous)

Le Pont Neuf" est une magnifique huile sur toile de Jean Béraud, (1849-1935) l'un des célèbres artistes de la vie parisienne à la Belle Epoque. Le tableau fait partie d'une collection privée.
La scène est seulement un détail du tableau, elle est vue depuis le Quai du Louvre. En arrière plan, on y voit le quai de l'Horloge sur l'Île de la Cité avec, de gauche à droite, la Tour de l'Horloge, une tour du Palais de Justice,  le dôme du Tribunal de Commerce, les bâtiments et les tours de la Conciergerie, (Tour César et Tour d'Argent, et à droite, la Tour Bonbec) vestiges du Palais Royal de Philippe le Bel, et la flèche de la Sainte-Chapelle. 
Au second plan, Le Pont Neuf, rempli de passants, (on y voit aussi un fiacre), est le plus ancien pont de Paris, construit à la fin du seizième siècle et au début du dix septième à la pointe de l'ile de la Cité. Ce célèbre pont fut voulu par Henri III, mais fut inauguré par Henri IV, d'où la présence de la statue de ce roi sur le pont. 
Tandis qu'au premier plan, le trottoir du quai montre une passante élégante, un enfant, un chien qui appartient certainement à l'homme au chapeau haut de forme, un homme avec un journal, un livreur de charcuteries ou patisseries, un homme en blouse, certainement un ouvrier, mais Béraud peignait surtout des bourgeois, (sa fidèle clientèle) et puis des hommes penchés au dessus de l'actuelle voie Georges Pompidou, sans oublier le kiosque à journaux. Apparemment il se passe quelque chose sur le quai, en dessous...
Le scène semble se passer à la fin de l'été ou au début de l'automne, à cause des quelques feuilles mortes sur le trottoir, et des arbres encore verts, mais qui tendent à se colorer.

Cette intention pour la couverture relève du fait que le détective est un antiquaire parisien, une oeuvre de Jean Béraud, peintre du Paris de la Belle Epoque, fut donc choisie, bien qu'une toile du jardin de Giverny de Claude Monet, notamment ses nymphéas, aurait été une excellente alternative.


Jean Béraud
Le Pont Neuf
vers 1880
Collection Particulière


lundi 19 août 2024

J'AI LU : MEURTRE EN PLEIN CIEL


Les Enquêtes de Lady Hardcastle
Tome 7
Meurtre en Plein Ciel
T.E. Kinsey
City Editions
Policier - Cosy-Mystery

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


Harry, le frère de notre chère lady Hardcastle, comme on le sait déjà, travaille dans les Services Secrets. Il charge sa soeur et Florence Armstrong de se renseigner, sans en avoir l'air (mais ça, elles savent faire), auprès d'une usine de construction aéronautique en prétextant l'achat d'un avion. La mort d'un pilote d'essai est étrangement suspecte... Il n'en faut pas beaucoup plus à ces dames pour accepter la mission, et ainsi s'apercevoir que ce n'est pas la seule chose qui cloche dans chez Bristol Aviation. Voici nos drôles d'enquêtrices dans le monde de l'espionnage, où les suspects en tout genre sont légion.

Je ne cache pas que cette série littéraire est l'une de mes séries policières préférées, encore une fois, ma lecture fut très agréable, bien que le rythme soit plus lent dans ce tome, j'ai trouvé le début un petit peu moins efficace que d'habitude, le suspense n'est pas tout à fait de même nature qu'une enquête sur un meurtre, mais l'intérêt perce néanmoins et au bout d'un moment, on ne lâche plus le roman. Il y a d'abord l'élaboration des plans prévus par nos deux enquêtrices et leur application, et surtout la dangerosité d'une certaine expédition nocturne pendant laquelle le lecteur attrape des sueurs froides pour cette mission. 
Le roman est bien écrit, précis sur les lieux, et l'humour est fin et léger, ce qui ne gâche rien.
Le tome précédent donnait déjà le ton, on y apprenait que l'espionnage avait déjà été la spécialité de lady Hardcastle et de Flo Armstrong par le passé.
La vie du village de Littleton Cotterel est aussi mise en avant dans ce tome, et nous parcourons la campagne anglaise au volant de la Rolls Silver Ghost de nos deux héroïnes qui se révèlent de redoutables espionnes au service de Sa Majesté.
 

vendredi 2 août 2024

J'AI LU : LE PORTRAIT

 

Le Portrait
Iain Pears
Editions 10/18

Thriller Historique


MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


L'artiste britannique Henry McAlpine vit en France, en Bretagne, sur l'Île d'Houat. Il fut autrefois un jeune peintre ambitieux, aidé par son ami, le critique d'art William Nasmyth, féroce constructeur et destructeur de carrières à Londres, qu'il a invité chez lui afin de réaliser son portrait.

Petit à petit, au fil de ses pensées, l'artiste revient sur ses années de vie londonienne, les intrigues du monde de l'Art, la société et ses jugements, sa perversion et sa morale... On découvre les raisons pour lesquelles McAlpine voulait se retrouver en tête à tête avec Nasmyth.

Ce roman policier est très particulier, il est, en fait, un long monologue, ou plutôt un dialogue à une voix, comme un huis clos psychologique, une longue analyse sur les luttes intérieures des deux personnages, où la haine de l'un envers l'autre est justifiée.
La lecture laisse peu de respiration, mais le roman est brillant, malgré une certaine complexité. Je dois avouer cependant, que j'ai nettement préféré les autres romans policiers dans le monde de l'art de Iain Pears, avec ses héros d'enquêteurs, Flavia di Stephano et Jonathan Argyll.