Sundborn ou les Jours de Lumière
Philippe Delerm
Editions Folio/Gallimard
Roman Historique
MON AVIS
(Sans Divulgâcher)
Carl Larsson était un artiste suédois que j'avais découvert grâce à un merveilleux livre des éditions Hachette "Le Grand Livre de Carl Larsson" où presque toute la série des célèbres aquarelles est présentée ainsi que son histoire et celle de sa famille. Par la suite, je suis allée voir cette extraordinaire exposition au Petit Palais : "Lumières du Nord" dont le titre, par lui-même, expliquait déjà la révélation que j'allais avoir. Je suis allée quatre fois voir cette exposition, j'y passais l'après-midi entière, je n'en avais jamais assez, j'ai été subjuguée par l'enchantement de ces oeuvres, la manière dont ces artistes ont compris la lumière. Certes, tous les artistes jouent avec la lumière, surtout les impressionnistes, mais les peintres du Nord y ont ajouté la poésie. Alors j'ai fait la connaissance de Peder Severin Kroyer, Gustav Fjaestadt, Akseli Gallen-Kallela, Albert Edelfelt, Eifif Petersen, Anders Zorn, Pekka Halonen, Karl Nordstöm, Frits Thaulow, (mon chouchou avec Carl Larsson) et tant d'autres...
Il ne me restait plus qu'à découvrir ce roman de Philippe Delerm, si joliment écrit, pour abonder dans son sens : oui, Larsson, c'était la joie de vivre, malgré une certaine mélancolie intérieure, il était heureux de peindre, il a fait passer toute cette joie, cette fraicheur dans ses oeuvres, surtout ses aquarelles qui semblent avoir étés peintes hier matin, et non il y a plus d'un siècle. Et pour transmettre cette joie dans des couleurs adroitement étalées sur du papier, il faut être un extraordinaire artiste. Ce bonheur de vivre, de peindre, on le ressent.
On se retrouve en janvier 1919, à la mort de Carl Larsson. Karin, son épouse, envoie une lettre à un certain Ulrik Tercier (personnage fictif) pour lui annoncer le décès de l'artiste. Et là, commence les flash-back d'Ulrik, les souvenirs remontent, ceux de la colonie des artistes nordiques de Grez-sur-Loing, à coté de Barbizon. (Les colonies d'artistes ne se mélangeaient pas, à l'époque, Barbizon était réservée aux Français, les villages alentours recevaient les artistes d'autres pays). Qui menait l'ambiance, qui gardait tout les espoirs de ces artistes ? Carl Larsson, bien sûr. Il n'était jamais le dernier pour rire avec les enfants, pour faire des blagues, et soutenir ainsi le moral de ses amis artistes de l'hôtel Chevillon (aujourd'hui racheté et devenu un centre d'art et une résidence pour artistes suédois). On se retrouve à Skagen aussi, avec Kroyer, le fondateur de l'Ecole de Skagen y a trouvé ses bleus incomparables. On va aussi à Sundborn, chez Carl et Karin, on assiste à la naissance de leurs deux premiers enfants.
Bref, lisez ce roman, à la fois tendre et merveilleux même s'il ne s'y passe pas vraiment grand chose, outre la vie des peintres sur un court laps de temps. On est dans la lumière des artistes, dans la lumière de Carl Larsson surtout. Et c'est fantastique.
Et quand vous boirez un vin chaud, vous penserez au vin chaud de la terrasse plaisir de l'hôtel Chevillon, comme Karin Larsson s'en souvenait longtemps après...
Je me permets de mettre ici des liens vers des billets que j'avais publié il y a quelques années sur mon autre blog Les Etoiles d'Artlubie, si vous souhaitez en savoir un peu plus sur Carl et Karin Larsson :
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