vendredi 26 janvier 2024

J'AI LU : ÂME BRISEE


Âme Brisée
Akira Mizubayashi
Editions Gallimard/Poche
Littérature Japonaise


MON AVIS

Tokyo 1938, en plein conflit sino-japonais, des soldats interrompent une répétition de musiciens chinois et japonais. Le titre du roman est très révélateur sur son sujet : devant Rei, un enfant de dix ans, un militaire brise un violon à coup de talon de botte. Détruire un instrument de musique est, pour moi, un sacrilège, pour un musicien, cet acte est encore pire. Car il s'agit de l'âme du violon, de celle du petit garçon et de celle de son père qui cache celui-ci dans un placard pendant que les militaires viennent détruire l'harmonie de la musique. 

Les musiciens sont emmenés et remis aux autorités militaires, l'enfant devient orphelin, car il ne reverra plus jamais Yu, son père. Il restera seul, avec ce violon saccagé et, adopté par un Français, il sera rebaptisé Jacques. Il faudra toute une vie pour réparer l'âme de l'enfant devenu adulte et luthier de grand talent, il va lui-même mettre douze ans pour redonner une âme à ce violon afin qu'il rejoue la Gavotte en rondeau de Bach, le dernier morceau interprété par Yu.

Dans ce roman extrêmement délicat, touchant, mais aussi dense, avec de très jolies symboliques, on réalise la douleur de la perte d'un être cher, même si on l'a déjà vécue, et la réparation, la reconstruction, la compensation nécessaire. Un concentré d'émotions...

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