Les Mystères de Paris
Tome 1
L'Île de la Cité
Eugène Sue
Editions 10/18
Roman Historique
MON AVIS
(Sans Divulgâcher)
Je n'avais jamais lu les Mystères de Paris d'Eugène Sue. La lacune est désormais comblée en ce qui concerne ce tome 1, mais je n'irai pas plus loin.
Evidement, côté chronique historique, personne ne peut retranscrire aussi bien le Paris de 1842, hormis un auteur contemporain. La vie des pauvres sous le régime louis-philippin fut sordide. Le sort des enfants était on ne peut plus injuste, en détresse totale, il y avait trop de gens complètement fous dans ces bas-fonds parisiens, d'une cruauté sans égale. Cet ouvrage est un roman noir, avec des personnages à la fois victimes et criminels, dans une époque sans pitié pour les défavorisés. Ce roman, paru en feuilleton, a été un succès à l'époque d'Eugène Sue. Il met le doigt sur la compassion, mais assez maladroitement, d'une manière trop moraliste et trop religieuse, empreinte à la fois d'une certaine naïveté mais également d'une certaine rudesse.
Tout d'abord, trois personnages sont présentés au lecteur : Le Chourineur, ancien équarisseur et ex-bagnard, s'en prend à une jeune chanteuse de 16 ans, la Goualeuse. Rodolphe, un peintre sur éventail, prend aussitôt la défense de la jeune fille et parvient à battre le Chourineur, colosse de presque deux mètres. Le dénommé Rodolphe, entraine la Goualeuse et le Chourineur pour un verre de la paix dans une taverne mal famée, le tapis-franc de la rue des Fèves. Rodolphe, personnage distingué, est bien plus qu'un peintre sur éventail, il questionne mais répond peu aux questions des autres, cependant il sait voir l'honneur et le coeur de chaque personnage rencontré. Mais quel est son but ?
L'argot d'époque, très souvent traduit en bas de page, ne gène pas vraiment la compréhension du récit, mais il faut s'habituer... c'est du français du début du dix-neuvième siècle, peu fluide et bien loin de l'emphase hugolienne ou du charme et de la poésie de Maupassant ou de Zola. Si on oublie la signification d'un mot en argot, elle n'est pas reproposée et on ne sait plus ce que veulent dire ces termes. De même que le style d'Eugène Sue peut être très vite ennuyeux, même si cela peut éventuellement s'expliquer par la parution de ce récit en feuilleton, l'auteur revient à chaque fois sur des explications qu'il a déjà livrées, et cela crée des longueurs fastidieuses. Par exemple, huit pages de "si si si" "non non non je n'en suis pas digne", à propos d'un cadeau de la part de Rodolphe au Chourineur. C'était très lourd et redondant.
Roman classique, avec des passages rebondissants et d'autres totalement lénifiants, j'ai failli abandonner, mais j'ai voulu savoir où menait la quête de Rodolphe, ce Zorro des bas-fonds de Paris.
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