vendredi 27 décembre 2024

J'AI LU : LE CRIME DE LA FALAISE


Les Mystères de la Côte
Tome 1
Le Crime de la Falaise
L.J. Ross
City Editions

Policier - Cosy-Mystery

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Gabrielle est éditrice dans une grande maison londonienne, elle se retrouve attaquée par celui que la presse surnomme "le tueur du métro" qui la projette sous les rails d'un train, en pleine gare de Kensington. Quelques mois plus tard, afin de guérir du traumatisme et fuir la capitale, elle décide de partir pour les Cornouailles où elle sera gérante d'une librairie-café sur une crique touristique de la côte. Et c'est là que commence toute l'intrigue... 
Si Gabrielle se croit tout d'abord au paradis, les fantômes londoniens pourraient bien l'avoir suivie en Cornouailles... Si elle veut retrouver sa tranquillité d'esprit, elle doit démasquer le meurtrier, celui qu'elle a vu entrain de pousser quelqu'un du haut de la falaise.
Ce roman n'est pas vraiment un cosy-mystery, il pourrait commencer comme tel, mais tourne très vite au feel-good, ce qui m'a tout d'abord un petit peu dérangée car je ne suis pas du tout amatrice du genre. Mais passé la moitié du roman, on est quasiment dans un thriller. L'intrigue est assez captivante malgré les longueurs de la première moitié du livre. La plume est fluide et agréable à lire (malgré quelques fautes de français dus à une mauvaise traduction) donc ce fut une assez bonne lecture, même s'il ne relève pas complètement d'un roman policier.
L'héroïne, personnage attachant, ne mène pas à proprement parler des investigations, elle n'enquête pas du tout, elle réagit surtout, prête à tout pour retrouver sa tranquillité d'esprit, bien que certaines actions de sa part, ou certains événements ou comportements d'autres personnages soient un peu capilotractés. Le suspense est tout de même assez présent. 
J'ai trouvé le récit de la fin un peu "bâclé", non pas le dénouement, mais ce qui se passe après. C'est raconté laconiquement, en résumé, sans dialogues, sans détails. J'aurais aimé savoir si l'un des personnages se remettait de sa commotion, (personnage adorable), et comment les belles choses qui suivent sont arrivées, compte tenu du coté feel-good de la première moitié du livre.

lundi 23 décembre 2024

J'AI LU : CHAMPS DE BATAILLE



Les Enquêtes de Lady Hardcastle
Tome
Champs de Bataille
T.E Kinsey
City Editions
Cosy-Mystery - Roman Policier

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Dès que l'on commence une enquête de Lady Hardcastle et Florence Armstrong, on entre tout de suite dans le roman, c'est frais, c'est joyeux, même si l'on découvre très vite un cadavre. Cette fois, après les avions du tome précédent, nous sommes "dans les pommes", c'est à dire dans les vergers, chez les producteurs de cidre du sud ouest de l'Angleterre. Lady Hardcastle et Florence font la connaissance des Weryers de la Pommeraie, une confrérie, style société pas totalement secrète mais charitable, un ordre avec rites moyenâgeux et capes de velours, et ne tardent pas à devoir faire la lumière sur plusieurs meurtres afin d'aider l'inspecteur Sunderland. Et comme ce sont des femmes très appréciées et finalement célèbres, dans leur village et ceux alentours, elles sont très bien accueillies un peu partout pour pouvoir se renseigner à loisir sur bien des choses, bien plus efficaces en pas mal de domaines que la police de Bristol... 
Et cette enquête se révèle palpitante pour nos deux drôles de dames !
Dans une enquête de Lady Hardcastle, l'intérêt commence tout de suite, le suspense ne retombe jamais, et l'humour n'est pas en reste non plus. Le style et la plume sont toujours aussi élégants.
Encore un tome très réussi !

vendredi 13 décembre 2024

CONTES DE PLUIE ET DE LUNE


 Contes de Pluie et de Lune
Ueda Akinari
Traduction de René Sieffert

Littérature Japonaise - Fantastique

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


C'est en faisant une recherche pour savoir si ce titre n'était pas déjà utilisé, en vue d'une publication d'un album de contes, que je suis tombée sur cet ouvrage. Alors bien entendu, je ne vais pas conserver le même titre, mais quel bonheur de découverte ! De plus, ces contes ont étés merveilleusement traduits par René Sieffert. J'ai eu le plaisir de connaitre Madame Simone Sieffert, son épouse, une dame érudite sur la culture et la littérature japonaise. Alors je n'allais pas laisser passer l'occasion de lire ces contes fantastiques du 18e siècle que j'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir.
Dejà, l'intitulé parle tout seul : "le temps après la pluie, alors que la lune est encore cachée par la brume, est le moment propice aux manifestations surnaturelles"... 
Le lecteur est très vite et très joliment entrainé dans ce Japon d'autrefois. Si je n'ai pas été tout à fait émerveillée par toutes les histoires, car certaines sont très sombres, je l'ai été par la magie des mots, par cette poésie incroyable, ce raffinement qui va jusque dans le choix du vocabulaire, la tournure des phrases, l'écriture et la poésie de Ueda Akinari, si délicate dans les descriptions. La traduction de Réné Sieffert est parfaite, la lecture est fluide, et on ne perd rien de toute la poésie de l'auteur et de l'imaginaire nippon.
Par contre, les annotations du traducteur se trouvent en fin d'ouvrage, au lieu de se situer en bas de page, et ce n'est vraiment pas pratique pour une lecture claire, car elles sont  nombreuses. Il faut donc sans cesse aller à la fin du livre, chose que l'on ne fait plus au bout d'un moment. Cependant, certaines notes sont importantes afin d'en mieux saisir le contexte, la mythologie, la culture du Japon, et même le texte par lui-même.

lundi 9 décembre 2024

J'AI LU : LES MYSTERES DE PARIS


Les Mystères de Paris
Tome 1
L'Île de la Cité
Eugène Sue
Editions 10/18

Roman Historique 


 MON AVIS
(Sans Divulgâcher)

Je n'avais jamais lu les Mystères de Paris d'Eugène Sue. La lacune est désormais comblée en ce qui concerne ce tome 1, mais je n'irai pas plus loin. 
Evidement, côté chronique historique, personne ne peut retranscrire aussi bien le Paris de 1842, hormis un auteur contemporain. La vie des pauvres sous le régime louis-philippin fut sordide. Le sort des enfants était on ne peut plus injuste, en détresse totale, il y avait trop de gens complètement fous dans ces bas-fonds parisiens, d'une cruauté sans égale. Cet ouvrage est un roman noir, avec des personnages à la fois victimes et criminels, dans une époque sans pitié pour les défavorisés. Ce roman, paru en feuilleton, a été un succès à l'époque d'Eugène Sue. Il met le doigt sur la compassion, mais assez maladroitement, d'une manière trop moraliste et trop religieuse, empreinte à la fois d'une certaine naïveté mais également d'une certaine rudesse.

Tout d'abord, trois personnages sont présentés au lecteur : Le Chourineur, ancien équarisseur et ex-bagnard, s'en prend à une jeune chanteuse de 16 ans, la Goualeuse. Rodolphe, un peintre sur éventail, prend aussitôt la défense de la jeune fille et parvient à battre le Chourineur, colosse de presque deux mètres. Le dénommé Rodolphe, entraine la Goualeuse et le Chourineur pour un verre de la paix dans une taverne mal famée, le tapis-franc de la rue des Fèves. Rodolphe, personnage distingué, est bien plus qu'un peintre sur éventail, il questionne mais répond peu aux questions des autres, cependant il sait voir l'honneur et le coeur de chaque personnage rencontré. Mais quel est son but ?

L'argot d'époque, très souvent traduit en bas de page, ne gène pas vraiment la compréhension du récit, mais il faut s'habituer... c'est du français du début du dix-neuvième siècle, peu fluide et bien loin de l'emphase hugolienne ou du charme et de la poésie de Maupassant ou de Zola. Si on oublie la signification d'un mot en argot, elle n'est pas reproposée et on ne sait plus ce que veulent dire ces termes. De même que le style d'Eugène Sue peut être très vite ennuyeux, même si cela peut éventuellement s'expliquer par la parution de ce récit en feuilleton, l'auteur revient à chaque fois sur des explications qu'il a déjà livrées, et cela crée des longueurs fastidieuses. Par exemple, huit pages de "si si si" "non non non je n'en suis pas digne", à propos d'un cadeau de la part de Rodolphe au Chourineur. C'était très lourd et redondant. 
Roman classique, avec des passages rebondissants et d'autres totalement lénifiants, j'ai failli abandonner, mais j'ai voulu savoir où menait la quête de Rodolphe, ce Zorro des bas-fonds de Paris. 

mercredi 4 décembre 2024

J'AI LU : LA SOLUTION A 7%


La Solution à 7%
Nicholas Meyer
Editions Archi Poche

Cosy-Mystery - Roman Policier

MON AVIS
(Sans Divulgâcher)


Le Professeur Moriarty ne serait pas le génie du mal que Holmes prétend ? Ce petit homme bien sympathique et bien fragile, se dit persécuté par le détective accro à la cocaïne, et s'en vient trouver le Docteur Watson, qui se décidera à faire sevrer Sherlock Holmes de son addiction. Et pour y parvenir, notre brave médecin va devoir faire appel à un Mycroft Holmes noyé par l'embonpoint, puis à Moriarty en personne afin de décider le détective à partir pour l'Autriche à la poursuite de sa Némésis. Et à Vienne, il va être soigné par un célèbre médecin.

Une première partie de roman décevante, bien que Watson ait finement réussi son coup, (quoique, Holmes n'est pas dupe) on assite à la thérapie de notre détective, via l'hypnose, c'est long et ennuyeux, le rythme est lent, après un début plutôt stimulant. Oui mais... 

L'auteur se rattrape avec une enquête en cours de route, menée par Sherlock et son célèbre thérapeute Viennois. J'ai eu une impression de deux romans en un, avec une seconde partie plus encourageante, avec un Sherlock qui reprend (un peu trop vite, et ce n'est pas crédible vu l'état dans lequel il se trouve) du poil de la bête pour élucider un mystère autour d'une jeune femme repêchée par la police alors qu'elle tentait de se noyer. Enquête passionnante en perspective... 

Quant à la fin du roman, je l'ai trouvée... insensée, loufoque, ahurissante aussi, mais pas dans le bon sens. 
La psychologie des personnages est plutôt dans l'esprit des romans d'Arthur Conan Doyle, pour les personnages principaux, et la description du Vienne des années 1890 est vivante et vraisemblable, ce qui est très agréable à lire.

(Attention à quelques légers spoilers dans le paragraphe suivant)
Cependant, plusieurs fois, j'ai levé les yeux au ciel pendant ma lecture : Holmes et Watson ne prennent qu'un léger bagage chacun et séjournent six mois chez leur hôte, (achètent-ils des vêtements de rechange ? La buanderie de leur hôte leur est elle mise à disposition ?). Le professeur Moriarty repart à Londres avec Toby, le chien fin limier que notre détective "emprunte" à son maître chaque fois qu'il en a besoin. Plus de mille kilomètres entre Londres et Vienne, comment nourrit-on Toby pendant le voyage ? Est-ce que le chef cuisinier du train lui donne des restes deux à trois fois par jour ? Et pour les besoins de Toby, comment fait-on ? L'auteur ne s'embarrasse pas de ces détails pratiques. Mais, je suis une lectrice qui aime la crédibilité, et les animaux. De même au sujet de la thérapie sous hypnose de Sherlock : il retrouve très vite ses forces et ses esprits dès qu'une enquête se profile. Mouais... Je veux bien, mais un homme n'est tout de même pas un robot. Tout est tiré par les cheveux, même si la seconde partie du roman est un peu plus nerveuse et plus plausible que la première. Même pendant la poursuite en train, la trousse du docteur Watson apparait comme par magie (il était parti sans elle, me semble-t-il) afin qu'il soigne un blessé. Le célèbre médecin Viennois et Sherlock font une sacrée équipe d'acrobates, courir sur les toits d'un train en marche et aller chercher du combustible parmi les wagons (bois, rideaux, tables...) relève d'un numéro de cirque, y compris pour le docteur Watson qui boite de temps en temps, quand cela arrange l'auteur.

Déception ? Oui car je m'attendais à être autant emportée par ma lecture que par celle du Fantôme de l'Opéra que j'ai lue avant ce premier tome.